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Les conséquences des grèves sur l’éducation en Afrique

Les grèves répétitives des enseignants et des élèves gangrènent le système éducatif africain. Partout sur le continent, enseignants et étudiants ne manquent pas une occasions pour entrer en grève, bâclant parfois les règles fondamentales qui régissent ce mode de revendication ou d’expression.

Chaque année, les écoles africaines perdent l’équivalent d’une année scolaire à cause de ces mouvements d’humeur, sans compter leur coût pour les contribuables.

Mais quelles sont les principales raisons de ces grèves ? Pour Moussa Tchangari de la société civile nigérienne, l’enseignement dans bon nombre de pays africains reste le parent pauvre du budget national: “un peu partout, on sait qu’il y a une série de revendications corporatistes”, explique-t-il. “Par exemple, les enseignants sont en grève parce que leurs salaires ne sont pas payés ou insuffisants. Les étudiants, les élèves sont en grève parce qu’eux non plus ne sont pas dans des conditions d’études satisfaisantes.”

Du retard dans le déroulement de l’année scolaire

Moussa Tchangari poursuit en soutenant que les enseignants et élèves grévistes ont une grande part de responsabilité dans ce gaspillage. Même si ces derniers ont le droit de faire grève, cela ne colle pas toujours avec la réalité économique du pays. “Les conséquences sont bien connues, c’est-à-dire qu’on accumule des années blanches par exemple”, dit-il. “Dans certains cas, on accuse du retard dans le déroulement de l’année scolaire, ce qui se traduit aussi par une baisse de la qualité parce que la continuité du service n’est notamment pas assurée.”

A cette liste de conséquences, il faut ajouter le blocage du système éducatif en entier, comme au Tchad, où les écoles sont fermées depuis plusieurs semaines déjà. Ce qui rend d’ailleurs amer Blaise Ngartoide du Syndicat tchadien des enseignants qui compare les réalités de son pays à celles des autres sur le continent. “Il n’y a pas un programme d’enseignement qui soit exécuté dans les neuf mois de cours. Et on délivre des diplômes aux gens”, regrette-t-il. “Ce sont des diplômes vides de contenu. En Afrique et plus particulièrement chez moi, l’école elle-même est politisée. Nous sommes en train de conduire l’école africaine vers la dérive.”

Ces nombreuses grèves qui ternissent l’image du système éducatif des pays africains doivent pousser les différents Etats à revisiter leurs stratégies de financement de l’éducation, mais surtout à engager un dialogue franc avec tous les partenaires du système éducatif.

DW

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