Les organes de paix et de sécurité de l’ONU et de l’Union africaine (UA) discutent depuis jeudi à Addis Abeba du financement des opérations de maintien de la paix menée sous l’égide l’organisation panafricaine sur le continent.
Les pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU (CSNU) et du Conseil de paix et de sécurité de l’UA (CPS) échangent jeudi et vendredi dans la capitale éthiopienne, siège de l’UA, dans le cadre d’une réunion annuelle.
En ouvrant les travaux, le commissaire à la Paix et la Sécurité de l’UA, Bankole Adeoye, a appelé les participants à « se pencher spécifiquement sur la question centrale du financement prévisible, adéquat, souple et durable » des opérations de maintien de la paix menées par l’organisation continentale en Afrique.
Cette question est sur la table du CSNU depuis plus d’une décennie. « Les pays africains demandent qu’elles soient financées par des contributions obligatoires » des pays membres de l’ONU, a rappelé à l’AFP un diplomate africain avant la réunion.
Longtemps retardé, notamment par des dissensions au sein de l’UA, un projet de résolution est négocié depuis 2018 entre les deux organisations mais était encore récemment dans l’impasse.
Depuis la mise en place en 2002 de son « Architecture africaine de paix et de sécurité », l’UA peine à financer ses opérations de paix qui dépendent largement de partenaires tels que l’Union européenne (UE).
Représentant auprès de l’UA du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, Parfait Onanga-Anyanga a dit espérer que les discussions à Addis Abeba permettront « d’aboutir à une résolution-cadre permettant de nous passer de l’accord ad hoc actuel sur le financement des opérations de paix essentielles sur le continent ».
«S’attaquer aux menaces»
Il a rappelé que M. Gutterres, dans son Nouvel Agenda pour la Paix publié en juillet, souligne que les menaces contre la paix et la sécurité sur le continent « nécessitaient de nouvelles réponses mises en oeuvre par les partenaires africains, avec un mandat du Conseil de sécurité » de l’ONU et « financées par des constributions obligatoires ».
« Financer des opérations de paix et de sécurité menées par l’UA renforcera la capacité des deux organisations de s’attaquer aux menaces contre la paix et la sécurité sur le continent », a estimé M. Onanga-Anyanga.
Parmi les réserves soulevées par certains membres du Conseil de sécurité de l’ONU figurent notamment le type d’opérations pouvant être financées (maintien de la paix seulement ou missions antiterroriste par exemple) ou la question des responsabilités pénales en cas d’abus.
Le CPS est « un partenaire important du Conseil de sécurité de l’ONU dans la mise en oeuvre des mandats qu’il autorise », a néanmoins souligné Sergio Franca Danese, ambassadeur du Brésil à l’ONU, qui préside en octobre le CSNU.
Les deux conseils évoqueront aussi la situation sécuritaire sur le continent particulièrement « au Soudan, au Sahel, en Somalie et en République démocratique du Congo », a indiqué le diplomate africain à l’AFP.
(Avaec AFP)