L’Organisation mondiale de la Santé a classé de risque “élevé à “très élevé” l’épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo. Le bilan s’est alourdit mais l’OMS, estime que la situation peut “être maîtrisée”
Le 8 mai dernier, les autorités de la République démocratique du Congo ont déclaré une épidémie d’Ebola dans le nord-ouest du pays, près du Congo-Brazzaville. La dernière épidémie en RDC remonte à 2017. Rapidement circonscrite, elle avait fait officiellement quatre morts.
Pour maîtriser cette nouvelle apparition du virus, les autorités semblent s’appuyer sur l’expérience antérieure, selon Oly Ilunga Kalenga, ministre congolais de la Santé qui a accordé une interview à la DW.
“Dès la déclaration, pour nous cette épidémie est une épidémie à haut risque. Elle est à haut risque pour plusieurs raisons. Un : il y’avait dès le départ des professionnels de la santé infectés. Pour nous ça représente un risque majeur. En deux : il y’avait deux zones de santé, Bikoro et Igboco, qui étaient atteintes dès le départ.”
Et le troisième facteur de risque pour le pays selon le ministre : “c’était que Bikoro est à une distance de route proche de Mbandaka. Donc pour nous, dans notre plan de riposte et dans tout ce qu’on avait prévu, on avait mis Mbandaka en alerte. Dans toutes nos politiques nous avions pris les dispositions pour ça.”
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, le premier cas confirmé d’Ebola en zone urbaine a été enregistré à Mbandaka, une ville d’environ un million d’habitants située sur le fleuve Congo et reliée à Kinshasa par de nombreuses liaisons fluviales.
Ce cas augmente le risque de propagation en RDC et dans les pays voisins. C’est pour éviter la propagation de la maladie que l’OMS se mobilise. Ce vendredi, Tarik Jasarevic, le porte-parole de l’organisation, a fait le point sur la situation lors d’une conférence de presse à Genève.
Et selon Tarik Jasarevic : “le grand changement est que 11 habitants de Bikoro ont été testés positifs, et c’est confirmés. Nous avons donc 45 cas d’Ebola, 14 confirmés, 10 suspects et 21 probables. D’ici demain, nous devrions avoir environ 7.500 doses de vaccins, nous avons fait un deuxième envoi en République démocratique du Congo. Nous avons des vaccins qui resteront ici à Genève en attente. Nous espérons commencer à vacciner les populations dès que possible.”
L’épidémie d’Ebola la plus violente de l’histoire a frappé l’Afrique de l’Ouest entre fin 2013 et 2016, causant plus de 11.300 morts sur quelques 29.000 cas recensés en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.
Deutsche Welle