L’émir du Qatar est arrivé mercredi à Dakar, première étape d’une tournée dans six pays d’Afrique de l’Ouest, dans le but de diversifier ses partenariats alors que Doha est confronté depuis six mois à une crise diplomatique et à un embargo.
A Dakar, le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani doit avoir des entretiens avec le président Macky Sall, a indiqué le service de communication de la présidence sénégalaise.
Prévue sur trois jours, cette tournée doit le mener jeudi matin au Mali, selon un responsable à Bamako, puis en Guinée dans l’après-midi, selon la présidence guinéenne.
Le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire et le Ghana sont également au programme, a annoncé Doha, sans préciser de date.
Le Qatar a ces dernières années consolidé ses liens économiques et diplomatiques avec le Sénégal.
L’émir du Qatar était notamment intervenu en faveur de la remise en liberté de Karim Wade, fils et ancien ministre du président sénégalais Abdoulaye Wade (2000-2012).
Karim Wade, en détention préventive à partir d’avril 2013, avait ensuite été condamné en mars 2015 à six ans de prison ferme et à plus de 210 millions d’euros d’amende pour « enrichissement illicite », ce qu’il a toujours nié. Le verdict a été confirmé en appel en août 2015.
Libéré le 24 juin 2016, Karim Wade s’était aussitôt envolé pour le Qatar, où il séjourne depuis, selon la presse sénégalaise.
Le Sénégal avait en juin, au début de la crise diplomatique entre le Qatar et des pays du Moyen-Orient, rappelé son ambassadeur, retourné depuis à Doha.
Les pays ouest-africains au programme de la tournée de l’émir du Qatar ont « un fort potentiel économique (…), malgré les défis sécuritaires de certains », et le déplacement entre dans le cadre des projets de Doha visant à diversifier ses partenariats et son économie, a indiqué à la presse le ministère des Affaires étrangères du Qatar.
Au programme figure aussi la signature de nombreux accords de coopération dans les domaines de la santé, de l’éducation, des mines, de l’énergie ou encore de la sécurité alimentaire, a-t-il ajouté.
De même source, le Qatar va par ailleurs participer au financement d’un hôpital dédié à la lutte contre le cancer au Burkina, à hauteur de 11,6 millions d’euros.
Bien que riche émirat gazier, le Qatar est confronté depuis plus de six mois aux conséquences de la crise diplomatique qui l’oppose à plusieurs autres pays arabes du Moyen-Orient.
Le 5 juin, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte ont en effet brusquement rompu leurs relations diplomatiques avec Doha.
Ils lui ont imposé un embargo en l’accusant de soutenir des groupes extrémistes – ce que Doha dément – et de se rapprocher de l’Iran, le grand rival régional de Ryad.
Le Qatar a affirmé que ses adversaires cherchaient à mettre sa politique étrangère « sous tutelle ».
Sur le continent africain, outre Le Caire, la Mauritanie a également rompu ses relations avec Doha. Le Niger et le Tchad avaient également appelé leur ambassadeurs.
La rédaction