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Législatives: pas de guerre de chefs à la CMAS: ce que demande l’Imam Mahmoud Dicko

« Nous sommes teintés de religion même si ce n’est pas un mouvement religieux »

Ce 3 février 2020, en début d’après-midi, les militants et membres du bureau de la coordination des mouvements, associations et sympathisants (CMAS) ont accueilli leur parrain, l’imam Mahmoud DICKO. À l’ordre du jour, échanger sa vision des choses au sujet de l’actualité qui mobilise ces jours-ci les états-majors politiques du pays, l’organisation prochaine des élections législatives. Sur le sujet, Mahmoud DICKO a clairement appelé ses adeptes à surseoir à leur volonté de participer à ces compétitions électorales. Si le changement est la volonté des hommes et des femmes de ce regroupement, le parrain DICKO, fort de son expérience, reconnait qu’on ne change pas dans la précipitation ‘’pour ne pas faire les mêmes erreurs et les mêmes fautes que les autres’’. Or, à son appréciation des choses, la CMAS n’a pas droit à l’erreur.

Nous vous proposons l’intégralité de l’adresse de l’Imam DICK à ses guerriers au Siège de la CMAS.

Nous rendons grâce à Allah, et prions pour que la Paix et Salut soit sur le Prophète. Je salue tout le monde, tout ce public. Et je salue qui salut du Prophète (PSL).

Depuis que les activités de la CMAS ont commencé, je crois que c’est pour la première fois que je rencontre le bureau de la CMAS dans le cadre d’une réunion. C’est une première. J’ai souhaité aujourd’hui venir pour échanger avec vous, pour vous dire m’a vision des choses aux membres et militants de la CMAS.

Ce que nous sommes en train de faire, c’est pour le pays que nous le faisons. J’ai un engagement personnel. Vous venez de commencer ce travail, et je pense que nous devons avancer de manière raisonnable, avec retenu et savoir-faire.

Nous n’avons pas pour vocation à faire de la politique. Nous nous sommes retrouvés dedans par la force des choses. Pour cela, nous avons besoins, d’aller doucement. C’est un travail, de mon sens, qui nous commande de ne pas faire la précipitation. Nous ne devons pas agir avec passion mais raison.  C’est un travail pour le moyen et le long terme.

La politique est une activité de longue haleine. Il n’est pas dit dès qu’on s’engager, on récolte aussitôt les fruits de son effort. C’est un engagement pour le pays.

De mon sens, dans ma vision des choses, nous dévons avons le devoir d’accompagner votre génération. Nous devons mettre notre expérience à votre service pour vous éviter de tomber dans les erreurs. Cela commande de la retenue. Nous nous pensons à l’avenir de ce pays.

De l’indépendance à nos jours, le pays est passé par plusieurs chemins. Nous avons vécu beaucoup d’événements dans ce pays. Nous dévons tirer les leçons de ce passé de notre pays pour faire futur. C’est pour cela que nous avons créé la CMAS.

Elle regroupe les jeunes gens qui se reconnaissent en nous pour un changement réel. Mais on ne change pas dans la précipitation pour ne pas faire les mêmes erreurs et les mêmes fautes que les autres. Nous n’avons pas droit à l’erreur.

Donc, observateur que je suis, je n’ai jamais participé à aucune de vos réunions, mais en fonction des informations dont je dispose, j’ai jugé nécessaire de venir vous expliquer ma vision des choses. Je ne viens pas pour faire le dictateur, je ne veux pas agir comme ça. Vous êtes des adultes, vous êtes éclairés, donc je vous invite à voir les choses ensemble.

Nous sommes en train d’implanter et de structurer la CMAS. Les bureaux ont été mise en place dans les six communes de Bamako et ses environs. Il y a plusieurs régions qui manifestent leur volonté d’adhérer au mouvement. En longueur de journée, on m’appelle du plus profond du pays. Des villages, des communes, des cercles, on m’appelle de partout à travers le pays. Mais ce travail demande de l’organisation, nous avons besoins d’être méthodique. Nous avons besoins de créer le label de la CMAS. Nous devons être sérieux, sereins, et avoir un savoir-faire. Il ne faut pas qu’on se précipite et qu’on soit distrait.

Notre objectif est de faire les choses, désormais en total rupture avec les pratiques que nous avons connues jusque-là. On ne répète pas les mêmes erreurs et les mêmes fautes. Pour ce faire, il faut qu’on soit serein, qu’on s’écoute dans la discipline. Je me devais de vous dire cette vision des choses en moi.

J’ai eu l’information, et je vais vous le dire, être très franc avec vous, je ne sais pas mentir, je fais les choses tel que je le pense. La CMAS a été mise en place, ces élections ont été parachutées. On a convoqué précipitamment le collège électoral. Mais j’ai préféré garder le silence parce que vous avez votre autonomie, votre vision des choses, votre façon de faire. Je vous ai laissé faire. Si l’occasion vous ai offerte vous pouvez en profiter sans heurts. Mais ma conviction est qu’aujourd’hui, aller dans la précipitation et l’impréparation, ce n’est pas une bonne chose.

Pour moi, nous ne sommes pas encore prêts. On est pas bien préparé, on est pas bien structuré pour aller aux batailles électorales. Si on ne prend pas garde, ça va nous distraire. Car, les élections, c’est toujours des enjeux qui créent énormément de situations. Il y a des gens qui auront beaucoup d’envie. Et cela risque de nous déstabiliser.

Moi, mon souhait est qu’on sursoit carrément. Sursoir à la participation de la CMAS à ces élections en cours. Il faut que ça s’arrête pour ne pas nous distraire, pour nous permettre de travailler dans la sérénité, dans le calme pour le futur.

D’après mes informations, et les échos qui me sont parvenus me disent que si on va à ces élections, on va le faire dans un climat qui n’est pas sein, qui est teinté de beaucoup d’incompréhension. Et cela n’est pas un bon signe pour la CMAS. C’est pour cela, en ma qualité de personne âgée, de parrain de la CMAS, j’ai l’œil de l’observateur. Dans ça, j’ai décidé de vous demander de surseoir à la participation de la CMAS dans ces élections prochaines.

Maintenant, nous sommes tous des citoyens. De ce fait, celui qui pense qu’il peut le faire peut aller à ces élections ; mais pas au nom de la CMAS. Il faut arrêter pour la CMAS parce que, ce n’est pas une bonne chose.

De ma vision, ces élections risquent de nous faire plus de tort que de résultats. Je le sens, il y a beaucoup d’échos, on n’est pas doyen pour rien. Je suis loin de vous, mais prêt de vous. J’ai le devoir moral de ne pas vous laisser prendre le mauvais chemin. Il faut aller doucement. C’est une expérience pour vous.

Vous devez faire une analyse d’étape des actes que vous avez posés jusque-là et tirer tous les enseignements. Depuis que l’annonce a été faite, il y a eu beaucoup d’engouement, les gens sont venus, on a commencé à se tirailler. La façon dont les choses se sont passées, c’est une expérience. Je l’ai dit au coordinateur que manager les hommes est un exercice difficile.

Un mouvement de cette envergure, c’est un pays en miniature. Il faut savoir raison-garder, avoir le dos large, savoir écourter, respecter les autres. Il faut savoir que tout le monde a un avis et chaque avis compte. Donc, il faut se mettre ensemble pour travailler. Il faut aussi savoir pardonner les erreurs des uns et des autres.

Pour une entreprise humaine, c’est ça les principes. Il faut savoir travailler en équipe et se conseiller mutuellement. Comme on le dit, celui qui veut aller loin, ménage sa monture. Votre monture, c’est vous-même, votre comportement de tous les jours, la maitrise de soi que vous avez. C’est ça être grand. Parfois il y a de grands événements qui arrivent et il faut savoir s’y prendre.

Ce que j’ai vu dans ces deux jours et ce que j’ai entendu et observé, m’a donné cette position que j’ai aujourd’hui, c’est de vous dire de ne pas vous distraire. Dès que vous commencez à vous chamailler, les gens profiteront de l’occasion pour vous diviser. Ils ont plus d’expérience politique que nous. Restons mobilisés et ne pas se laisser distraire par eux. Avançons dans la patience.

Si nous avons de l’ambition pour le Mali, on doit aller doucement. Si nous avons de l’ambition pour nous même, on se précipite. L’ambition que nous avions, ce n’est pas une ambition que nous avons pour nous même en tant que personne, c’est l’ambition pour le Mali. C’est de faire en sorte que les choses changent dans notre pays. Ça ne peut pas se faire dans la précipitation et dans l’impréparation. Ça doit se faire avec méthode, méthodologie, savoir-faire. Je crois que je me suis fait comprendre. Désormais agissons de manière raisonnable. Ne jamais nous précipiter. Ne pas faire des déclarations…incendiaires. On n’a pas d’ennemis politique, on a des adversaires, s’il y en a. En politique, on n’a pas d’ennemis, on a des adversaires. Tout ce qui se réclame du Mali est fait partie des nôtres. Ceux sont nos amis, nos frères, quel qu’en soit votre coloration politique. Donc, on n’a pas de partis cibles qui sont nos ennemis. Ils peuvent être nos adversaires, mais il n’y a pas d’ennemis. Nous, à la CMAS, nous devrons avoir la morale. Si en défend quelque chose, on doit faire preuve de retenue, de savoir, de savoir vivre, parce que nous sommes teintés de religion même si ce n’est pas un mouvement religieux. Donc, on doit avoir une différence dans nos comportements, dans nos langages, dans tout ce que vous faite. Entre nous et les autres, il doit y avoir une différence. Je sais que vous étiez déterminé à démontrer de quoi vous êtes capables. Mais, ce n’est que partie remise. Vraiment, je demande à tout le monde de laisser tomber cette affaire…

Transcription libre

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