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Léger report de l’élection présidentielle : Cette décision était-elle prévisible ?

Au pouvoir depuis aout 2020, les autorités de la transition ont annoncé la semaine dernière un léger report de l’élection présidentielle qui était prévu en février 2024. Les raisons évoquées par le gouvernement sont entre autres techniques. Le porte-parole Abdoulaye Maiga a donné une explication qui serait  la prise en compte de nouvelles dispositions constitutionnelles dans la loi électorale, en particulier l’augmentation du délai entre les 2 tours de l’élection présidentielle ; la prise en compte par l’AIGE des résultats de la révision annuelle des listes électorales s’étalant du 1er octobre au 31 décembre 2023 dans le fichier électoral à partir de janvier 2024.

Autre raison évoquée : la gestion de la «prise en otage» de la base de données du Recensement administratif à vocation d’état civil (Ravec) par le prestataire Idemia, une société française. Après plus 6 mois de bras de fer entre le Mali et la CEDEAO pour que les autorités puissent fixer une date pour un retour à l’ordre constitutionnel et institutionnel, nous voici à la case départ. Donc  la question  est de savoir si la CEDEAO ne va pas nous sanctionner.

En effet, c’est au cours d’un point de presse tenu le 25 septembre que le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga a donné l’information du léger report de l’élection. Et depuis des polémiques enflent surtout au sein de la classe politique et la société civile. Comme notre titre l’indique bien d’ailleurs,  cette décision de  reporter les scrutins était prévisible vu l’état de préparation et  la mauvaise organisation de la précédente élection celle relative au référendum. Que dire de l’AIGE qui  devient une structure à la fois fictive et incompétente. Loin de jouer son rôle dans la gestion et la bonne organisation des élections, l’AIGE se fourvoie dans une complaisance intolérable. Elle perd toute crédibilité. Donc tout porte à croire que la volonté n’y est pas.

Comme l’on sait toutes les relations entre le Mali et la CEDEAO se sont dégradées depuis le coup d’Etat de 2020. Pour rappel, la situation  s’est détériorée lorsque l’organisation sous régionale à imposer sur le Mali des sanctions pour qu’il  fixe un chronogramme électoral pour un retour à l’ordre constitutionnel normal. Après plusieurs compromis la CEDEAO a alors  accepté le chronogramme fixé par les autorités de la transition. Pendant que  l’organisation sous régionale veille sur le processus et suivait de près l’état d’avancement, les autorités n’ont rien fait d’autre que de reporter. Une frange de la classe politique ne semble pas entendre de cette oreille tout comme la CEDEAO qui demande que la date soit respectée.

A quelques mois seulement de l’élection, les autorités la repousse à une date ultérieure. Certes toutes les conditions pour le bon déroulement de ce scrutin ne sont  pas réunies, surtout dans le domaine de la sécurité et sur le plan administratif. A coup sûr  ce report augmentera la tension entre le Mali et la CEDEAO, et la plus part des citoyens lambda sont anxieux d’une éventuelle sanction autrement un embargo. Avec cette vie chère depuis un bout de temps la population ne pourrait plus supporter un embargo.

En somme, les autorités doivent parer au plus pressé pour l’organisation de cette élection afin de ne pas augmenter la souffrance de la population avec une autre sanction.

Oumou SISSOKO

L’Alternance

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