Les faits entendus à la radio s’enchainent et se ressemblent ces dernières semaines dans le centre du pays : une école fermée dans un village, une école transformée en centre d’endoctrinement djihadiste dans un autre, l’oreille d’un adolescent coupé par un terroriste parce qu’il détenait un portable à l’école, de nombreuses écoles incendiées et fermées de force par différents groupes terroristes du JNIM et de l’EIGS.
Les terroristes mènent ces actions car ils ont conscience que l’éducation est un moyen pour les populations de s’affranchir de leur domination et de l’obscurantisme dont ils sont les vecteurs. Ils s’en prennent donc aux enfants par peur qu’ils soient plus éduqués qu’eux et donc plus forts. Fermer les écoles est un moyen de d’entretenir l’ignorance des personnes pour mieux les asservir et donc de les contrôler.
Il faut le dire, nombreux sont les membres des groupes terroristes qui ne savent ni lire, ni écrire. Ils n’ont certainement jamais mis les pieds à l’école. Ils sont en conséquence tombés trop facilement dans l’endoctrinement de ces groupes qui leurs ont promis comme revanche un statut social. Finalement, le seul statut social qu’ils ont acquis est celui de « bandits-terroristes ».
Cet acharnement à fermer les écoles questionne sur les objectifs à long terme du JNIM et de l’EIGS. En fermant les écoles ils condamnent la population à rester illettrée. Hors, un groupe, qui se revendique comme supplétif de l’Etat, a besoin de cadres capables de diriger, d’organiser le village, de répartir les richesses, etc. Ces capacités intellectuelles s’acquièrent à l’école.
Sans membres éduqués, leur projet de remplacer l’Etat est d’emblée voué à l’échec. Leur volonté de fermer toutes les écoles dans leurs zones d’influence prouve bien que leur projet final est l’exploitation à court terme des populations pour leur enrichissement personnel. Ils n’offrent aucun avenir à notre jeunesse et à notre pays !
Selon le 24ème rapport des Nations Unies sur l’évolution des groupes terroristes, publié en août 2019, les groupes terroristes du JNIM et de l’EIGS auraient ouvert 600 « écoles » au Mali. Mais d’école il n’en est que l’appellation.
Ces pseudo-écoles ne sont que des centres d’endoctrinement djihadiste, dont la raison d’être n’est pas l’émancipation par la culture mais bien l’asservissement par la manipulation. Les terroristes, qui s’improvisent professeurs, n’enseignent que leur vision erronée du Coran.
En fermant les écoles de l’Etat malien et en ouvrant ces « centres d’endoctrinement djihadiste », ils condamnent plusieurs générations de Maliens à devenir de potentiels terroristes, sans avenir, sans travail, sans famille et surtout sans identité puisqu’on va jusqu’à leur attribuer un nouveau nom en lieu et place de leur nom d’origine, comme s’ils n’étaient que de simples numéros que l’on peut sacrifier pour des trafics, de l’argent et du pouvoir.
L’éducation est donc une valeur sûre contre le terrorisme. Aujourd’hui, à cause de certains groupes de personnes, le manque de moyens des autorités maliennes pour faire face à cette menace grandissante est flagrant.
Toutefois, le retour de nos valeureux FAMa dans le Nord Mali va permettre aux enseignants de bientôt revenir dans leurs écoles et aux enfants maliens d’obtenir l’éducation nécessaire à leur émancipation, afin qu’ils deviennent des hommes et des femmes accomplis capables de contribuer à l’avenir de notre beau pays.
Mamadou Bare
malivox