Annoncée pour 2020, la mise en circulation de l’Eco, la nouvelle monnaie unique de la Cédéao a été encore reportée à l’horizon 2025.
29 juin 2019. Les chefs d’Etat de la Cédéao adoptent à Abuja, au Nigeria, l’Eco, comme nom de la nouvelle monnaie unique commune aux 15 Etats de la Cédéao.
La nouvelle monnaie qui remplacera le F CFA, et d’autres, devrait être mise en circulation l’année d’après. Un processus qui tarde à voir le jour, trois ans après la tenue de la conférence d’Abuja.
La mise en œuvre de l’Eco a été reportée à l’horizon 2025, en raison des difficultés financières créées par la Covid-19, explique Moussa Mara, expert-comptable. A ses dires, « la situation financière de tous les Etats s’est détériorée. Il faut un minimum pour aller vers une monnaie unique. La question importante est de savoir si les efforts à fournir par chaque Etat, au titre de chaque année, sont effectivement fournis ».
Pour la création de l’Eco, des principaux critères de convergence ont été définis par la Cédéao : une inflation à moins de 10 %, le déficit budgétaire à moins de 3% du PIB et la dette inférieure à 70% du PIB.
De l’avis de Moussa Mara expert-comptable agréé et ancien Premier ministre, il faudra des efforts importants, notamment de la par des Etats non membres de l’Uémoa, pour le respect de ces critères de convergence. « Comme ce sont ces Etats qui ont le plus de poids, il faut particulièrement suivre leur situation financière. La question du taux d’inflation et des déficits budgétaires est particulièrement importante », a insisté l’expert-comptable. Cependant, est-ce que l’Eco peut offrir les conditions de stabilité monétaire que le F CFA ?
Il faut pour ce faire que sa gestion soit aussi rigoureuse que celle du F CFA, conseille l’interlocuteur. Il rappellera que « la trop grande rigueur crée aussi des effets pervers tels que la rareté des crédits, une surévaluation de la monnaie qui pénalise les exportations… Donc il faut une gestion rigoureuse, mais qui permette à la monnaie de soutenir l’économie s’il y a lieu », soutient Moussa Mara.
L’expert-comptable n’est pas d’avis d’arrimer l’Eco à une monnaie, « surtout, dit-il, si celle-ci est trop forte ». « Il faut le lier peut être à plusieurs monnaies situées dans des zones différentes et ayant des objectifs différents », répond M. Mara. « Ces monnaies doivent être celles des pays ayant le plus de relations avec les pays utilisant l’Eco ».
Kadiatou Mouyi Doumbia
Source : Mali Tribune