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Leadership politique des femmes au Mali : NDI présente le rapport final d’évaluation des partis politiques « Gagner avec les femmes »

L’hôtel Azalai de Bamako a servi de cadre, le mardi 24 mai 2022, à la cérémonie de restitution du rapport final d’évaluation des partis politiques de l’ONG, National Democratic Institute (NDI) à travers l’outil dénommé « Gagner avec les femmes ». L’activité était placée sous la présidence du Ministre de la Refondation de l’État, chargé des relations avec les Institutions.

Depuis plusieurs années le NDI travaille dans le cadre de la recherche d’une démocratie équitable dans le monde. Une démocratie, dans laquelle la participation de leadership politique des femmes serait un droit insérant. C’est dans ce cadre d’ailleurs qu’à travers un programme dénommé « Gagner avec les femmes », le NDI a lancé un large processus d’évaluation des partis politiques pour non seulement de faire l’état de la participation des femmes à la vie politique, mais aussi proposer des solutions possibles aux différentes difficultés qui entravent leurs émancipation. Mené au niveau local que national, les conclusions de ce rapport ont été remises au ministre en charge de la refondation le mardi 24 mai dernier en présence des responsables politiques, de la société civile et des partenaires techniques et financiers. Selon le Directeur Résident de NDI au Mali, Dr Badié Hima, la création d’un environnement propice pour la participation égale et active des femmes à la politique exige un changement au niveau individuel, institutionnel et socio culturel. En tant qu’institution pivot au sein d’une démocratie pouvant conduire ce leadership, selon M. Hima, les partis politiques sont une voie essentielle pour l’atteinte de cet objectif. C’est pourquoi, cette étude a ciblé des partis politiques. Les principales thématiques prises en compte étaient entre autres, les Textes des partis politiques, la gouvernance au sein des partis politiques, l’accès des ressources techniques et financières, violences politiques, les attitudes socioculturelles et les contextes sociopolitiques, les capacités et développement personnel des femmes au sein des partis politiques, les conventions et politiques en faveurs des femmes etc.

Si les textes des partis politiques donnent plus de garanties à une gouvernance plus efficace et inclusive par l’ensemble des membres, cette étude a permis de découvrir que l’application sur le terrain reste tout autre. Chose qui est du à plusieurs facteurs dont la méconnaissance des textes, l’absence d’instruments légaux pour garantir l’accès aux femmes aux postes de responsabilité, l’incompatibilité des conventions ratifiées par l’Etat dans le domaine avec les textes internes des partis ou même souvent, la mauvaise foi de certains acteurs politiques de ne pas appliquer les textes.

Mais de toutes les façons, ce rapport a aussi fait des recommandations visant à renforcer le positionnement des femmes au sein des partis politiques au Mali. Parmi ces recommandations figurent sont rentre autres, une relecture des textes pour renforcer le principe démocratique et l’insertion des clauses qui mettent l’accent sur le meilleur positionnement des femmes, le renforcement et le développement de leadership politique pour éviter la personnalisation, le Renforcement des instruments de mesure de démocratie, la création et l’opérationnalisation d’une école du parti pour la formation idéologique afin de renforcer l’engagement militant et le leadership des jeunes et des femmes etc.

Il faut reconnaitre que la plupart de ces mesures visent plus particulièrement à réduire au mieux, les violences politiques et toute autre forme de discrimination à l’encontre des femmes. « La gouvernance démocratique inclusive restera fragile tant que les partis politiques ne seront pas la pépinière des compétences nécessaires pour gérer un état démocratique » ont souligné les auteurs de cette étude.

Tout en saluant l’impact de la loi O52, grâce à laquelle les femmes ont pu occuper plus de représentations entre autres lors des élections communales en 2016 et les législatives en 2020, la représentante des partenaires techniques et financiers à la cérémonie a exhorté les plus hautes autorités de la transition à saisir cette occasion des réformes politiques et institutionnelles encours au Mali pour traiter la question de représentativité des femmes. Le ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga a souligné que « ce droit », est une priorité pour le gouvernement du Mali. Un outil efficace entre les mains des décideurs a-t-il cité tout en ajoutant que « ce rapport donne l’opportunité aux différents acteurs engagés dans le processus de réforme d’analyser profondément la question de la participation politique des femmes mais également de proposer de nouveaux mécanismes qui renforcent au sein de leurs institutions une gouvernance plus juste, plus garante des valeurs démocratiques et sociales donc plus inclusives ».

Issa Djiguiba

Source: LE PAYS

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