Dans son rapport sur la vérification de performance de la gestion de l’Institut d’Ophtalmologie Tropicale d’Afrique (IOTA), le vérificateur général a indiqué que « les différents acteurs de la gouvernance n’assument pas pleinement leurs rôles et responsabilités ».
Selon le résumé de rapport mis à notre disposition, le Vérificateur Général a initié la présente vérification de performance de la gestion de l’Institut d’Ophtalmologie Tropicale d’Afrique (IOTA) qui est Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de 3ème référence, spécialisé dans les soins des yeux. La mission de vérification a passé au crible les opérations de gestion de la période du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2020 dans objectif de s’assurer que l’IOTA est géré au regard des critères d’économie, d’efficience, d’efficacité et de l’équité de genre. «Au titre des mécanismes et pratiques de gouvernance, l’équipe de vérification du Bureau du Vérificateur Général a recommandé au Ministre chargé de la Santé d’initier le décret fixant les modalités de nomination et la qualité des membres du Conseil d’Administration et un autre décret portant nomination des membres du Conseil d’Administration respectant la loi instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives et de prendre toutes les dispositions afin de faire renouveler le mandat des administrateurs de l’Institut d’Ophtalmologie Tropicale d’Afrique. Au Président et aux membres du Conseil d’Administration de jouer pleinement leur rôle dans la gouvernance », précise-t-on dans le rapport.
A en croire ledit rapport, en ce qui concerne l’encadrement de la subvention de l’Etat, la vérification a recommandé au Ministre chargé de la Santé de définir les indicateurs de performance sensibles au genre et au Directeur Général de l’IOTA de requérir l’avis des organes consultatifs sur le budget annuel d’exploitation et d’investissement.
Ainsi plusieurs autres recommandations ont été faites. « Dans ses pratiques de gestion, il a été demandé au DG de réaliser des activités prenant en compte le genre ; de respecter la proportion de représentation de l’un ou l’autre sexe dans les organes consultatifs conformément à la réglementation en vigueur ; d’élaborer le projet d’établissement de l’Institut d’Ophtalmologie Tropicale d’Afrique pour la planification et la programmation de ses moyens, le faire adopter par le Conseil d’Administration et le faire approuver par l’autorité de tutelle ; d’élaborer le manuel de procédures et le faire valider par le Contrôle Général des Services Publics et aussi un cadre organique et le soumettre à l’approbation du Conseil d’Administration », a indiqué le rapport qui a ajouté : « Pour l’organisation et fonctionnement des services, il a été recommandé au Directeur de la Cellule de Planification et de Statistique du secteur Santé d’initier l’inclusion systématique et formelle de la variable sexe dans le logiciel d’Information Sanitaire du District à tous les niveaux d’utilisation et au DG de veiller à l’utilisation du logiciel d’Information Sanitaire du District par les services et de procéder à la mise en œuvre des protocoles de recherche ».
Il est conseiller, pour une meilleure prestation des soins, au DG de procéder à l’évaluation de l’efficacité et de l’efficience de l’IOTA en matière de prise en charge des urgences avec indication chirurgicale et des malades opérés de cataracte sénile simple. «Dans la gestion du personnel, le DG doit requérir la délibération du Conseil d’Administration sur la création des commissions et les indemnités forfaitaires alors que la gestion des biens et services, il doit repartir les toilettes du personnel de l’Institut en tenant compte de l’approche genre et élaborer un plan annuel de maintenance approuvé et renforcer les capacités du personnel chargé de la maintenance des équipements médicaux », recommande-t-on.
Par ailleurs, le rapport a précisé que « cette vérification de performance de l’IOTA a permis de déceler des dysfonctionnements d’ordre législatif et réglementaire dans sa gestion. Aussi, des déficiences entravant sa performance ont été relevées. Ainsi, il ressort des travaux que les différents acteurs de la gouvernance n’assument pas pleinement leurs rôles et responsabilités, toute chose qui agit négativement sur l’atteinte des résultats escomptés ».
Boureima Guindo
Source: LE PAYS