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Le Tour de Table : Le cas de la gestion des déchets au Mali

Plusieurs dizaines de dépôts d’ordures parsèment notre capitale. Ce sont des centres de transit, une étape intermédiaire entre les foyers des habitants et la décharge finale. Ces derniers mois, plusieurs d’entre eux ont été nettoyés. C’est le cas par exemple du dépôt de Medina Coura, en plein centre-ville. Mais beaucoup d’autres continuent d’exister, au grand mécontentement des riverains, comme le confie cet habitant de Bamako : «Cela nous dérange, il faut le mettre ailleurs et pas en plein centre-ville comme ça. Il y a une école à côté, une autre un peu plus loin, ce n’est pas bien. Et puis, l’odeur dérange beaucoup.»

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Selon Abdoulaye Bassolé, adjoint au maire de la Commune II en charge de l’assainissement, les problèmes vont perdurer : «Les sociétés chargées de ramasser ces déchets n’ont plus la capacité matérielle et financière de le faire. Et le dépôt final n’est pas complètement aménagé pour transformer ces déchets en engrais, en charbon.» Les autorités maliennes ont lancé le mois dernier une vaste opération de nettoyage des grandes rues de la capitale baptisée «Bamako ville propre».

Accord d’Alger,  le gouvernement va devoir expliquer sa position

De retour d’Alger, la délégation gouvernementale  se dit plutôt satisfaite après avoir paraphé le projet d’accord. «Pour nous, c’est un compromis, pas une compromission, a déclaré Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et chef de la délégation. Un compromis qui permet aux Maliens de s’engager dans un cadre qui leur permettra de retrouver la paix, la sécurité, l’entente, la réconciliation nationale.»

Néanmoins, le ministre Diop a reconnu que l’accord n’était pas suffisant pour faire la paix. «Comprenant qu’il n’y a pas de paix sans accord, le paraphe met fin à la phase des négociations. Ensuite interviendra la signature et ensuite suivra la phase de la mise en œuvre qui va être encore beaucoup plus difficile et complexe.»

Le gouvernement, a rappelé le ministre des Affaires étrangères, espère que toutes les parties signeront bientôt à Bamako l’accord de paix. En attendant, il est question de mener ici une vaste campagne d’explications sur le texte paraphé et de calmer la colère de certains partis politiques et associations à l’instar du Collectif des ressortissants du Nord (Coren).

La France salue l’accord préliminaire entre les parties

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a salué l’accord préliminaire signé dimanche dernier à Alger entre le gouvernement et des mouvements politico-militaires du nord du Mali, qualifiant le texte «d’équilibré et bénéfique pour le Mali et la région».

Après avoir souligné l’importance du travail pour la matérialisation de cet accord et sa réussite grâce au soutien de la Communauté internationale, le chef de la diplomatie française a affirmé que son pays allait soutenir toutes les parties pour réaliser les objectifs assignés à l’accord. Il a exhorté des mouvements du nord, encore non signataires et qui ‘se sont positivement donnés pour ce premier pas’ à le signer ‘sans délai’.

L’accord stipule la préservation des intérêts nationaux du Mali et le rétablissement de l’unité nationale sur la base de l’intégrité territoriale du pays ainsi que la transparence dans la gestion des affaires et le respect des droits de l’homme. Il prévoit aussi la nécessité de prendre en compte la diversité ethnique et l’accélération du développement économique conjugué avec le rétablissement rapide de la sécurité et la lutte contre le terrorisme et le crime transfrontalier.

«Il faut voir l’accord d’Alger dans sa globalité», affirme Pierre Buyoya

Dimanche 1er mars à Alger, les mouvements de la Coordination de l’Azawad ont refusé de parapher le texte de projet d’accord de paix au Mali. Le gouvernement de Bamako et les groupes armés qui défendent l’unité territoriale ont donné leur aval et la signature aura lieu à la fin du mois au Mali. Cet accord risque-t-il d’être refusé par une partie des belligérants ? Ce texte retient-il les revendications des populations du Nord ? Pierre Buyoya est le haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel. Il a participé aux négociations d’Alger et se confie à nos confrères de RFI.

«Ce que je voudrais dire aux populations qui sont représentées par les mouvements de la coordination, c’est que cet accord d’Alger est un bon accord pour eux aussi. Que cet accord, il faut le voir dans sa globalité : les questions d’identité, mais aussi les questions de représentation politique au niveau local, au niveau central. Les questions de sécurité, de développement, de justice, de réconciliation. Je crois que dans l’ensemble, cet accord apporte beaucoup de choses aux populations du Nord…»

L’ONU salue l’accord d’Alger et  demande aux rebelles de le signer

A l’issue de consultations sur ce dossier, les 15 pays membres du Conseil « encouragent les groupes armés de la Coordination à parapher l’accord », a déclaré l’ambassadeur français François Delattre, qui préside le Conseil en mars. Ils ont aussi invité toutes les parties à le signer et à « s’engager pour sa pleine et sincère mise en oeuvre ».

Le Conseil a « salué ce projet d’accord comme une étape importante vers la conclusion d’un accord global et inclusif pour une paix durable au Mali », a ajouté l’ambassadeur. Les 15 pays membres ont aussi salué les efforts de médiation de l’Algérie et « l’esprit de compromis » qui a présidé aux négociations d’Alger.

La Coordination des mouvements de l’Azawad, qui regroupe les principaux groupes rebelles à dominante touareg, a demandé un « délai raisonnable » pour consulter les populations qu’elle représente.

Elle n’exclut pas de parapher le texte en cas d’approbation de la population et évoque la possibilité d’une signature « dans quelques semaines ».

Le projet d’accord ne parle ni d’autonomie ni de fédéralisme mais présente l’Azawad, comme une « réalité humaine » — une des revendications des rebelles — et prévoit la création d’Assemblées régionales élues au suffrage universel direct.

Etaient exclus des négociations les groupes liés à Al-Qaïda. Ceux-ci avaient contrôlé pendant près de neuf mois le nord du Mali avant d’en être partiellement chassés par l’intervention des forces françaises.

Une «bavure» de la Minusma

Selon un responsable de la police de la mission de l’Onu au Mali, cité par nos confrères de RFI, les événements survenus fin janvier à Gao peuvent être qualifiés de «bavure». En clair, ce sont des soldats de l’Onu qui ont fait usage de leurs armes face à des milliers de personnes en colère qui avançaient vers la représentation onusienne.

Au cours de ces événements, trois civils ont été tués par balle et d’autres manifestants ont été blessés. De source proche de l’enquête, des casques bleus ont paniqué un moment devant la foule. Des coups de feu sont alors vite partis.

Depuis ces faits tragiques, au moins deux soldats de l’Onu ont été suspendus de leurs fonctions. La mission d’enquête, qui a déjà quitté le territoire malien, s’est engagée à publier sans rétention les détails de ses investigations.

En attendant, afin d’améliorer son image, depuis quelques semaines, sur le terrain, la Minusma va de plus en plus vers les populations civiles pour expliquer son véritable rôle.

 

Source: Le Débat

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