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Le temps use le mensonge et polit la vérité : Les vertus de la démocratie

La démocrate est aujourd’hui critiquée, diabolisée, affublée, traitée de tous les mots au Mali. Cependant, la démocratie est à l’origine de certaines libertés, de certains droits.

 

C’est grâce à la démocratie que, l’Homme malien a connu l’EID (Espace d’Interpellation Démocratique) en guise de commémoration de l’anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, le 10 décembre 1948. C’est le seul jour de l’année où le gouvernement se tient débout en face du peuple souverain pour lui rendre des comptes. C’est ce qu’il convient d’appeler la démocratie achevée.

C’est grâce à la démocratie que le droit de grève est devenu une réalité au Mali.

C’est grâce à la démocratie que les fonctionnaires maliens ne connaissent plus des retards dans le payement de leurs salaires allant de trois mois à six mois.

C’est grâce à la démocratie que les salaires ne sont plus versés en nature sous forme d’avance sur salaires, 50 kilos de riz pour les célibataires et 100 kilos de riz pour les mariés.

C’est grâce à la démocratie que la police a été démilitarisée.

C’est grâce à la démocratie que le syndicat national de la police a vu le jour au Mali. Ce qui permet à cette police de revendiquer, s’il le faut, par voie de grève, des avantages liés à la fonction.

C’est grâce à la démocratie  que le syndicat national des surveillants de prison, regroupant  trois syndicats, a vu le jour au Mali. Ce qui permet désormais à ce corps de revendiquer, s’il le faut, par voie de grève, des avantages liés à la fonction.

C’est grâce à la démocratie que les syndicats de la magistrature ont vu le jour au Mali. Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) créé en décembre 2001 sous la présidence du Président Alpha Oumar KONARE (AOK) ; Syndicat Libre de la Magistrature créé le 14 octobre 2006 sous la présidence du Président Amadou Toumani Touré (ATT). La Référence Syndicale créée le 09 janvier 2019 sous la présidence du Président Ibrahim Boubacar KEITA (IBK).

C’est grâce à la démocratie que le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) a été inséré dans la Constitution du 25 février 1992. (Article 82). Une première dans notre histoire constitutionnelle.

Nous nous souvenons que des Magistrats, dans l’exercice de leur fonction, ont été déshabillés ici au Mali par une autorité supérieure. C’est ici que l’article 82 alinéa premier, a tout son sens.

Article 82 al.1 : « Les Magistrats ne sont soumis dans l’exercice de leur fonction qu’à l’autorité de la loi. »

Imaginons : sans ce Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) comment le Président de la République pourrait garantir l’indépendance de la Justice ? Comment se ferait la gestion de la carrière des Magistrats ? Comment se ferait le conseil de discipline des Magistrats ?

Sans ces syndicats comment les Magistrats pourraient protester contre leurs conditions de travail les plaçant dans une situation intenable ?

Nous nous souvenons qu’en décembre 2018, les deux syndicats de la magistrature (le SAM et le SYLMA) avaient informé que faute d’accord, ils demandaient à leurs agents qui ne se sentiraient pas en sécurité, de quitter leurs juridictions pour regagner immédiatement Bamako.

Grâce à ces syndicats, la justice ne sera plus une grande muette, un corps qui meurt dans le silence à l’insu du peuple.

La démocratie en retour exige : a) les Magistrats ne doivent rouler pour personne ; b) les Magistrats doivent se rappeler que la justice est la sanction de l’injustice établie dans la cité ; mais, quand la justice elle-même est installée dans l’injustice, la nation s’effondrera. En plus, les syndicats de la Magistrature, le peuple de la démocratie, les patriotes doivent être des sentinelles pour protéger la Justice et les Magistrats, mais les Magistrats que le Professeur Kéba M’BAYE (paix à son âme) définissait comme suit : « Il faut subordonner la fonction de juger l’éthique. »

Cette justification éthique de la Justice que recommandait le Professeur Kéba M’BAYE peut nous servir ici, de conclusion.

C’est grâce à la démocratie que le Mali a eu un complexe sportif (une idée de Salif KEITA dit Domingo, réalisée par Alpha Oumar KONARE) ;

C’est grâce à la démocratie que le Mali a eu ses stades :

Le stade du 26 mars à Bamako ; le stade Macoro SISSOKO à Kayes ; le stade Babemba TRAORE à Sikasso ; le stade Amary N’DAO à Ségou ; le stade Barema BOCOUM à Mopti ; le Palais des sports de Bamako pour les basketteuses.

C’est grâce à la démocratie que le Mali a eu une usine d’engrais (TOGUNA) à Bamako au bénéfice de nos paysans.

C’est grâce à la démocratie que les personnes âgées au Mali ont eu droit à une carte de priorité.

C’est grâce à la démocratie que les maliens ont eu accès à l’assurance maladie obligatoire (AMO).

C’est grâce à la démocratie que des cimetières ont été clôturés humanisant ainsi ces quartiers du silence, nos dernières demeures !

C’est grâce à la démocratie qu’une Assemblée Nationale du Mali a voté une loi d’orientation et de programmation militaire.

C’est grâce à la démocratie que la plus grande base militaire du Mali à Kati aura des logements sociaux, une première dans le Mali indépendant, une fierté nationale.

C’est grâce à la démocratie que ces prytanées – ces pupilles de la nation seront dans les préoccupations de l’Etat démocratique du Mali par une loi votée à l’Assemblée nationale.

Voici l’original du texte

« Prytanées – les pupilles de la nation

De toutes les ingratitudes, la moins pardonnable est celle de l’Etat qui doit tout au peuple et qui doit plus aux citoyens valeureux qui ont donné leur vie pour que vive l’Etat. Les honneurs, les hommages, les décorations et oraisons funèbres, généralement à titre posthume sont forts appréciables. Mais se pencher sur le sort de la veuve et de l’orphelin, oh combien précaire par la perte du chef de famille tombé au front en défendant la patrie agressée, devient un geste de haute justice, de grande et louable gratitude de la nation. Ce n’est pas pour rien que l’antiquité grecque à laquelle nous devons la belle et idéale « DEMOCRATIE », a institué le Prytanée. La République française l’a consacré à Louis le Grand, Saint-Cyr pour accueillir, nourrir, éduquer jusqu’à leur maturité les orphelins de la nation.

Messieurs les députés, il vous revient d’alléger la souffrance, la douleur et la misère de ces enfants, nos enfants qui, en perdant leur soutien de famille, auraient tout perdu et même l’espoir d’une vie normale. En votant une loi permettant de pourvoir au strict besoin des victimes du destin, vous accomplissez un acte de responsabilité pour laquelle vous êtes ici aujourd’hui les mandants du peuple. »

Ma plume n’a plus assez d’encre pour continuer.

Le Mali face à ses engagements

Après avoir ratifié les lois de l’organisation sous régionale la (CEDEAO) le Mali n’est-il pas tenu au respect de ses engagements conformément à notre Constitution, article 116 ? Cet article qui fait aussi application particulière du dernier paragraphe du Préambule de la même Constitution du 25 février 1992.

En violant l’article 116 de notre Constitution, le Mali ne se met-il pas à violer délibérément ses engagements sous régionaux et internationaux ?

Nous avons obligation d’y veiller pour notre crédibilité.

Il est important, très important de rappeler ici ces extraits du discours du Président de la République IBK, prononcé le 15 mai 2015 à Bamako, lors de la signature de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, je cite : « Excellence Monsieur le Secrétaire général des Nations-Unies, le dialogue a toujours été notre dédicace. Cessez-le-feu, bien sûr que nous sommes acquis. Avons-nous jamais violé le cessez-le-feu ? Avons-nous jamais violé la cessation des hostilités ? Le peuple malien est un peuple de dignité avérée le long des siècles. Un peuple qui n’a jamais manqué à ses engagements dans  les relations  internationales.

Plus loin dans le même discours le Président IBK déclarait, je cite : « L’autre jour la rentrée scolaire a été effective dans tout le Mali, les jeunes maliens sont allés à l’école, excepté ceux de Kidal. J’ai pleuré dans mon cœur ! »

Que pensez-vous aujourd’hui de la marche des jeunes de Kidal demandant l’ouverture de l’école ? Ces enfants ne nous rappellent-ils pas la Constitution ? Article 18.

IBK poursuit :

« Depuis sa création, l’armée malienne n’a jamais manqué à ses engagements. Jamais, je le dis, il ne s’agit pas d’un problème d’homme, IBK est un homme de passage mais aucun malien digne de ce nom ne viendra brader le Mali ».

Rappelons-nous que le Président IBK est venu dans une camisole de force. IBK a hérité d’un Etat en pièces détachées, une économie déstructurée, fonctionnant en « bas de laine » à un moment  où, comme le disait Joseph Eugène Styglise, le malien moyen vivait avec moins d’un dollar par jour pendant qu’une vache en Europe vivait avec 2 dollars par jour et celle des Etats-Unis avec plus de 4 dollars par jour.

L’article 116 de la Constitution de 1992 est le prélude de l’article 117 de la même Constitution. Il y a eu en ce domaine un respect total de la tradition constitutionnelle du Mali.

Nous nous souvenons de l’historique discours du Président Modibo KEITA à la Conférence d’Addis-Abeba le 24 mai 1963, dans lequel il disait : « Monsieur le Président, vous avez sans doute deviné la volonté de mon pays de ne point exciper de la position privilégiée que lui confère l’article 48 de la Constitution du Mali qui prescrit l’abandon partiel ou total de sa souveraineté au profit de toute construction africaine viable.

« L’unité africaine exige de chacun de nous le respect intégral, le maintien des frontières héritées du système colonial ».

C’est lui (le Président Modibo KEITA) qui a inséré dans la Charte de l’OUA le concept politique de l’intangibilité des frontières. De ce point de vue, les héritiers de la première République doivent suivre cette voie déjà tracée depuis l’aube de l’indépendance.

Parmi les engagements des nouvelles autorités de la Transition ne figuraient pas les Assises Nationales de la Refondation de l’Etat. Malgré tout, aujourd’hui les assises nationales de la refondation furent un sujet vital pour le nouveau Mali.

Mais hier, l’effondrement de la République, de ses institutions aboutissant au 18 août 2020 n’a pas été un sujet vital pour le Mali. Cependant avant tout, dans l’espoir de sortir rapidement le Mali d’un climat d’affrontement, la mission de la CEDEAO proposait la procédure d’organiser des élections législatives dans les circonscriptions contestées. Hélas, le M5-RFP opposa un refus catégorique. C’est ce refus d’organiser les élections qui continue, permettant le maintien de Choguel à la Primature et la mise à l’encan du Mali.

Le temps use le mensonge et polit la vérité (Goethe)

Somita KEITA rue 364  porte  150 Dravela – Somikeit2@yahoo.fr   

Source : Le Challenger

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