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Le Tchad juge pour la première fois des membres présumés de Boko Haram

Dix membres présumés du groupe islamique Boko Haram, arrêtés après un double attentat-suicide perpétré en juin à N’Djamena, sont jugés devant la Cour criminelle de la capitale tchadienne. Il s’agit du premier procès de ce genre organisé au Tchad.

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Le procès de dix membres présumés de Boko Haram, arrêtés après un double attentat-suicide en juin dans N’Djamena, a débuté mercredi 26 août devant la Cour criminelle de la capitale tchadienne. Il s’agit du premier procès au Tchad de membres présumés du groupe islamiste nigérian.

“Cette session criminelle spéciale est destinée à juger les auteurs et complices des attentats terroristes commis par la secte Boko Haram dans notre capitale il y a environ deux mois”, a déclaré en ouverture le procureur général de la cour d’appel de N’Djamena, Bruno Mahouli Louapambe.

“Les personnes poursuivies aujourd’hui sont accusées d’association de malfaiteurs, assassinat, destruction volontaire à l’aide de substances explosives, faux et usage de faux, détention illégale d’armes et de munitions de guerre, détention et consommation de substances psychotropes”, a-t-il précisé. L’audience s’est ensuite poursuivie à huis clos et doit durer une huitaine de jours.

Un “cerveau” sur le banc des accusés

Parmi les dix accusés figure Mahamat Mustapha alias Bana Fanaye, un Nigérian présenté par les autorités comme le “cerveau” de ces attaques perpétrées le 15 juin dernier. Ce jour-là, deux attentats-suicides avaient été menées simultanément contre le commissariat central et l’école de police de N’Djamena. L’attaque a causé la mort de 38 personnes, dont les trois kamikazes, et fait 101 blessés.

Concrètement, Bana Fanaye est accusé par le procureur de la République, Alghassim Kassim, d’être le “coordinateur d’un réseau de trafic d’armes et de munitions entre le Nigeria, le Cameroun et le Tchad. Il est responsable également de la logistique, notamment d’achat d’armes, de matériels, du recrutement et de la gestion des hommes de la secte Boko Haram”.

“Liberticide”

Depuis plusieurs mois, le Tchad est la cible fréquente d’attaques menées par l’insurrection islamiste. Le 12 juillet, un kamikaze déguisé en femme s’est fait exploser sur le marché central de N’Djamena, faisant au moins 15 morts et 80 blessés.

Quelques jours après, le Parlement tchadien a adopté le projet de loi antiterroriste soumis par le gouvernement. Le texte réintroduit ainsi la peine de mort et prolonge la durée maximale de la garde à vue pour les personnes accusées de terrorisme.

Un tour de vis sécuritaire qui ne laisse d’inquiéter l’opposition et la société civile. La lutte contre Boko Haram “est une aubaine pour le gouvernement tchadien”, a ainsi affirmé le député d’opposition Saleh Kebzabo au moment de l’adoption du projet de loi. “Cela lui permet d’organiser l’appareil répressif avant la présidentielle” prévue en 2016.

“La loi antiterroriste qui a été adoptée est plus ou moins liberticide, dénonce à France 24 Cécile Narmadji, porte-parole du collectif Trop, c’est trop. Elle risque d’amener les gens à régler leurs comptes eux-mêmes et de nous plonger dans le chaos”.

Le président Déby optimiste

Sur le terrain, l’armée tchadienne est engagée dans une opération militaire régionale depuis le début de l’année contre Boko Haram, qui s’est étendue au-delà du nord-est du Nigeria, son fief historique, vers les pays limitrophes : Tchad, Niger et Cameroun.

Cette offensive a infligé de sérieux revers au groupe affilié à l’organisation État islamique (EI), mais les insurgés, qui ont perdu des territoires, multiplient attaques et attentats au Nigeria, comme au Tchad et au Cameroun.

À la mi-juillet, le président tchadien, Idriss Déby Itno, se montrait plutôt optimiste. “La guerre sera courte, elle va se terminer avant la fin de l’année et Boko Haram va disparaître avec la mise en place de la force mixte qui sera opérationnelle dans quelques jours”, a-t-il promis, en référence à la structure conjointe de 8 700 hommes censée mieux coordonner les actions des différentes armées de la région (Nigeria, Tchad, Cameroun, Niger, Bénin).

Avec AFP

 

Source: France24

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