Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne

Le Sud-Est de la Tunisie attaqué par Daech

Des assaillants venus de Libye ont attaqué des installations militaires et sécuritaires à Ben Guerdane, dans le Sud-Est tunisien.

combattant djihadiste arme terroriste etat islamique

Les pénétrations de terroristes en Tunisie se multiplient, à la veille d’une possible intervention militaire occidentale en Libye.

Deux fois en une semaine, la Tunisie a été visée par des attaques de terroristes venus de Libye, qui auraient revendiqué leur appartenance à Daech.

Lundi 7 mars, ce sont une caserne de l’armée, un poste de police et un poste de la garde nationale (gendarmerie) qui ont été pris pour cible à Ben Guerdane, une localité située à quelques kilomètres seulement de la Libye.

Le dernier bilan faisait état de 28 djihadistes tués ainsi que 10 membres des forces de l’ordre et 7 civils. Cette attaque simultanée contre des installations sécuritaires, d’une ampleur inédite, intervient moins d’une semaine après une autre opération dans cette même région.

C’était mercredi 2 mars, toujours à Ben Guerdane : cinq extrémistes venus de Libye, retranchés dans une maison, avaient été abattus lors d’une opération menée par les forces de sécurité, alors qu’un civil était tué par une balle perdue.

Au moins quatre des djihadistes étaient de nationalité tunisienne d’après les autorités, qui avaient dit avoir mis la main sur un arsenal : kalachnikov, ceintures explosives, munitions et « grenades artisanales ».

Mesures de sécurité renforcées

Lundi 7 mars, le ministère de la défense a appelé les habitants à la prudence en leur demandant d’informer les autorités de toute présence suspecte car, en milieu de journée, des opérations étaient toujours « en cours pour pourchasser les terroristes », selon Tunis qui redoutait la présence d’autres djihadistes dans la zone.

Les autorités ont pris des mesures comme l’instauration d’un couvre-feu aux personnes et aux véhicules, la fermeture du poste frontière de Ras Jedir et de tous les autres postes frontières le long de la frontière avec la Libye, pour une durée indéterminée, selon le ministère de l’intérieur. Les routes menant à Zarzis et Djerba, au nord de Ben Guerdane, ont elles aussi été fermées à la circulation.

La tension ne cesse de s’accroître depuis des mois dans cette région frontalière où les autorités tunisiennes ont récemment achevé la construction d’un« système d’obstacles » sur près de la moitié des 500 km de frontière commune avec la Libye.

Instabilité régionale

Le ministère de l’intérieur avait indiqué avoir été informé durant les jours précédents de la possible entrée sur le sol tunisien de « groupes terroristes », à la suite d’un raid américain le 19 février contre un camp d’entraînement de Daech à Sabrata, dans l’ouest libyen, près de la frontière.

Ce bombardement américain avait fait des dizaines de morts, parmi lesquels aurait figuré Noureddine Chouchane, un Tunisien décrit comme un cadre opérationnel du groupe islamiste impliqué dans deux des attaques perpétrées en 2015, contre le Musée du Bardo, le 18 mars 2015 à Tunis (24 morts) et contre un complexe hôtelier le 26 juin 2015, à Sousse (38 morts).

Les violences à Ben Guerdane interviennent alors que la Tunisie, qui compte plus de 5 000 ressortissants dans les rangs d’organisations djihadistes à l’étranger, alerte régulièrement sur la situation en Libye, livrée à un chaos qui a permis l’essor du groupe extrémiste Daech.

Dans l’attente d’une intervention en Libye

En janvier, l’ancien directeur adjoint de la CIA, Michael Morell, avait prévenu que la Libye était devenue le nouveau front de Daech, où les combattants étrangers quittant la Syrie et l’Irak affluent pour rejoindre ses rangs.

« Daech peut occuper à court terme de vastes zones libyennes. Le groupe terroriste ne cesse d’augmenter son influence dans tout le pays. Je ne serais pas étonné si un jour nous voyons que les djihadistes ont occupé une grande partie du pays », déclarait-il.

C’est pour cette raison que les Occidentaux, inquiets des risques de déstabilisation de la Tunisie, de l’Égypte et de l’Algérie, mais aussi de l’Europe, se disent prêts à contribuer au rétablissement de la sécurité en Libye par une opération militaire sous commandement italien, à condition qu’un gouvernement d’union nationale en fasse la demande. Mais la mise en place de ce gouvernement, soutenu par l’ONU, se fait attendre et les Occidentaux s’impatientent.

—————————————————-

Une frontière poreuse entre Tunisie et Libye

19 mai 1910. Le tracé de 459 kilomètres de frontière est finalisé entre la Tunisie et la Libye, dont Ras Jedir est le principal poste frontalier.

De 1977 à 1987. La frontière est fermée, suite à des tensions politiques.

1987. La frontière est rouverte et les visas abrogés, donnant lieu à une explosion des migrations et des échanges commerciaux et une montée de la contrebande.

2011. Suite aux « printemps arabes », des milliers de personnes fuient la Libye par la frontière avec la Tunisie.

2015. La Tunisie annonce la construction d’un mur le long de sa frontière avec la Libye afin de stopper les terroristes.

Agnès Rotivel (avec AFP)
Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance Les plus bas prix du Mali Acheter à bas prix au Mali Achat terrain à Bamako Terrain à vendre Bamako Immobilier titre foncier TF à Bamako ORTM en direct, RTB en direct RTN tele sahel niger ne direct