Notre pays a fêté le 20 janvier dernier les 59 ans de l’Armée nationale par un défilé organisé à la Place d’armes de Kati, sous la présidence du président de la République, chef suprême des armées, Ibrahim Boubacar Keïta. À cette cérémonie, un geste a été répété des centaines de fois, à savoir le salut militaire. De quoi s’agit-il ?
Selon nos informations, en guise de salut chez les militaires, on ne se sert pas la main et on ne se fait pas la bise, on utilise plutôt la main droite, doigts serrés et paume visible, portée à hauteur de la tempe. Un geste formel, par lequel un militaire exprime son respect à un supérieur, qui le lui rend par le même mouvement.
En effet, le salut militaire trouve son origine dans l’Antiquité. Il s’agissait avant tout d’un signe de paix : quand deux guerriers se rencontraient pour indiquer leurs bonnes intentions, ils levaient leur main droite, paume largement ouverte, afin de montrer qu’ils ne tenaient pas d’armes.
Dès le XVIIè siècle, ce geste est repris parmi les soldats se témoignant une fidélité réciproque. Lorsque deux militaires se rencontraient, ils levaient ainsi la main droite vers le ciel en écartant trois doigts, faisant alors allusion aux trois personnes de la Sainte-Trinité. Plus tard, la main s’arrêtera à la hauteur de la coiffe (casque, casquette, chapeau, béret, bonnet). Ce geste ne comportait aucune nuance de subordination, il rappelait simplement l’idéal commun : la fidélité à la foi jurée.
Le salut militaire traverse ensuite les siècles, acquérant un caractère de plus en plus solennel. En France, comme la plupart des pays qu’il a colonisés, ce mouvement doit être exécuté comme suit : «Porter la main droite ouverte au côté droit de la coiffure, la main dans le prolongement de l’avant-bras, les doigts étendus et joints, le pouce réuni aux autres doigts ou légèrement écarté. La paume en avant, le bras sensiblement horizontal et dans l’alignement des épaules.
L’attitude du salut est prise d’un geste vif et décidé et en regardant la personne que l’on salue. Le salut terminé, la main droite est vivement renvoyée dans le rang. Tout militaire croisant un supérieur le salue quand il en est à six pas et conserve l’attitude du salut jusqu’à ce qu’il l’ait dépassé. S’il dépasse un supérieur, il le salue en arrivant à sa hauteur et conserve l’attitude du salut jusqu’à ce qu’il l’ait dépassé de deux pas. S’il est en armes, il présente l’arme en tournant la tête du côté du supérieur»
Aux États-Unis et au Canada, le salut militaire se fait avec la main au niveau de la tempe, la paume cachée. Il semblerait que ce geste soit issu d’une tradition marine : les hommes d’équipage et les officiers mariniers ayant souvent les mains sales, ils la retournaient face au sol afin de ne pas les exhiber aux officiers.
Madiba KEITA
Source : L’Essor