Le Consortium des organisations de la société civile a organisé, le 9 décembre dernier, une «journée d’échanges des organisations de la société civile sur l’avenir de l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger : contexte reprise de Kidal par les FAMA». C’était au siège du Conseil national de la société civile sous la présidence du Président du Comité de veille pour le suivi de la Transition, Badra Alou Sacko.
Cette journée a été mise à profit pour faire le point sur des actions réalisées dans la recherche de la paix et la réconciliation nationale, approfondir les réflexions sur l’avenir de l’Accord afin d’aboutir à la paix durable au Mali. Les organisations de la civile n’ont jamais failli à leur mission aux côtés des autorités de la transition, selon Badra Alou Sacko. Les principales thématiques développées au cours des panels organisés ont porté sur la sécurité, l’organisation des élections générales, la lutte contre la corruption, le respect des droits de l’homme et l’accès aux services sociaux de base. Des points inscrits dans l’esprit de l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger dont « la finalité est de rétablir la paix au Mali, créer une armée reconstituée, mettre en place des mesures de développement économique sur la base des efforts de dialogue, de justice et de réconciliation nationale », a-t-il déclaré.
Discuter avec ceux qui respectent la souveraineté du Mali
Signe de l’unité du Mali, la reconquête de Kidal est un nouveau contexte qui offre l’occasion d’aller sur de nouvelles bases de discussion, trouver de nouvelles orientations pour son application intégrale. De l’avis de nombreux intervenants, qui se sont exprimés au cours de cette journée, le contexte est favorable, à la mise en œuvre de l’Accord pour aboutir à la paix au Mali. Honorable Mohamed Ag Ousmane a dénoncé les manipulations des forces étrangères, qui ont toujours constitué des points de blocages à l’Accord, depuis sa signature. A l’en croire, elles n’ont jamais travaillé pour l’unité du Mali, donc leur départ crée un terrain favorable pour l’Etat de discuter de l’accord avec ceux qui reconnaissent et respectent sa souveraineté. Car, l’Etat est en position de force pour asseoir son autorité sur l’ensemble de son territoire et appliquer les points qui lui sont favorables. L’Accord est un instrument pour la paix qui nécessite le désarmement de tous les groupes armés opérant sur le sol malien. La reconquête de Kidal est, pour lui, une libération des populations des mains des rebelles. Car les Kidalois se sont toujours sentis Maliens, malgré leur prise en otage par des bandits armés et leurs sponsors.
Les missions de la C.n.d.d.r, les activités qu’elle a réalisées, les outils et stratégies qu’elle a utilisés pour atteindre ses objectifs et les défis qui l’attendent ont été développés par Kader Sissoko. A ce jour, la Commission, dont il est membre, a enregistré au total 74.918 ex-combattants ; 26.108 avec armes. Les efforts ont permis l’intégration de 1.764 ex-combattants au sein des Forces armées maliennes dans le cadre de la mise en place de la Nouvelle Armée Reconstituée.
Plusieurs défis majeurs ont été évoqués par le conférencier parmi lesquels la difficulté dans l’opération d’enregistrement ; la faible quantité d’armes lourdes enregistrées par rapport à l’arsenal de guerre existant dans le septentrion malien ; la difficulté de mobilisation de ressources nécessaires à la réinsertion socio-économique des ex-combattants.
Broulaye Koné, Stagiaire
Le Challenger