Koumbi est la capitale d’un empereur maître du monde, Kaya Maghan. Mais elle est frappée par la misère. Pour la sauver, les prêtres s’apprêtent à faire un sacrifice humain devenu habituel dont personne ne croit au bien-fondé. La future victime, Sia Yattabaré, est la fiancée de Mamadi, qui est lieutenant dans l’armée. Au moment où elle doit être sacrifiée, Sia est enlevée à sa famille contre la promesse de son poids en or à titre de dédommagement. Mais Sia s’enfuit et se réfugie dans la hutte d’un vieux fou aux paroles subversives, Kerfa. Elle y est retrouvée par l’armée, mais le général chargé des recherches fait face à un dilemme, car Sia était fiancée à son neveu, Mamadi, qu’il a envoyé au front.
De retour, Mamadi se révolte, parvient à éviter le sacrifice de Sia et prend le pouvoir à Koumbi. Mais Sia a été violée par les prêtres et elle n’est pas dupe : l’arrivée au pouvoir de Mamadi ne change pas grand-chose car il se prépare à perpétuer les mêmes mensonges auxquels était adossé le pouvoir de Kaya Maghan. Au lieu d’accepter le rôle d’impératrice qu’on lui offre, Sia suit le conseil de Kerfa, et elle part sur les routes pour réclamer paix et justice. Quitte à passer à son tour pour folle auprès de la population !
Un chef-d’œuvre du Burkinabé Dani Kouyaté (fils du regretté Sotigui Kouyaté dans le rôle de Wakhané) avec des comédiens maliens comme Fatoumata Diawara (Sia Yattabaré), Kardigué Laïco Traoré (Kaya Maghan), Mariétou Kouyaté (l’impératrice), Hamadoun Kassogué (Kerfa), Ibrahim Baba Cissé (Mamadi), Habib Dembélé (griot Balla), Fily Traoré (Kélétigui), Kary Coulibaly (coiffeur)…
En mars 2001, «Sia, le rêve du python» a remporté plusieurs prix au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO, Burkina Faso). En avril de la même année, il remporte le Grand Prix du long métrage au Festival «Vues d’Afrique» de Montréal, au Canada. En juin 2001, il a remporté le Prix du public au 11e festival international du film d’Innsbruck, en Autriche. Cette œuvre a été aussi lauréate du Prix de la réalisation au Festival du film africain de Khouribga (Maroc) et a remporté la Bourse à la distribution de l’Agence de la francophonie à Paris (France). En octobre 2001, il remporte le Bayard d’Or du meilleur scénario au Festival international du film francophone de Namur, en Belgique.
M.B
Source: Le Reporter