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Le rapport du Secrétaire général de l’ONU sur la situation au Mali

– 716 établissements scolaires étaient fermés en décembre à cause des conflits violents et des crimes
– 169 attaques à l’engin explosif improvisé ont été enregistrées en 2018.

C’est dans un rapport de 11 chapitres et de 79 articles que le Secrétaire général des Nations Unies a présenté la situation sécuritaire, humanitaire au Mali. Le rapport mentionne également les progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, l’action menée par la Mission pour l’appuyer ainsi que les principaux faits survenus au Mali. Il convient de rappeler que par sa résolution 2423 (2018), le Conseil de sécurité des Nations Unies a prorogé jusqu’au 30 juin 2019 le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).

Au chapitre des faits politiques importants, le Secrétaire général des Nations Unies a évoqué que des mesures ont été prises par les parties signataires en vue de mettre en œuvre l’accord de paix, y compris le lancement d’un processus accéléré de désarmement, de démobilisation, de réintégration (DDR) et d’intégration ainsi que la mise en place de 10 administrations intérimaires au niveau des cercles, réparties dans les régions de Kidal, de Ménaka, de Tombouctou et de Taoudenni (qui en compte deux).

En revanche, dit-il, eu aucun progrès n’a été enregistré dans la mise en place des autorités intérimaires et aucun accord n’a été conclu concernant les quotas d’intégration dans les forces terrestres. Selon lui, le Pacte pour la paix signé le 15 octobre entre le Gouvernement malien et l’Organisation des Nations Unies a engagé les parties maliennes à poursuivre et à accélérer le processus de paix de manière plus inclusive. Cherchant à créer des conditions favorables aux réformes politiques et institutionnelles

En ce qui concerne la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Il dira qu’au cours de la période considérée, le Comité de suivi de l’Accord a tenu trois réunions ordinaires au cours desquelles il a fait le point sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’Accord. « À la réunion tenue le 18 septembre, les participants se sont félicités de la nomination du tout premier Ministre de la cohésion sociale, de la paix et de la réconciliation nationale, Lassine Bouaré, dont le ministère a pour vocation de coordonner l’action menée par le Gouvernement en vue d’appliquer l’Accord », mentionne le rapport.

Augmentation du nombre d’administrateurs civils présents sur leurs lieux d’affectation

S’agissant des mesures politiques et institutionnelles, le Secrétaire général d’Organisation Nations Unies a laissé entendre que pendant la même période, le pourcentage d’administrateurs civils présents sur leurs lieux d’affectation dans le nord et le centre du Mali a légèrement augmenté par rapport à la période précédente, passant de 31 % à 34 %. Ainsi, les gouverneurs de Mopti, de Gao, de Tombouctou, de Kidal et de Ménaka étaient présents dans leurs localités respectives, tandis que le celui de Taoudenni a continué de travailler depuis Tombouctou, car les infrastructures nécessaires à la conduite de ses activités notamment les bureaux et les logements, n’étant pas encore installés.

A le croire, sur les 72 administrateurs civils nommés en juin, sept (trois préfets et quatre sous-préfets) ont rejoint leur lieu d’affectation, à Kidal et à Gao. Et de poursuivre que depuis son précédent rapport, le nombre de fonctionnaires des administrations judiciaire et pénitentiaire en poste dans le nord et le centre du Mali a légèrement augmenté, bien que l’insécurité ait continué de contribuer à l’absentéisme ou à la réinstallation de certains d’entre eux.

Au chapitre des attaques asymétriques et autres, il précisé qu’au total, 48 attaques à l’engin explosif improvisé ont été enregistrées au cours de la période considérée. Selon lui, le nombre d’attaques de ce type n’a cessé d’augmenter depuis janvier 2018, pour atteindre 192, alors qu’il n’y en avait eu que 124 pendant la même période en 2017. Et d’ajouter que les groupes armés auraient mené 64 attaques, dont 35 contre les Forces de défense et de sécurité maliennes, 7 contre la MINUSMA, 2 contre des sous-traitants de la Mission, 16 contre les groupes armés signataires et 1 contre les soldats de l’opération Barkhane. « Les plus touchées ont été les régions de Mopti (24 attaques), de Tombouctou (13 attaques), de Gao (12 attaques), de Kidal (7 attaques), de Ménaka (4 attaques), de Ségou (3 attaques) et de Kayes (1 attaque). Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans a revendiqué deux attaques asymétriques au cours de la période considérée », a mentionné dans son rapport.

Pour le patron de l’ONU, depuis son dernier rapport, deux soldats de la paix ont été tués et 42 blessés, alors qu’il n’y avait eu aucun mort et seulement 11 blessés au cours de la période précédente. Et de préciser que lors d’une attaque perpétrée à Gao le 12 novembre, trois sous-traitants de la MINUSMA ont trouvé la mort et neuf autres ont été blessés, trois civils ont été tués et au moins 30 blessés, dont 12 enfants et six femmes.

Il soulignera que les forces maliennes ont été également la cible privilégiée des attaques asymétriques et le nombre de victimes a augmenté, avec 28 soldats tués et 47 blessés pendant la période à l’examen, contre 19 morts et 24 blessés au cours de la période précédente. De sa lecture, les attaques contre les Forces maliennes de défense et de sécurité ont été les plus nombreuses dans les régions de Mopti (19 attaques), de Tombouctou (64 attaques), de Ségou (3 attaques) et de Kayes (1 attaque).

Série d’affrontements entre les groupes armés

Par ailleurs, déplore-t-il, cinq membres des groupes armés signataires ont été tués dans la région de Ménaka lors d’une série d’affrontements opposant les groupes armés signataires et l’État islamique du Grand Sahara, les attaques perpétrées au cours de la période précédente ayant fait, elles, 40 morts et 4 blessés parmi les membres de ces groupes.

Dans le cadre de la protection des civils, il a renchéri dans le centre du pays, bien que le nombre d’attaques (109) ait baissé par rapport à la période précédente, les civils ont continué d’être les victimes d’attaques ciblées et d’affrontements intercommunautaires impliquant des groupes armés d’autodéfense et des groupes extrémistes violents armés. Ainsi, au cours de la période considérée, 108 civils ont été tués (dont un enfant) et 43 blessés (dont cinq enfants et une femme), tandis que 287 avaient été tués (dont 14 femmes et 10 enfants) et 38 blessés au cours de la période précédente. La Mission a en outre enregistré 43 enlèvements de civils.

Le document révèle que la situation sur le terrain a été améliorée par la signature, au mois d ’août, de l’Accord de paix de Koro, ainsi que par le déploiement des Forces de défense et de sécurité maliennes à Dialloubé (cercle de Mopti), à Kouakourou (cercle de Djenné) et à Dioungani (cercle de Koro). Ce déploiement s’est effectué dans le cadre du plan de sécurité intégré du Gouvernement pour le centre du pays. « Certains des événements les plus meurtriers liés aux actes de violence opposant des éléments extrémistes présumés à un groupe de dozos (chasseurs traditionnels) se sont produits dans le cercle de Ténenkou (région de Mopti) entre le 4 et le 15 octobre, dans trois attaques qui ont fait 19 morts et plusieurs blessés », a-t-il précisé.

De son analyse, la présence limitée de l’autorité de l’État dans certaines parties du centre et du nord du Mali a continué de laisser la voie libre aux groupes extrémistes violents qui ont pu y étendre leur influence. A ce titre, il dira que dans la région de Mopti, les groupes armés extrémistes et violents limitent l’accès à la commune de Togueré-Coumbé depuis la mi-octobre empêchant le ravitaillement de la population. « Malgré la visite du Premier Ministre, le 13 octobre, au cours de laquelle il s’est engagé à remédier à la situation, certains éléments extrémistes violents ont consolidé leurs positions dans la région et déclaré qu’ils ne la quitteraient que sous la contrainte », a indiqué le Secrétaire général de l’ONU.

27 civils de la population Ibogholitane tués

De même, poursuit-il, dans de nombreuses parties de la région de Gao, l’absence de l’autorité de l’État rend difficile l’instauration d’un environnement plus sûr pour les civils. Car, le 29 septembre dernier, en particulier, des éléments extrémistes violents présumés ont conduit une incursion depuis la frontière avec le Niger, tuant huit civils dans le village d’Amalawlaw et 12 autres dans les environs immédiats. Cette attaque a vraisemblablement été conduite en représailles aux opérations antiterroristes menées le long de la frontière Mali-Niger-Burkina Faso par la Coalition du Groupe d’autodéfense des Touaregs Imghad et leurs alliés (GATIA), du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) et de l’opération Barkhane, tout en ayant également pour objectif de recruter de force la population locale.

De son point de vue, le calme relatif qui régnait dans la région de Ménaka pendant la saison des pluies a pris fin le 25 septembre, lorsque des individus armés (appartenant probablement à la communauté Idarfane) ont tué 27 civils issus de la population Ibogholitane et en ont blessé trois (dont deux femmes) dans le cercle d’Inékar. Et de noter que le nombre de meurtres commis dans la région de Ménaka a presque doublé, passant de 23 pendant la période précédente à 41 (dont deux enfants).

Se prononçant sur la situation des droits de l’homme, il précisera qu’au cours de la période considérée, la situation est restée très préoccupante sur le plan des droits de l’homme, en particulier dans le centre du pays et le long des frontières des régions de Tombouctou, Gao et Ménaka avec les autres pays, où de graves violations des droits de l’homme et atteintes à ces droits ont de nouveau été signalées. « La MINUSMA en a recensé 90 cas, qui ont fait au moins 163 victimes, dont 12 femmes et 18 enfants, contre 129 cas et 518 victimes déplorés au cours de la période précédente. Nous avons dénombré entre autres 30 cas d’exécutions extrajudiciaires ou arbitraires, cinq cas de torture et de mauvais traitements et neuf cas de détention illégale », peut-on lire dans le rapport.

11 enfants ont été tués et 12 mutilés dans les régions de Tombouctou

Selon lui, dans 34 % des cas, ces violations des droits de l’homme étaient le fait de groupes armés d’autodéfense. Quant au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans et d’autres groupes similaires, ils étaient responsables de 28 % des cas, les groupes armés d’autodéfense, les groupes armés signataires et les Forces de défense et de sécurité maliennes de 14 % des cas chacun, d’autres autorités publiques maliennes et des groupes armés non signataires de 4 % chacun, et le Mécanisme opérationnel de coordination et la Force conjointe du Groupe de cinq pays du Sahel, de 1% chacun.

Et renchérir que les violations des droits de l’homme et atteintes à ces droits ont touché les régions de Mopti et de Ségou (57 % des cas), Tombouctou (19 %), Gao (9 %), Ménaka (6 %), la région de Kayes (4 %), Bamako (3 %) et les régions de Kidal et Koulikoro (1 %). Et, l’équipe spéciale de surveillance et d’information chargée des violations graves commises contre des enfants en temps de conflit armé a signalé 67 violations graves : 11 enfants ont été tués et 12 mutilés dans les régions de Tombouctou, de Gao et de Mopti, 42 enfants ont dû être séparés des groupes armés dans les régions de Gao et Kidal et suivent à présent un programme de réintégration.

Dans son rapport, il a déploré un cas d’occupation militaire d’une école à Tombouctou et un cas d’entrave à l’acheminement de l’aide humanitaire. En effet, du 5 au 30 novembre, avec l’appui de la MINUSMA et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, le Gouvernement a vérifié, dans le cadre du processus intégré et accéléré de désarmement, démobilisation, réintégration et intégration, qu’aucun enfant ne se trouvait parmi les combattants, et il n’en a effectivement trouvé aucun. C’est ainsi qu’une campagne de sensibilisation a été menée auprès de 1 144 combattants au sujet des six violations graves commises à Gao, à Kidal et à Tombouctou.

Sur la situation humanitaire, il soulignera que celle-ci demeure précaire en raison de l’intensification des conflits armés, de la criminalité et des graves inondations. « Dans le plan de réponse humanitaire pour 2019, il était estimé que 7,2 millions de personnes seraient touchées dans l’année, dont 3,2 millions auraient besoin d’assistance, contre 4,1 millions au début de 2018. Le plan cible les 2,3 millions de personnes dont les besoins sont les plus pressants, soit une baisse de 26 % par rapport aux prévisions, qui s’explique par une récolte exceptionnelle et une diminution du nombre de personnes touchées par l’insécurité alimentaire. Néanmoins, après la période de soudure de 2019, 3,4 millions de personnes pourraient être concernées », a-t-il annoncé.

Pour le secrétaire général de l’ONU, au 3 décembre 2018, 52,4 % des 329,6 millions de dollars soit près de 164,8 milliards de FCFA requis dans la version révisée du plan de réponse humanitaire pour 2018 avaient été fournis. Les donateurs ont également versé 72 millions de dollars soit près de 36 milliards de nos francs au titre de l’aide humanitaire hors de ce cadre.

60 % des écoles fermées étaient situées dans la région de Mopti

A ses dires, en décembre, 716 établissements scolaires étaient fermés, essentiellement à cause des conflits violents et des crimes, contre 735 en mai. « Nous estimons à 213 800 le nombre d’enfants concernés dans les régions du nord et du centre. Environ 60 % des écoles fermées étaient situées dans la région de Mopti. Au cours de la période considérée, les partenaires humanitaires ont fourni une aide alimentaire d’urgence à plus d’un million de personnes vulnérables dans les régions du centre et du nord », a-t-il martelé.

Sur le plan de la déontologie et discipline, il rappelé que pendant la période considérée, aucun acte d’exploitation ou atteinte sexuels n’a été signalé à la Mission. Celle-ci a continué de mettre en œuvre la stratégie tridimensionnelle visant à lutter contre l’exploitation et les atteintes sexuelles en organisant préventivement 55 stages de formation à l’intention de 2 000 membres du personnel sur les normes de conduite attendues de l’ensemble du personnel de l’ONU et sur la politique de tolérance zéro du Secrétaire général en la matière.

A l’en croire, le Gouvernement malien et les groupes armés de la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 d’Alger et de la Coordination des mouvements de l’Azawad ont pris de nouvelles mesures pour exécuter leurs obligations restantes au titre de l’Accord. « Je félicite le Président Ibrahim Boubacar Keïta pour sa détermination et le Gouvernement du Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maïga, qui fait preuve d’une mobilisation constante en appui à l’Accord, comme en témoigne notamment la création d’un Ministère de la cohésion sociale, de la paix et de la réconciliation nationale chargé d’en coordonner l’application. Il est encourageant de constater la création d’administrations territoriales provisoires dans le nord du Mali et le lancement d’un processus accéléré de désarmement, démobilisation, de réintégration et d’intégration », s’est-il réjoui.

Toutefois, il a fait remarquer que l’instauration d’une paix et d’une stabilité durables exigera la pleine et rapide exécution de toutes les obligations prévues par l’Accord y compris la promotion d’un développement inclusif et durable. « J’appelle donc toutes les parties à redoubler d’efforts et à continuer de prendre immédiatement des mesures concrètes pour appliquer sans retard les principales dispositions de l’Accord visées dans la Feuille de route du 22 mars, afin d’améliorer concrètement les conditions de sécurité et la réalisation d’un développement durable, y compris l’accès aux services sociaux de base », a-t-il exhorté.

La société malienne dans son ensemble, indispensable à la pleine application de l’Accord

Aux dires du patron l’ONU, le soutien de la société malienne dans son ensemble sera indispensable à la pleine application de l’Accord dans les délais prévus. « Je me félicite donc que les parties signataires aient insisté sur l’importance d’un processus sans exclusive lorsqu’elles ont fait leur le Pacte pour la paix signé par la MINUSMA et le Gouvernement. J’exhorte toutes les parties prenantes, y compris les membres de l’opposition, à joindre leurs efforts à ceux du Gouvernement pour faire avancer les principales réformes politiques et institutionnelles qui s’imposent pour améliorer la gouvernance et pérenniser la paix. Il demeure essentiel que chacun, et particulièrement les femmes et les jeunes, participent de manière significative à ce processus pour que des résultats durables puissent être obtenus et que les progrès accomplis au cours des dernières années ne soient pas remis en question », a-t-il laissé entendre.

Il a saisi l’occasion pour exprimer sa préoccupé par rapport aux conditions de sécurité au Mali, en particulier dans le centre du pays. Selon lui, il faut remédier de toute urgence à cette situation en adoptant une stratégie plus intégrée et globale sous peine de la voir se détériorer davantage. Et d’inviter le Gouvernement à redoubler d’efforts afin de trouver une solution aux causes profondes du conflit et de régler les problèmes de sécurité dans les zones concernées.

« La présence des Nations Unies dans le centre est en passe d’être renforcée afin de soutenir le programme de stabilisation multidimensionnel du Gouvernement, l’accent étant mis sur les efforts de réconciliation et de médiation locale. Je me félicite de l’élaboration d’un cadre stratégique intégré, outil essentiel pour renforcer la coopération et mettre en commun les ressources des organismes des Nations Unies pour qu’ils puissent agir de concert en tenant compte des liens complexes qui existent entre l’action humanitaire, le développement et la paix », s’est-il félicité.

Dans son réquisitoire, il indiqué que la mission onusienne au Mali continue à coordonner ses activités avec les Forces de défense et de sécurité maliennes, le Force conjointe du Groupe de cinq pays du Sahel et l’opération Barkhane, dans la limite de leurs mandats respectifs. Dans ce contexte, dit-il, la mission continuera d’appuyer les Forces de défense et de sécurité maliennes en leur fournissant notamment une assistance technique et en leur proposant des formations.

Et d’insister que les forces militaires nationales et internationales actives au Mali sont toutes tenues de veiller lors de leurs opérations au respect du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire. « Aucun effort ne doit être épargné pour faire en sorte que les auteurs de violations des droits de l’homme aient à rendre compte de leurs actes. Des progrès notables s’imposent en matière de lutte contre l’impunité si l’on souhaite voir couronnées de succès les initiatives de réconciliation, pour qu’elles contribuent à reconstruire le tissu social, renforcent la confiance et rassemblent la société, et ouvrent la voie à une paix durable », a fait savoir le secrétaire général de l’ONU.

De sa logique, la Commission d’enquête internationale complétera les efforts faits par le Mali et veillera à la mise en place d’institutions judiciaires crédibles et opérationnelles en vue de rendre la justice et d’avancer vers la réconciliation. Et d’exhorter le Gouvernement à redoubler d’efforts pour enquêter sur les infractions qui risquent de déstabiliser le processus de paix, y compris les infractions liées au terrorisme pour traduire les auteurs en justice. Aussi, il a prié instamment les États membres de fournir des compétences en matière de police pour aider à mettre fin aux crimes déstabilisateurs.

La détérioration de la situation humanitaire est extrêmement préoccupante

« Je suis attristé que des soldats de la paix soient morts et qu’il y ait eu des blessés à cause de la poursuite des attaques et j’adresse mes sincères condoléances au Gouvernement et au peuple du pays fournisseur de contingents qui ont perdu deux soldats de la paix, ainsi qu’aux familles endeuillées des victimes. Le Secrétariat et la Mission continuent de s’employer à améliorer la sûreté et la sécurité du personnel des Nations Unies. J’engage à nouveau les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police à s’acquitter des obligations prévues dans le mémorandum d’accord signé avec l’ONU » a-t-il déploré. Ainsi, il est essentiel que les pays contributeurs équipent leurs contingents de véhicules blindés de transport de troupes, notamment des véhicules protégés contre les mines pour préserver le personnel des menaces et permettre à la Mission de mener à bien son mandat. Il s’est engagé en outre les États membres à continuer d’appuyer la MINUSMA en fournissant un appui bilatéral à ceux des pays fournisseurs qui en ont besoin.

« La détérioration de la situation humanitaire est extrêmement préoccupante. L’accès aux services et à une assistance de base tels dans des domaines de l’éducation, la santé, l’eau et l’assainissement, ainsi qu’au logement, demeure restreint et difficile. En outre, les conflits intercommunautaires et la criminalité organisée continuent d’entraver le travail des acteurs humanitaires, y compris l’acheminement d’une aide indispensable aux personnes vulnérables et dans le besoin. Mon Représentant spécial, en coordination avec l’équipe de pays des Nations Unies, poursuivra ses échanges avec les groupes armés signataires et les autres groupes armés dans l’espoir d’améliorer l’accès humanitaire », a-t-il fustigé.

A ses dires, le Groupe de cinq pays du Sahel doit redoubler d’efforts pour déployer les contingents prévus dans leur totalité et mettre pleinement en place la composante police de la Force conjointe, dans le respect des droits de l’homme. Car, selon lui, il est fondamental que cette force reprenne ses opérations dès que possible. En effet, la mission onusienne est prête à lui apporter un appui dans les limites des financements qu’elle a reçus à cet effet. Avant de demander à la Communauté internationale d’appuyer la Force conjointe en mettant à sa disposition des ressources financières et logistiques plus prévisibles et durables et de fournir à la MINUSMA les fonds dont elle a urgemment besoin pour soutenir la Force, comme elle en a reçu le mandat. « J’exhorte également les donateurs ayant annoncé des contributions à tenir compte des besoins existants et à accélérer le décaissement des fonds annoncés. Je félicite le secrétariat permanent et les États membres appartenant au Groupe de cinq pays du Sahel pour la conférence de coordination des partenaires et des donateurs tenue le 6 décembre dernier à Nouakchott. Je me réjouis que les promesses de financement de la première phase du programme d’investissements prioritaires du Groupe pour la période 2019-2021 aient atteint le montant de 2,4 milliards d’euros. L’ONU continuera d’appuyer le Groupe de cinq pays du Sahel, y compris en harmonisant son plan d’appui au Sahel avec les investissements prioritaires, dans le cadre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel », a-t-il conclu.

Mama PAGA

Source: Le Pays

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