Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Le président soudanais va quitter l’Afrique du Sud comme prévu ce lundi

Selon Khartoum, rien n’empêchera Omar el-Béchir de rentrer au Soudan ce lundi. Un tribunal sud-africain avait enjoint dimanche les autorités de ne pas le laisser quitter le pays tant que la justice n’aurait pas statué sur la demande d’arrestation adressée à Pretoria par la Cour pénale internationale (CPI).
president soudanais omar el bechir khartoum
Le président soudanais Omar el-Béchir, recherché pour génocide par la Cour pénale internationale, repartira lundi de Johannesburg comme prévu, a affirmé à
l’AFP un membre de sa délégation au sommet de l’Union africaine.

Le président el-Béchir est encore à Johannesburg et il en partira aujourd’hui lundi“, a déclaré cette source contactée par téléphone depuis Khartoum.

La justice sud-africaine avait pourtant prononcé contre lui une interdiction de quitter le territoire sud-africain: “Le président soudanais Omar el-Béchir ne pourra pas quitter la République d’Afrique du Sud jusqu’à ce que le jugement définitif soit rendu dans cette affaire, et les autorités sont priées de prendre toutes les mesures nécessaires pour l’en empêcher“, avait déclaré un juge de Pretoria.

C’est la première fois que la justice d’un pays africain tente d’empêcher un chef d’État en exercice de quitter son territoire en réponse à une demande de la CPI.

Comme si de rien n’était cependant, Omar el-Béchir, poursuivi pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide, avait pris place en début d’après-midi au premier rang des chefs d’Etats pour la photo de groupe, non loin du président sud-africain Jacob Zuma, hôte du 25ème sommet de l’Union africaine.

Sachant que l’organisation continentale n’a jamais soutenu les poursuites contre le président el-Béchir, le ministre soudanais des Affaires étrangères Ibrahim Ghandour a commenté l’incident avec calme: “Ça fait vingt ans qu’ils disent ça, la CPI est un tribunal qui cible les dirigeants africains. C’est pourquoi nous n’obéirons qu’à des décisions venant de l’Union africaine“.

Son homologue zimbabwéen Simbarashe Mumbengegwi, dont le pays exerce la présidence tournante de l’UA, a affirmé à l’AFP : “Dans le monde entier, les chefs d’Etat en exercice jouissent de l’immunité. L’Union africaine a donc dit qu’aucun tribunal du monde ne peut retirer cette immunité à un chef d’Etat en fonction“.

Il est de fait très improbable que le pouvoir sud-africain fasse quoi que ce soit pour retenir Omar el-Béchir contre son gré. Deux mandats ont été lancés par la CPI contre ce dernier, en 2009 et 2010, en relation avec le Darfour, région de l’ouest du Soudan en proie aux violences depuis 2003. Plus de 300 000 personnes sont mortes dans ce conflit selon l’ONU.

RTBF avec AFP 

Un test pour l’Afrique du Sud

Dans une décision rendue publique dimanche, la CPI indique avoir rappelé le 28 mai à l’Afrique du Sud son obligation statutaire, en tant qu’État membre de la Cour, d’arrêter et de lui remettre el-Béchir si celui-ci se rendait sur son territoire.

Selon le document, l’ambassadeur d’Afrique du Sud aux Pays-Bas a rétorqué vendredi à la CPI, qui siège à La Haye, que son pays se trouvait face à des “obligations concurrentes” et que la loi “manquait de clarté“.

Pour la CPI cependant, “il n’existe aucune ambiguïté ou incertitude quant à l’obligation incombant à la République d’Afrique du Sud d’arrêter et de remettre immédiatement Omar el-Béchir à la Cour“.

Si l’Afrique du Sud n’obtempère pas“, a commenté à Johannesburg l’avocat spécialiste des droits de l’Homme Gabriel Shumba, “elle se met dans le même panier que les régimes africains qui n’ont aucun respect pour les droits de l’Homme. En réalité, c’est un test pour l’Afrique du Sud“.

Le président el-Béchir, 71 ans, au pouvoir depuis un coup d’Etat en 1989 et réélu en avril sans opposition avec 94% des voix pour un nouveau mandat de cinq ans, a depuis 2009 considérablement limité ses déplacements à l’étranger, privilégiant les pays n’ayant pas rejoint la CPI.

Par ailleurs, le sommet de l’UA devait être dominé par la crise au Burundi et la question des migrants. Une session à huis-clos dimanche matin a été consacrée aux dossiers brûlants des migrations et de la xénophobie.

Samedi, la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA) Nkosazana Dlamini-Zuma a exhorté les parties en conflit au Burundi à renouer le dialogue pour mettre fin à la crise qui secoue le pays depuis la fin avril.

Les troubles, qui ont fait une quarantaine de morts et poussé plus de 100 000 Burundais à fuir vers les pays voisins, ont été provoqués par la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat – jugé inconstitutionnel par ses opposants – après dix ans de pouvoir.

AFP

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance