Le président sénégalais Macky Sall a affirmé que face à la déferlante de la mondialisation et aux grandes alliances économiques qui prospèrent, seul un ensemble continental intégré et solidaire permettra à l’Afrique de survivre à l’ère où s’entrechoquent opportunités, risques et incertitudes.
S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture de la 40e édition du Forum culturel international d’Assilah (nord du Maroc), Macky Sall a précisé que les communautés économiques régionales offrent la meilleure voie pour le regroupement à l’échelle continentale, à la fois pour des raisons de continuité géographique, de cohérence économique et d’affinités socioculturelles, estimant que l’intégration se construit à la fois par la vision politique qui en définit les contours et les projets qui traduisent cette vision en actes.
De plus, l’expérience montre que le processus d’intégration s’accompagne d’un transfert progressif de souveraineté qui ôte à l’Etat une partie de ses moyens de régulation. Il y a donc un équilibre à trouver entre les impératifs de l’Etat-nation et les nécessités du destin commun, a-t-il poursuivi, préconisant d’apaiser les méfiances, vaincre les réticences et mener à bien les négociations sur la libéralisation des secteurs et l’harmonisation des politiques commerciales.
Concernant les défis posés, le président sénégalais a fait état de la pacification complète du continent qui reste encore un objectif à atteindre, même si le nombre de conflits armés a drastiquement diminué, et du retard enregistré par le continent dans quasiment tous les secteurs du développement économique et social, bien qu’il continue d’afficher des taux de croissance supérieurs à la moyenne mondiale.
Ainsi, grâce à la dynamique créée par le nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), dont le Sénégal assure actuellement la présidence, les sujets du développement figurent désormais au cœur de l’agenda continental et des échanges dans des cadres de concertation comme le G7 et le G20, a-t-il fait savoir, rappelant que l’objectif du NEPAD consiste à stimuler l’intégration en créant les conditions d’une transformation structurelle du continent par la réalisation de projets inter-étatiques.
De son côté, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, a indiqué que l’intégration du continent africain doit être portée par un élan afro-optimiste.
Dans cet esprit, l’intégration africaine doit se décliner en proposition économique au moins autant qu’en vision politique, a-t-il poursuivi, expliquant que combler le déficit infrastructurel en Afrique nécessite quelque 100 milliards de dollars par an, un défi qui ne peut être relevé qu’à l’échelle régionale, a-t-il ajouté.
Initiée par la Fondation d’Assilah, cette 40e édition du Forum culturel international d’Assilah s’est ouverte vendredi soir en présence d’un parterre de personnalités politiques, d’intellectuels, d’académiciens, de chercheurs, de journalistes et d’artistes.
Cette édition, dont l’Afrique est l’invitée d’honneur, propose divers événements culturels et artistiques, notamment des séminaires, des ateliers, des spectacles de musique, des défilés de mode ainsi que des expositions.
Au programme de cette grand-messe figure l’organisation d’un colloque sur “L’intégration en Afrique : consensus et dysfonctionnements” et d’un congrès international sur “La sauvegarde et la transmission des musiques dans le monde de l’Islam”, en collaboration avec la Maison des cultures du monde, ainsi que d’autres colloques sous les thèmes “Post-mondialisation : quelles perspectives ?”, “La citoyenneté dans la Charte nationale”, “L’impasse de la situation arabe actuelle : possibilités et perspectives”, et “Pensée religieuse incubatrice du terrorisme : contexte et moyens de lutte”.
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