Si Angela Merkel et Mahamadou Issoufou doivent évoquer la coopération économique entre les deux pays, la chancelière allemande et le président nigérien devraient surtout parler beaucoup migration.
Le président nigérien Mahamadou Issoufou est arrivé à Berlin mardi et doit rencontrer Angela Merkel mercredi. La question migratoire devrait être au coeur des échanges entre les deux dirigeants, puisque le Niger est le seul pays africain à avoir accepté la présence d’un centre de réfugiés sur son sol.
Soutien allemand
Lors de sa tournée africaine en octobre 2016, la chancelière Angela Merkel avait promis une aide de 27 millions d’euros. Dix millions destinés à renforcer la sécurité et le contrôle des frontières et 17 millions pour le développement de la région d’Agadez, dans le nord du Niger. Une aide destinée à freiner le flux migratoire. La région d’Agadez est en effet le principal point de transit des migrants en provenance d’Afrique subsaharienne.
Selon Adama un des habitants d’Agadez, le nombre important de réfugiés pèse sur la ville et la région : “Il y a déjà plus de 2000 Sud-soudanais qui sont ici à Agadez. Ils attendent l’asile en Europe,mais la réponse tarde. Il y a aussi les refoulés de l’Algérie, de la Libye…et d’autres qui sont abandonnés souvent dans le désert. C’est beaucoup pour la population d’Agadez, qui craint surtout pour sa sécurité”, raconte-t-il.
Le rôle des partenaires européens
Beaucoup d’engagements ont été pris l’an dernier entre l’Union européenne, l’Allemagne, la France, l’Italie et les pays de transit comme le Niger mais aussi le Tchad et la Libye. Ils visent notamment à réinstaller en Afrique les centres pour les demandes d’asile en Europe.
Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM) des avancées ont été enregistrées au Niger. Mais les défis à relever ne manquent pas, comme l’explique le politologue nigérien Ahmadou Hassane Boubakar : “Le Niger est membre de l’espace CEDEAO où la libre circulation des biens et des personnes fait partie des principes sacro-saint. Il devient donc difficile de contrôler les mouvements des Africains ressortissants des pays de l’espace CEDEAO. En plus, le Niger est un pays immense, ce qui complique aussi le contrôle au niveau des frontières”, explique-t-il.
D’autres candidats à venir ?
En Afrique, l’exemple du Niger pourrait être suivi par d’autres – à condition que les Européens parviennent à convaincre de nouveaux pays d’accueillir des centres de réfugiés. Des discussions sont en cours avec le Maroc, mais elles butent notamment sur la question des financement. Cette même question est des discussions entre le Niger et l’Allemagne.
Deutsche Welle