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Le Premier ministre face au corps diplomatique : «Notre pays n’engage de bras de fer avec aucun État»

Les diplomates ont répondu nombreux à l’invitation du chef du gouvernement Dr Choguel Kokalla Maïga a répété que le Mali n’a aucune intention de s’isoler du reste du monde et que l’état actuel de nos relations avec la Cedeao relève d’une brouille passagère. C’était au cours d’une rencontre tenue hier à la Primature

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Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a rencontré, hier à la Primature, les membres du corps diplomatique accrédité dans notre pays. 

C’était en présence des membres du gouvernement et du doyen du corps diplomatique accrédité au Mali, par ailleurs ambassadeur du Japon, Daisuké Kuroki, ainsi que des représentants des organisations internationales présentes dans notre pays. 

Cette rencontre s’inscrit dans la tradition de dialogue et de concertation entre le Mali et ses partenaires. Elle se tient dans un contexte marqué par les sanctions «illégales», «illégitimes» et «inhumaines» de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à l’encontre de notre pays.

Le Premier ministre a considéré l’état actuel de nos relations avec la Cedeao comme la résultante d’une brouille passagère, qui peut arriver entre les membres d’une même famille.

«Toutefois, ce qui nous oppose à la Cedeao en ce moment est la différence de grille de lecture sur la Transition politique en cours au Mali, notamment sur ses spécificités, ses défis et ses enjeux qui la différencient de beaucoup de processus politiques similaires en cours en Afrique», a fait savoir Choguel Kokalla Maïga.

Autre point de discorde, c’est cette volonté acharnée de certains chefs d’État, sous le couvert de la préservation de l’ordre constitutionnel, de vouloir vassaliser le peuple malien pour le compte de l’agenda caché de puissances extra-africaines, a-t-il martelé.

Le chef du gouvernement a rappelé que la Transition malienne est le couronnement d’un soulèvement populaire qui a mobilisé le peuple dans la rue des mois durant pour exiger la fin de la dérive et l’abîme dans lesquelles la mauvaise gouvernance, la corruption, l’impunité et l’impasse sécuritaire ont fini par plonger notre pays.

Dans ces conditions, selon le chef du gouvernement, on ne peut pas ramener raisonnablement la Transition malienne à la tenue seulement et uniquement d’élections, en occultant le fait que depuis 1992, notre pays a régulièrement organisé divers scrutins, qui ne l’ont pourtant pas épargné les ruptures à répétition de l’ordre constitutionnel.

D’après Choguel Kokalla Maïga, ces différents épisodes électoraux démontrent à suffisance le besoin de mener des réformes politiques et institutionnelles substantielles pour rendre, à l’avenir, les processus électoraux les moins contestables possibles au Mali, et pour renforcer la stabilité et la légitimité des institutions constitutionnelles. 

«La question des réformes politiques est fondamentale et un enjeu de stabilité et de survie pour le Mali. De la même manière, la lutte contre la corruption et l’impunité ainsi que le retour d’un minimum de sécurité sont des nécessités vitales pour le Mali», a-t-il indiqué.

D’après le Premier ministre, le Mali demeure une terre de dialogue, ajoutant que notre pays n’entend engager de bras de fer avec aucun État, ni avec aucune institution, surtout pas avec les peuples frères de la sous-région.

Les autorités de la Transition n’ont aucune intention de s’isoler de leurs partenaires. Il a remercié la Guinée, la Mauritanie et l’Algérie pour leur solidarité agissante. 

Le chef du gouvernement a souligné les efforts consentis par les Forces maliennes dans la lutte contre le terrorisme. En retour, le doyen du corps diplomatique a apprécié cette initiative du Premier ministre qui leur permet de savoir ce qui se passe et qui se produira dans notre pays.

Soulignant que le Mali se trouve au milieu de la diplomatie internationale, Daisuké Kuroki a rappelé que la communauté internationale insiste sur la réalisation rapide du retour à l’ordre constitutionnel pour la durabilité de la paix et de la stabilité dans notre pays. «Nous sommes tous des grands amis du Mali quelles que soient les différences d’expression», a-t-il affirmé.

Source: L’Essor

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