Si l’Etat voulait faire croire à l’opinion nationale et internationale que la présence des forces internationales au Mali n’est plus nécessaire, en ne les impliquant pas à la sécurisation du sommet Afrique-France, il a eu tort. En effet, moins d’une semaine après le sommet, qui s’est ténu du 13 au 14 Janvier dernier, les forces mixtes du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), basées à Gao ont fait l’objet d’une attaque terroriste de grande envergure.

 

Il y aurait eu plus d’une centaine de mort et autant de blessés. Le lendemain, vers Diabaly, une embuscade a été tendue par des hommes armés, contre les forces de défenses et de sécurité. Un militaire aurait perdu la vie.  Pourquoi ces attaques ont-elles été perpétrées en ces moments précis ? Nos partenaires internationaux sont-ils sans reproche ?

Ainsi, nous avons aussi l’habitude de voir une recrudescence de violences aux moments du renouvellement des mandats de la Minusma. Donc, dans ces conditions, le gouvernement a-t-il eu tort de  négliger Barkhane et la Minusma dans le dispositif sécuritaire du Sommet de Bamako ?

Ainsi, on peut accuser qui on veut, mais si le monde entier est là pour nous garantir la sécurité, surtout moyennant des gains en dollars, ses fonctionnaires et militaires peuvent tout faire pour créer le désordre et rester pour profiter.

L’heure est encore critique, on le sait, comme d’ailleurs toujours. Et le pouvoir  ne s’est jamais ressaisit. Il ne s’est encore moins jamais responsabilisé deses missions réelles.  Tout ce qui arrive aux soldats maliens est la faute de nos dirigeants. Si, dans la démocratie, c’est le pouvoir politique qui doit utiliser l’armée pour parvenir à ses fins politiques, nous constatons avec aisance que nos dirigeants actuels n’ont même pas d’objectif à atteindre. La récupération de Kidal n’est plus d’actualité ; comme si la question était déjà résolue.

Ainsi, la décision d’organiser des patrouilles mixtes entre les rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), le groupe d’auto-défense GATIA et l’armée malienne n’est-elle pas venue d’ailleurs ? Un Etat responsable doit-il accepter de sacrifier ses fils dans de telles banalités, sachant qu’il n’y a pas de différence entre rebelle et terroriste ?

Si la communauté internationale nous tend des pièges, à cause de leurs intérêts égoïstes, c’est à nos dirigeants qui nous représentent de tout faire pour les contourner. Ainsi, comment ces terroristes ont-ils été informés de la date et de l’heure du rassemblement des troupes du MOC ? Qui a passé l’information ?

De Toute façon, « Le meilleur messager d’une prison est bien un prisonnier », dit-on. On sait aussi que même si Barkhane et la Minusma ne font pas partie du MOC, ils sont informés, en temps réel sur leurs mouvements.

C’est au Président Ibrahim Boubacar Kéita et à son gouvernement de se montrer plus poignant. Il ne sert à rien d’aller rendre visite aux cadavres et aux blessés. Il ne sert à rien également de pleurer, en tant que chef de l’Etat. Le peuple attend une gestion méthodique du pays avec une certaine résilience et approche systémique.

Plus jamais ça !

Alfousseini Togo