Le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga, à en croire nos confidences, n’écarte pas de rater l’échéance référendaire qu’il avait lui-même fixée au lendemain de la lettre de mission qu’il a reçue du président de République. En tout cas, plus la date fatidique approche, moins le chef du Gouvernement est convaincu de pouvoir réaliser son exploit de la dernière présidentielle.
Le locataire de la Primature l’a d’ailleurs tacitement admis lors de sa dernière rencontre avec le BPN-RPM. Interrogé sur la question par un membre du directoire du parti présidentiel, un député, l’illustre visiteur des Tisserands a reconnu qu’il va falloir déplacer des montagnes pour respecter le calendrier référendaire qui est le pilier de l’ensemble du calendrier de 2019. Il faut dire qu’il y a de quoi reconnaître cette évidence.
À seulement deux mois de l’échéance, la machine peine à démarrer : un Comité des experts vient à peine d’être constitué pour la relecture de la constitution et l’opposition n’affiche pour l’heure aucune disposition à prendre part au processus pendant que sa participation est politiquement indispensable pour l’aboutissement du projet. Et dire que le calendrier électoral parait tout aussi intenable que l’ultimatum imposé au gouvernement malien pour accélérer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix.
Des déserteurs de l’Armée malienne rechignent à la réintégrer
C’est par un communiqué conjoint des différents départements impliqués que les hautes autorités maliennes ont invité les déserteurs tapis dans les différents mouvements armés à se présenter aux régions militaires les plus proches, dans le cadre notamment de leur réintégration. L’annonce n’a visiblement pas été accueillie partout avec l’enthousiasme attendu. En effet, si les déserteurs du GATIA ont probablement répondu à l’appel, ce n’est point le cas du côté de la CMA où la réticence et l’hésitation restent de mise. Il semble, selon toute évidence, que le mouvement séparatiste ne soit pas dans les bonnes dispositions pour déposer les armes et accompagner la cadence de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix. Pour expliquer sa posture, la Coalition des Mouvements de l’Azawad tire argument d’un manque de concertation préalable et évoque au passage les dispositions du même accord sur les mesures sécuritaires. Mais tout porte à croire que le mouvement séparatiste est tenté pour l’instant de rester dans une position d’embuscade et attentiste avant d’avoir les assurances nécessaires pour se séparer de ceux qui constituent la crème de sa force de frappe : les déserteurs de l’armée malienne.
Noces ministérielles à Tombouctou
Le gouvernement SBM II a enregistré une célibataire en moins. Il s’agit notamment de la jeune ministre des Affaires Étrangères, Kamissa CAMARA, qui a convolé en juste noce avec un certain Baba Maiga. Le jeune époux, a en croire une source bien introduite, est connu sur les réseaux sociaux comme militant très actif de la cause anti-réformiste portée en son temps par la vague «Ante A Ban ! ». Idem d’ailleurs pour l’épouse pendant la même période. Mais le plus intriguant c’est l’endroit choisi pour sceller leur union. De sources concordantes, en effet, le couple a opté pour Tombouctou. Pas pour se dépayser dans l’exotisme de la ville mystérieuse, mais probablement parce que M. Maïga serait originaire de là. Le hic est que les mariages se nouent généralement dans la famille de l’épouse, mais il semble que celle-ci n’en dispose nulle part au Mali pour n’avoir pratiquement connu que l’extérieur pendant son jeune parcours.
Le ministre Boubou Cissé ne recule pas sur ses ambitions
Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’hôtel des Finances n’a baissé du moindre rotin les attentes financières qu’il repose sur le service des impôts pour cette année budgétaire 2019. Le ministre Boubou Cissé, selon nos sources, table sur plus de 700 millions de nos francs que la Direction générale ainsi que les différents centres et structures régionales sont tenus de boucler en se pliant en quatre.
Une véritable équation pour lesdites structures en charge de mobiliser les ressources, quand on sait que le contenu de l’assiette fiscale de 2019 a été consommé au tiers par anticipation pendant l’exercice précédent. En effet, nombre de grandes entreprises ont été sollicitées par les impôts aux fins de pouvoir boucler l’année budgétaire fortement affectée par les dépenses électorales. Les proportions de consommation des ressources par anticipation ont été du reste ouvertement reconnues par le ministre des Finances en personnes devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Paradoxalement, le gap n’a eu aucune incidence sur le cap fiscal assigné au service des impôts pour cette année 2019.
Le ministre Tiemoko Sangaré rapatrie les dépouilles des casques bleus Tchadiens
Comme en 2013 du temps de Yamoussa CAMARA, il est revenu à un ministre de la défense d’honorer le sacrifice des soldats tchadiens au nord-Mali en accompagnant la dépouille d’une dizaine d’entre eux tombée sous les balles d’éléments d’Aqmi. Fort probablement, le Pr Tiemoko Sangaré aura, comme il est d’usage, à prendre part à la cérémonie d’hommages solennels que les hautes autorités tchadiennes vont consacrer à ses illustres disparus. Le ministre malien de la Défense et des Anciens Combattants sera-t-il accueilli avec la même déconvenue que son prédécesseur Yamoussa CAMARA ? On se souvient, en tout cas, qu’une cérémonie similaire consacrée aux toutes premières victimes tchadiennes de la Minusma avait donné lieu à des propos aussi discourtois qu’humiliants pour un officiel malien de la part de la Première Dame du Tchad, qui en avait présidé la cérémonie. Dans son discours d’hommage aux soldats tchadiens, Mme Deby a poussé l’éloge et dépeint la bravoure de son armée au mépris souverain du respect dû à celle du pays d’accueil des différents contingents onusiens. Avec des allusions assez flétrissantes pour obliger le ministre-putschiste de l’époque, Yamoussa CAMARA, à baisser la tête et à renoncer à toute intervention publique.
La Rédaction
Le Témoin