Les usagers de services aéroportuaires sont au bord de l’indignation imputable à la vénalité de certains responsables huppés de cette ville. En cause, la surenchère impitoyablement instaurée à l’aéroport Dag-Dag, dans le but apparent de démultiplient quelques rentes drastiquement réduites ces derniers temps par la rareté des vols domestiques.
Ainsi, un automobiliste désireux d’accueillir un voyageur ou de l’acheminer à partir là est tenu de débourser la somme non négociable de 1 000 francs CFA pour quelques minutes de stationnement. Il s’agit d’un rançonnement, ni plus ni moins, pour nombre d’usagers kayesiens qui n’ignorent pas que la même prestation ne revient qu’à la moitié de ce tarif au Bamakois qui passe par l’aéroport de Senou. Qui plus est, les usagers Kayesiens sont tout aussi excédés par une autre singularité affligeante. A la différence de la capitale où le service est assuré par ADM (Aéroports du Mali), les sous amassés à l’aéroport Dag-Dag sont empochés par un exploitant privé des aires de stationnement, en vertu de quoi ils ignorent. Au fait, les tickets portent le sceau d’une certaine entreprise Sidibé alors que le domaine est censé exclusivement réservé à l’Etat et que personne n’a connaissance d’une délégation du service concerné à une agence quelconque.
La descente aux enfers de Sky-Mali se poursuit
Le flop de la compagnie Sky-Mali, que nous évoquions dans une précédente parution, n’est visiblement pas un simple accident de parcours. Le malaise semble structurel et s’installe de plus en plus comme à demeure avec les nombreuses annulations ou ajournements de vols déjà programmés. Il en résulte un renoncement massif de nombreux passagers au voyage par les airs et le recours à la route pour relier les principales grandes villes les plus éloignées de la capitale. Ça n’est pas tout. Il nous revient de bonne source que pour la plupart des vols annulés, nombre de prétendants au remboursement de leur billet d’avion déjà acheté courent inlassablement après leur argent. Tout indique, en définitive, que le flop atteint désormais les proportions de l’insolvabilité pour cette compagnie sur laquelle tant d’espoir a reposé pour juguler l’enclavement causé par l’insécurité. C’est au prix de leur sécurité, au demeurant, que la clientèle s’accommode d’un confort très rudimentaire tant à l’assistance dans l’air que dans l’assistance au sol.
Le contrôle des travaux publics change de main
À Mali-Koura acteurs nouveaux, est-on tenté de dire, à en juger par le bouleversement spectaculaire d’un ordre pratiquement ancré dans les mœurs des marchés publics maliens. Il s’agit notamment des prestations de contrôle et de surveillances des ouvrages et infrastructures réalisés par l’Etat. Pendant près d’une bonne décennie, en effet, l’exécution des marchés y afférents est demeurée la chasse gardée d’une seule et même entreprise, en l’occurrence CIRA de Seydou Coulibaly, qui se la coulait douce durant tout le séjour d’IBK au pouvoir. Le moins qu’on puisse dire est que le nouveau régime de Transition a choisi de bousculer les lignes en la matière. Pour la première fois, en effet, la surveillance et le contrôle du chantier d’un ouvrage public malien n’est pas assuré par les services du précurseur de Benkan et non moins candidat putatif à la présidentielle. À l’entreprise CIRA, les autorités de la Transition ont préféré GIC Mali NOVEC SA comme alternative, du moins pour ce qui concerne les travaux de la réhabilitation d’une portion du tronçon Sévaré – Gao, soit 111 kilomètres et pour un montant de 962,5 millions francs CFA récemment avalisé par le Conseil des ministres. Il n’y pas si longtemps, la tradition était pourtant bien respectée avec l’attribution d’un marché similaire à CIRA pour des travaux de voiries dans la même localité de Sevaré. De quoi intriguer bien d’observateurs qui s’interrogent sur un probable rapport avec les enjeux électoraux à venir.
Quand le gré à gré n’est plus l’exception
Aussi étrange et scandaleux que cela puisse paraître, le tripatouillage des marchés publics est l’une des marques de fabrique du Mali-Kura, en dépit de tant de vertus miroitées aux Maliens. En plus d’acquisitions opérées sans procédures et à la limite de marché informels, au détour notamment de nécessités et d’urgences sécuritaires, les attributions par entente directe sont en passe de devenir la règle et les procédures reléguées aux stades de l’exception. L’opacité aidant, une nouvelle race de fournisseurs a émergé et joue vraisemblablement le rôle de paravents pour les vrais acquéreurs de marchés à hauteurs de plusieurs centaines de millions voire des dizaines de milliards de nos francs. Les deals se font naturellement par-dessus la tête de pauvres opérateurs traditionnels et non moins potentiels concurrents littéralement étouffés par le recours abondant au gré à gré sans possibilité de contestation. Il leur arrive toutefois de grignoter sur les marges bénéficiaires, en étant les recours incontournables pour les liquidités dont les attributaires des juteux contrats ont besoin pour régularisation. Inutile de dire, en clair, que les bénéficiaires des marchés en question ne sont même pas assez bancables pour s’acquitter des cautions nécessaires ou encore des frais de leur enregistrement.
Rassemblées par la Rédaction
Source: Le Témoin