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Le nouveau plan stratégique 2015-2019 de la Banque ouest africaine de développement : QUAND LA VISION S’ALLIE À L’AMBITION


Banque ouest africaine développement boad conferenceLe plan vise à faire de la BOAD une banque forte, capable de promouvoir l’intégration, le développement et même la transformation économique de nos pays

Dans le monde actuel marqué par de profondes mutations tant sociopolitiques qu’économiques, un impératif majeur s’impose, celui de savoir évoluer. La règle vaut aussi bien les Etats que les institutions se trouvant au cœur des processus de développement. Tous affrontent un moment ou l’autre l’obligation d’opérer de réelles ruptures dans leurs processus de management. Cela afin de ne pas rester en marge des grands bouleversements économiques. La Banque ouest africaine de développement (BOAD) intègre constamment cette nécessité. Pour mieux se positionner sur l’échiquier économique régional et même international, elle vient de lancer un ambitieux chantier à travers par son plan stratégique 2015-2019.
Ce plan détermine pour les cinq prochaines années la nouvelle vision développée par la BOAD afin de mieux répondre aux besoins de financement croissants de ses Etats membres. Le plan définit de nouvelles orientations pour l’institution financière sous-régionale qui accroitra et améliorera ses interventions dans les pays membres au profit de besoins fondamentaux de développement. L’institution bancaire saisira aussi toutes les opportunités d’accroitre et d’accélérer l’intégration régionale par le financement soutenu des infrastructures ainsi que par le soutien à la croissance inclusive, à la sécurité alimentaire, au développement durable, à l’accompagnement des entreprises et des Etats, au développement de l’ingénierie du financement et des services ainsi qu’à l’approfondissement du processus de mobilisation des ressources financières.
Telles sont les principales ambitions d’un plan dévoilé jeudi dernier à la presse par le président de la Banque, Christian Adolevandé et son staff de management à travers une conférence de presse qui a réuni au siège de l’institution à Lomé les envoyés spéciaux des quotidiens nationaux des pays membre de l’UEMOA ainsi que les correspondants des agences de presse et des magazines économiques du continent.
Dans son introduction, le patron de la Banque indiquera que le nouveau plan stratégique 2015-2019 se veut une étape essentielle vers la concrétisation de la vision de l’institution, qui affiche son ambition d’être une banque de développement forte, oeuvrant pour l’intégration, le développement et la transformation économique en Afrique de l’ouest. « A travers ce plan, la BOAD s’engage à soutenir la réalisation des plans d’actions prioritaires des Etats, de même que les programmes régionaux de développement, avec l’objectif de contribuer plus qualitativement à la transformation structurelle des économies », a déclaré Christian Adolevandé.
UNE OFFRE DIVERSIFIÉE DE FINANCEMENTS ET DE SERVICES. Prenant la suite, le directeur du département de la Stratégie, des études et de la coopération, Maxime Akpaca, fera une présentation succincte du plan qui constitue désormais la feuille de route de l’institution et qui se décline essentiellement quatre en axes stratégiques. Le premier axe est basé sur l’accélération de l’intégration régionale par un financement soutenu des infrastructures. A cet effet, la Banque renforcera sa contribution dans le financement de projets et programmes régionaux d’infrastructures de transport, d’énergie et de télécommunications. Elle soutiendra aussi les pôles régionaux de croissance, en l’occurrence les pôles industriels ou agricoles intégrés, qui permettent de structurer l’appareil de production. Ce faisant, l’institution bancaire s’inscrit dans une démarche de valorisation des potentialités et ressources naturelles.
Le deuxième axe se focalisera sur le soutien à la croissance inclusive, à la sécurité alimentaire et au développement durable. Ce soutien se fera en conformité avec les stratégies et programmes nationaux et régionaux. Il concernera la sécurité alimentaire, la résilience agricole, le renforcement de l’inclusion financière, le financement d’infrastructures de base, un appui conséquent au développement de l’agrobusiness ainsi que l’approfondissement de la gouvernance environnementale et le financement de projets de croissance verte.
En ce qui concerne le troisième axe du plan, il vise l’accompagnement des entreprises et des Etats, ainsi que le développement de l’ingénierie du financement et des services. La Banque renforcera et diversifiera son offre de financements et de services, avec l’ambition de promouvoir le partenariat public-privé (PPP) au travers de l’Unité de développement des PPP récemment créée en son sein. L’institution bancaire concourra aussi à la protection des intérêts des Etats membres en qualité d’organisme expert.
En outre, elle soutiendra la transformation des économies de l’Union à travers une valorisation accrue des ressources agricoles et minières, le développement des industries et l’émergence d’entreprises d’envergure régionale. Elle renforcera l’offre de services et de produits non traditionnels en direction des entreprises aussi bien que des Etats et des collectivités locales, amplifiera le soutien aux PME/PMI et appuiera le développement du secteur financier.
Le dernier axe du nouveau plan concerne l’approfondissement du processus de mobilisation de ressources financières par l’institution. L’expert expliquera que cette mobilisation de ressources adaptées et en volumes suffisants a toujours été la principale contrainte à l’action de la Banque. Elle représente donc un défi essentiel que l’institution va essayer de relever au cours de ce quinquennat aussi bien pour faire face aux besoins de financement des objectifs du nouveau Plan stratégique que pour la couverture des engagements antérieurs non encore décaissés. « A cet effet, a indiqué Maxime Akpaca, la Banque se doit de renforcer sa capacité d’endettement, sa présence sur le marché régional des capitaux afin d’accéder au marché financier international après la notation internationale, exploiter des modes de refinancement alternatifs ainsi que développer une approche de mobilisation de ressources concessionnelles ciblées, notamment communautaires ».
UNE NOUVELLE CATÉGORIE DE PRÊTS. Pour le patron de la BOAD, Christian Adolevandé, l’objectif stratégique visé par le nouveau plan est entres autres de porter la part de financement des projets intégrateurs d’infrastructures à 50% des engagements à moyen et long termes sur le quinquennat, contre une moyenne de 31% au cours des cinq dernières années et de 37,4% en cumul depuis le début des activités. Il s’agit aussi de consacrer environ 60% des financements de la période sous forme de concours aux Etats et au moins 50% des ressources concessionnelles non dédiées au développement rural et à la sécurité alimentaire, après la baisse de la part relative de l’agriculture relevée au cours des dernières années (46 % des prêts non marchands entre 2009 et 2013). Il faut enfin à l’institution susciter des actions et projets structurants, surtout de dimension régionale, au plan de la gouvernance environnementale et climatique.
L’élaboration du Plan 2015-2019, qui reflète également la volonté d’émergence des Etats membres, s’est fortement appuyée sur les enseignements tirés de la mise en œuvre du premier Plan stratégique 2009-2013. Celui-ci a permis, entre autres, un accroissement important des niveaux de financement, avec des prêts à moyen et long termes qui sont passés de 209 milliards FCFA en 2009 à 502 milliards en 2013, soit un accroissement annuel moyen de 39,5%. Parallèlement, la Banque a développé de nouveaux types de financements et services durant le quinquennat, en l’occurrence des financements de court terme, le conseil financier et l’arrangement de financements, de même qu’une nouvelle catégorie de prêts à long ou moyen termes dénommés « prêts souverains à conditions de marché », lesquels sont octroyés aux États en complément des prêts concessionnels.
La BOAD, a assuré son patron, est déterminée à poursuivre l’accompagnement des Etats, tout en tenant compte des ressources disponibles. Le financement concessionnel sera tributaire du niveau de ressources communautaires devant provenir de différentes contributions des institutions et Etats de l’Union, ainsi que des ressources concessionnelles externes qui pourraient être mobilisées auprès de certains partenaires. En l’absence de telles ressources, les financements au profit des Etats seraient essentiellement pris en compte au niveau des « prêts souverains à conditions de marché ». « Bref, notre Plan stratégique est guidé par les principes de la consolidation en termes de volumes de financement, de la sélectivité accrue des financements, d’un appui décisif à la transformation économique des pays, d’un renforcement du rôle catalyseur de la Banque  ainsi que l’innovation et le développement des capacités », a conclu Christian Adolevandé. Démontrant ainsi que la rigueur du banquier n’est pas antinomique avec l’audace mesurée du visionnaire.
D. DJIRÉ

source : L’ Essor

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