L’adoption en août d’un nouveau code minier au Mali a installé un climat d’incertitude pour les compagnies détentrices d’un permis minier conforme à l’ancienne loi. Parmi elles, on retrouve Kodal Minerals qui a obtenu en 2021 l’autorisation d’exploiter du lithium à 180 km au sud de Bamako.
Au Mali, le permis minier octroyé en 2021 pour la future mine de lithium Bougouni restera soumis à la législation en vigueur à ce moment-là, en l’occurrence le code minier de 2019. C’est l’annonce faite le 22 septembre par Kodal Minerals, propriétaire britannique du projet, qui précise qu’elle en a obtenu confirmation cette semaine auprès de la Direction Nationale de la Géologie et des Mines (DNGM).
Cette annonce intervient dans un contexte particulier au Mali, où une relative incertitude demeure quant aux permis miniers octroyés avant l’adoption d’un nouveau code le mois dernier. Promulguée le 28 août par le président de la Transition Assimi Goïta, la nouvelle loi augmente en effet la participation de l’État dans les projets miniers à 30 %, contre un maximum de 20 % dans l’ancien code. Une participation de 5 % est par ailleurs réservée aux investisseurs locaux, une clause non prévue par les précédentes lois.
Les producteurs d’or présents dans le pays, Hummingbird Resources, Resolute Mining, Barrick Gold ou encore B2Gold, sont optimistes quant à un maintien des règles en vigueur avant l’adoption du nouveau code. Quant à l’australien Leo Lithium, en bonne voie pour mettre en service la première mine de lithium du Mali, il a suspendu sa présence en bourse cette semaine, après avoir reçu une correspondance du gouvernement malien relative à l’application du nouveau code minier à son projet.
Pour rappel, Kodal Minerals a conclu en début d’année un accord avec le chinois Hainan Mining afin de financer la construction de la mine Bougouni. Selon une étude de faisabilité publiée en 2020, l’actif peut livrer près de 2 millions de tonnes de concentré de spodumène sur 8,5 ans.
Emiliano Tossou
agence ecofin