À l’exception de ceux destinés à la mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali, aucun produit pétrolier en provenance du Niger ne foulera le sol malien. C’est une nouvelle qui a été annoncée par Haroun Abdallah, directeur général des douanes du Niger.
J’ai l’honneur de porter à votre connaissance de la suspension des autorisations d transit de produits pétroliers sur le Mali non destinés à la Minusma accordé aux usagers.
a annoncé un document signé par le directeur des douanes.
Le premier ministre malien dénonce les abus de la »junte française » lors de l’AG de l’ONU.
En outre, l’utilisation des autorisations déjà délivrées pour accomplir les formalités de transit des produits pétroliers non destinés à la MINUSMA est suspendue.
a ajouté le communiqué, incluant les responsables des unités des douanes concernées à l’exécution de la présente mesure.
Mali/ Niger, relations détériorées…
À cette nouvelle mesure, n’a été donné aucune autre explication supplémentaire à titre justificatif. Mais il convient de noter que malgré les sanctions prises par la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, le ravitaillement de dizaines de citernes maliennes en produits pétroliers, notamment en gasoil, essence et gaz domestique, ont continué à se faire au niveau de la société de raffinerie de Zinder SORA située à quelques mille kilomètres de Niamey, la capitale du Niger.
Cette situation s’inscrit dans un contexte déjà instable. Ces derniers mois, les relations entre les deux pays frères ont pris un choc. Le ministre nigérien des affaires étrangères Hasoumi Massaoudou a lors d’une conférence de presse à paris, affirmé que les autorités maliennes faisaient preuve d’un « patriotisme frelaté ».
Ces propos avaient provoqué une protestation de la part du Mali auprès de l’ambassadeur nigérien au Mali.
Dimanche dernier, à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Premier Ministre par intérim du Mali, Abdoulkaye Maiga a traité le Président nigérien Mohamed Bazoum « d’étranger qui se réclame du Niger ».
Cette sortie enfonce le couteau dans la plaie. Les autorités nigériennes n’ont pour l’instant pas donné de réplique mise à part cette suspension.