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Le ministre Lassiné Bouaré lors de la 30eme session du CSA : « Tout le monde peut aller à Kidal qui est une ville malienne…»

Hier, lundi 17 décembre 2018, la 30ème session ordinaire du Comité de suivi de l’accord s’est tenue au CRES de Badalabougou en présence des membres dudit comité. Les travaux ont pris fin dans l’après-midi par une conférence de presse animée par le président du CSA, Ahmed Boutache, en présence du ministre de la Cohésion Sociale, de la Paix et de la Réconciliation Nationale, Lassine Bouaré, de Mme Joanne Adamson, représentante spéciale adjointe-pilier politique de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation) et d’autres personnalités. C’est au cours de cette conférence de presse que le ministre Bouaré a fait savoir que «Tout le monde peut aller à Kidal, Kidal est une ville malienne… ». Or, on se rappelle que dans un passé récent, la ville de Kidal a été interdite à des mouvements armés devant prendre part au processus de Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR).

Plusieurs points étaient inscrits à l’ordre du jour de cette 30ème session du CSA dont l’adoption du relevé de conclusions de la 29è session du comité de suivi de l’accord. Au cours de ces assises, les parties signataires ont présenté l’évaluation des mesures prises pour favoriser le règlement global et définitif de la question de l’ «inclusivité», notamment la présentation de la CMA et  celle de la plateforme ainsi que le gouvernement au titre de son accompagnement des initiatives engagées particulièrement suite au problème rencontré à Kidal dans le cadre de la concrétisation du programme DDR accélérée.

Lors de la conférence de presse qui a clôturé les travaux, le président du CSA, Ahmed Boutache a donné des précisions chiffrées relatives aux progrès en matière de mise à disposition des moyens humains et financiers aux autorités intérimaires. «Cette session nous a permis de constater que toutes les mesures prises par les parties signataires de l’accord avec l’accompagnement de la communauté internationale pour parachever la mise en place des autorités intérimaires ont avancé de façon encourageante. A titre d’exemple, notamment le programme DDR accélérée, nous avons constaté avec la plus grande satisfaction que le taux de réalisation de ce programme est de l’ordre de 90%, ce qui est loin d’être négligeable », a déclaré Ahmed Boutache.

Quelle est la situation des combattants des mouvements de l’entente bloqués à l’entrée de Kidal ? Répondant à cette question, le ministre Lassine Bouaré dit ceci: «En posant la question sur ces termes, c’est un peu péjoratif, tout le monde peut aller à Kidal; Kidal est une ville malienne et toutes les parties à l’accord sont d’accord pour ça. Et face à cette situation, nous essayons d’être pragmatiques et de résoudre le problème. D’abord, l’urgent, la priorité, c’est de faire en sorte que tous les acteurs concernés par le DDR puissent être entre Guillaumet « screenés» : c’est un mot certainement technique, mais ça suppose de passer ou filtrer, ’un ensemble de procédures qui vous permet d’être déclaré apte à intégrer les forces constituées y compris les forces armées ou à être déclaré inapte pour faire l’objet de réinsertion. Donc, ces éléments qui devraient compléter l’effectif du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) de Kidal, effectivement ne sont pas à Kidal, mais les dispositions sont prises pour être « screené ». Les parties maliennes, sous ma responsabilité, les deux mouvements, on va se voir pour essayer de déterminer les causes objectives à cela qui certainement sont dues à des malentendus ou des interprétations souvent diverses sur un certain nombre de disposition en particulier celle qui disait l’inclusivité en fonction des réalités du terrain », a-t-il dit.

Il a aussi ajouté que l’objectif étant atteint à 90%, voire à 95%. Les 5% restants, dit-il, ne feront pas l’objet d’une difficulté particulière. «L’objectif final est le screening de tous les éléments indiqués pour réaliser le MOC quel qu’en soit l’endroit où on est screené. Le(but) final, c’est d’être reversé dans le dispositif de gestion des éléments en arme, la première option qui avait été faite à ce qu’ils rejoignent le MOC dont ils faisaient partie a connu effectivement cette difficulté mais nous sommes en train de la gérer. Les mesures que nous allons prendre ou les dispositions que nous allons convenir vont s’appliquer dans l’avenir pour qu’il n’y ait pas ce genre de malentendu », a dit le ministre. Enfin, il reconnait que la mise en œuvre de l’accord est complexe.

Aguibou Sogodogo

 

Source: Le Républicain

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