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Le ministre Abdoulaye Diop au Conseil de sécurité des Nations Unies : «Il est surprenant que le rapport du Secrétaire général ait passé sous silence la saisine du Conseil de sécurité par le Mali… »

A l’occasion de l’examen par le Conseil de sécurité du rapport du secrétaire général des Nations Unies sur la situation au Mali, le ministre malien des affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, a prononcé un discours, hier, mardi 18 octobre 2022, dans lequel il étale la position du Mali sur ledit rapport. « Il est surprenant que, dans le cadre du récit factuel, le rapport du Secrétaire général ait passé sous silence la saisine du Conseil de sécurité par le Mali le 15 août 2022, pour ce qui concerne les tentatives de déstabilisation et les violations répétées de l’espace aérien par les forces françaises », précise le chef de la diplomatie malienne au Conseil de sécurité.

Dans son discours, Abdoualye Diop a fait savoir que des dispositions sont en cours en vue de l’augmentation du nombre de sièges du Conseil national de Transition. Avant d’ajouter que l’avant-projet de la nouvelle Constitution malienne, élaboré à l’issue d’une démarche consensuelle et de large consultation, prend en charge les aspirations profondes des Maliennes et des Maliens exprimées lors des Assises nationales de la refondation. En outre, il dira que le Gouvernement reste totalement engagé dans sa mise en œuvre diligente et intelligente, pour la stabilité durable du Mali.

Selon Abdoulaye Diop, le rapport sous examen de Antonio Guterres aurait gagné en objectivité s’il informait davantage sur les efforts et les progrès réalisés par le Gouvernement, dans le cadre de la sécurisation du territoire national et de la protection des populations civiles. Il a indiqué que les autorités ont pleinement conscience de ce que la seule réponse sécuritaire ne suffira pas à ramener la paix et la stabilité au Mali.

A cet effet, il a précisé qu’il est indispensable de créer un environnement socioéconomique à même de fournir des opportunités et perspectives aux populations, particulièrement dans leurs franges vulnérables aux influences néfastes des groupes terroristes. « Toujours dans ce chapitre sécuritaire, il est surprenant que, dans le cadre du récit factuel, le rapport du Secrétaire général ait passé sous silence la saisine du Conseil de sécurité par le Mali le 15 août 2022, pour ce qui concerne les tentatives de déstabilisation et les violations répétées de l’espace aérien par les forces françaises. Ces actes d’agression d’une extrême gravité, qui constituent une violation de la Charte des Nations Unies et du Droit International, ne doivent pas rester sans suite. C’est pourquoi, le Gouvernement du Mali renouvelle sa demande d’une réunion spécifique du Conseil de sécurité, qui lui donnera l’occasion de présenter les preuves concrètes des actes de duplicité, d’espionnage et de déstabilisation de la France à l’encontre du Mali, y compris le partage de renseignements et le largage de matériels militaires au profit des organisations criminelles, qui sont à l’origine de l’insécurité et des violences contre nos populations civiles qui attendent du Conseil de sécurité qu’il assume sa responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales.

Nous avons également pris à témoin l’opinion publique nationale et internationale qui doit être édifiée sur les causes de l’insécurité, de la déstabilisation et de l’expansion du terrorisme dans le Sahel », a-t-il dit.

Le Mali dénonce la guerre par procuration qui lui est imposée tout comme les manœuvres et entraves à la tenue de la réunion spécifique. « Le Gouvernement du Mali se réserve le droit de recourir à la légitime défense, conformément à l’article 51 de la Charte des Nations Unies et à la lettre n° 444/MAECI en date du 15 août 2022 du Gouvernement du Mali au Conseil de sécurité, si la France continue à porter atteinte à la souveraineté du Mali, à son intégrité territoriale et à sa sécurité nationale », a-t-il dit.

Sur la question des droits de l’Homme, dit-il, contrairement à des allégations sans fondement et entretenues à dessein, les opérations militaires des Forces de défense et de sécurité du Mali sont conduites dans le strict respect des droits de l’Homme et du droit international humanitaire.

En outre, il a invité la MINUSMA à pleinement coopérer avec la partie malienne. Par ailleurs, Abdoulaye Diop a signalé que le Gouvernement s’attèle à l’organisation d’élections générales, transparentes et crédibles qui marqueront la fin de la période transitoire en mars 2024, suivi du transfert pacifique du pouvoir aux nouvelles autorités élues. « Le peuple malien, dans son ensemble, apprécie le soutien et l’accompagnement de l’ensemble de nos partenaires pour la réalisation de ces chantiers majeurs pour l’avenir de notre pays.

A cet égard, je rappelle les principes clés édictés par le Colonel Assimi GOÏTA, Président de la Transition, et qui guident l’action publique au Mali, à savoir : le respect de la souveraineté du Mali ; le respect des choix stratégiques et de partenaires opérés par le Mali ; la prise en compte des intérêts vitaux du peuple malien dans les décisions prises », a conclu le chef de la diplomatie malienne.

Aguibou Sogodogo

Source: Le Républicain

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