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Le médiateur de la Cédéao : Goodluck Johnatan dans nos murs

Le médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Mali, l’ancien président du Nigeria, Goodluck Johnatan, est arrivé hier à Bamako.

Goodluck Jonathan a entamé hier cette visite officielle accompagné du président de la commission de la CEDEAO, Jean Claude Kassi Brou. Sa visite intervient dans le cadre de la mise en application des dernières recommandations de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO sur le Mali et fait suite aux missions de suivi antérieures.

Le président Goodluck est porteur d’un message des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO au président de la transition, Assimi Goita. Alors que la Cédéao a décidé dimanche 12 décembre de maintenir l’obligation pour le Mali d’organiser des élections en février, des manifestations ont eu lieu à Bamako durant trois jours d’affilée. Des mobilisations pour soutenir les autorités de la transition et affirmer un certain ras-le-bol à l’égard de la communauté internationale.

A Abuja, pendant que les chefs d’État planchaient sur la situation au Mali, à Bamako, la rue faisait entendre sa voix. Depuis vendredi 10 décembre, le mouvement Yerewolo – Debout sur les remparts avait appelé les Maliens à manifester. « Non aux élections imposées », « Non aux élections précipitées », scandaient les manifestants.

En dépit de la volonté d’Assimi Goïta de reporter les élections pour des raisons de sécurité, l’organisation sous régionale faisait la sourde oreille en exigeant la tenue du scrutin à la date indiquée du 27 février 2022. « Les chefs d’État, après de longs échanges, ont décidé de maintenir la date du 27 février 2022 pour l’organisation des élections au Mali. Ils ont décidé de l’entrée en vigueur de sanctions additionnelles en janvier 2022 » suivant un communiqué publié.

« A bas la Cédéao »

Une décision qui a froissé les manifestants, venus scander leur soutien au gouvernement en place avec des drapeaux tricolores russes claquant au vent et des pancartes arborant une tête de mort ainsi qu’un message : « À mort la France ».

D’un côté, des slogans ont porté en triomphe Assimi Goïta dépeint comme « l’espoir du Mali » et appelant à l’aide la Russie. De l’autre, de vivaces « À bas la France, à bas la Cédéao, à bas la Minusma ». À l’initiative de la mobilisation, Adama « Ben » Diarra, leader du mouvement Yerewolo, membre du Conseil national de transition (CNT), et connu pour être l’un des pourfendeurs de la politique française. « Le seul ressort que les autorités de Bamako peuvent agiter aujourd’hui face à la communauté internationale, c’est de dire “on a le soutien du peuple” a décrypté Lamine Savané, enseignant-chercheur en sociologie politique à l’université de Ségou. Le timing n’est certainement pas fortuit. »

Dans les jours qui ont précédé les manifestations, les nerfs étaient à flair de pot. « Cela fait huit ans que la force française Barkhane est ici, voyez-vous le moindre changement ? Le seul changement, c’est que la situation sécuritaire s’est propagée », a tempêté Coulibaly, commerçant de Bamako abonné aux manifestations.

Nouveau chronogramme fin janvier

La guerre des nerfs engagée entre les manifestants et l’organisation sous régionale est promise pour s’inscrire dans la durée. La Cédéao est demeurée inflexible face aux assurances d’Assimi Goïta données à ses pairs. Dans un courrier adressé à l’organisation, dont le contenu a été révélé par l’Agence France-Presse, Assimi Goïta s’est engagé à fournir un chronogramme électoral au plus tard le 31 janvier 2022. Une feuille de route censée être pensée et actée lors des Assises nationales de la refondation, qui ont démarré  le samedi 11 décembre et qui prendront fin le 30 décembre.

En guise de réponse, l’instance régionale, soutenue par l’Union européenne, a brandi la menace de nouvelles sanctions. Le 7 novembre, elle imposait déjà une interdiction de voyager et le gel des avoirs financiers de l’ensemble des membres des autorités de la transition, à l’exception du président et du chef de la diplomatie. Des sanctions sur lesquelles l’Union européenne a décidé de s’aligner.

Fanfan avec J.A

Source: L’Informateur

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