La question mérite d’être posée et doit être posée pour la clarté et l’écartement de tout soupçon de duplicité qui ne peut pas être totalement exclu.
Souvenez-vous en 2011, déjà, Laurent Bigot, un diplomate français, responsable du département Afrique au Quai d’Orsay et fin connaisseur de la région, disant ceci : «Tout ce qui intéresse le politique malien c’est une parcelle de pouvoir à Bamako, le reste du pays passe au second plan voire n’intéresse personne….».
Hélas, cette «prophétie prémonitoire» se confirme de jour en jour. Le pays est à feu et à sang dans sa partie nord. La population du nord a le sentiment d’être abandonnée à son sort. L’accord de paix traîne. Les terroristes gagnent du terrain, etc. Malgré tous ces problèmes existentiels pour l’intégrité du pays, il est révoltant de lire la presse malienne et voir en gros titre des affaires telles que :
- Les frasques sexuelles supposées du président du parlement avec sa secrétaire. C’est un problème qui tient la presse et le pays (Bamako) en haleine.
- La manifestation des employés de l’Assemblée nationale pour soutenir le président de l’AN et démentir ces accusations.
- Commentaires et polémiques sur des images supposées indécentes de Miss Guinée.
- Un procès de sorcellerie contre un ministre.
- Les sorties nocturnes du rejeton du président.
- La femme de tel ou tel ministre organise une réception (aux frais du contribuable bien sûr).
- Etc. etc. En fin de compte et dans la rubrique des faits divers, un autobus transportant plusieurs dizaines de citoyens maliens a sauté sur une mine, avec morts, blessés graves, etc. etc. Où va ce pays sincèrement ?
Moustapha Ould DAHI
Source: Le Reporter