L’ancien ambassadeur Cheick Sidi Diarra, membre du comité d’organisation du Dialogue national inclusif (DNI) était l’invitéde l’émission ‘’Foroba Baro’’ de la Renouveau TV, le mardi dernier . Le thème portait sur le DNI et la crise sociopolitique du pays.
De prime abord, l’invité déclare avoir retenu du DNI, la participation massive de la diaspora via 24 Ambassades, celle du peuple à travers la ville de Bamako et 605 localités du pays. La fin du Dialogue s’est, a-t-il rappelé, soldée par la prise de six recommandations qui sont d’ordre sécuritaire ; politique et institutionnel ; la gouvernance, l’éducation… « Dans la tenue du DNI, ce qui m’a le plus gêné est de voir que les syndicats, les représentants des partis politiques qui nous ont assistés pendant cinq (5) à 6 mois ne parviennent pas à être intégralement payés par le gouvernement. Parmi les jeunes qui travaillaient avec moi, certains sont également confrontés à ce problème », explique Cheick Sidi Diarra , précisant que sur 7 mois de travail, il n’a eu que le salaire de 3 mois. Selon les précisions de l’invité, l’organisation du DNI relevait du ressort des membres du triumvirat, mais le côté financier était confié à la Primature.
Il fallait passer par la Primature pour toute opération financière, selon lui. À la fin des travaux du Dialogue, il avait été recommandé de mettre en place un comité de suivi. Aux dires de Cheick Sidi, les gens qui devraient se concerter pour choisir les membres dudit comité n’ont pas pu avoir de consensus. De ce fait, annonce l’invité, il a été décidé de confier la sélection des membres du comité de suivi au président de la République. Et l’ex-ambassadeur de préciser qu’IBK est la seule personne capable de dire aux Maliens pourquoi le comité de suivi du DNI n’a pas été mis en place.
Pour l’opérationnalisation du comité, les membres du triumvirat ont fait de leur mieux, a-t-il dit. Certes, le comité n’est pas mis en place, mais rien n’est, selon lui, encore perdu. « On n’allait pas être dans cette difficulté si les recommandations du DNI avaient été mises en œuvre. A part la tenue des législatives, aucune de ces recommandations n’a été mise en œuvre », exprime M. Diarra, regrettant aussi que les législatives aient été mal tenues, entrainant la crispation du climat politique.
L’invité exhorte les autorités à prendre à bras le corps les résolutions issues du Dialogue pour les mettre en œuvre. D’après lui, « laisser ainsi tomber les résolutions du Dialogue de la sorte, c’est donner raison à ceux qui ont refusé d’y participer en disant que les résolutions seront mises dans les tiroirs. On doit même les présenter nos excuses quand les résolutions du Dialogue ne sont pas appliquées ».
Comme genèse de la crise sociopolitique du pays, Cheick Sidi déplore les problèmes du nord (terrorisme), le coup d’État de 2012, et la mauvaise gouvernance d’IBK. « Le Mali a été mal gouverné par ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui. IBK et ses proches ont écarté tout le monde dans la gestion du pays pour en faire ce qu’ils veulent. Il n’y a aucune solution pour connaitre la vérité sur la gestion de l’argent du pays ou de l’armée », confie Cheick Sidi, dénonçant la « nomination » des députés par la cour constitutionnelle. L’ex-ambassadeur précise être d’avis avec toutes les doléances du M5-RFP, excepté la démission du président de la République. « À part la demande de démission d’IBK, je soutiens toutes les doléances du M5, elles sont justes et fondées », a-t-il exprimé, invoquant certaines pistes de sortie de crise : la suspension ou la dissolution de l’Assemblée nationale pour restituer la vérité aux députés spoliés; la dissolution de la cour constitutionnelle ; le choix d’un Premier ministre de consensus …
Mamadou Diarra