Le Mouvement du 5 juin et rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) a déploré, mardi, que la plainte officielle du Mali contre la France devant le Conseil de Sécurité, « n’a connu aucune évolution significative » tout en invitant la France a accepter un débat qui devrait l’amener, soit à se disculper, soit à demander pardon.
En outre le M5-RFP demande que « la plainte du Mali contre la France soit inscrite, sans délai, à l’ordre du jour de la plus prochaine séance du Conseil de sécurité ».
C’est ce qui ressort d’un point de presse animé ce mardi par le Mouvement à Bamako.
« Depuis, la saisine officielle du Conseil de Sécurité, la plainte du Mali n’a connu aucune évolution significative. Face à de telles accusations qui constituent, au sens du Droit international, une agression contre le Mali, le Conseil de Sécurité ne peut, ne doit accepter que des entraves soient posées à l’examen de faits aussi graves que circonstanciés » a déclaré Me Mountaga Tall porte-parole du M5-RFP.
« Il est important, que l’organe des Nations Unies en charge de la préservation de la paix connaisse des accusations formulées et ouvre un débat à leur sujet », a-t-il ajouté soulignant que « le M5-RFP demande que la plainte du Mali contre la France soit inscrite, sans délai, à l’ordre du jour de la plus prochaine séance du Conseil de sécurité. Le traitement impartial ou non de ce dossier engage la crédibilité de l’Organisation des Nations Unies qui ne doit pas faire de traitement différencié entre les grandes puissances et les autres États membres ou protéger un État agresseur ».
« N’est-il pas indicatif à cet égard, que l’interview accordée par le Secrétaire général des Nations Unies- Antonio Guterres lui-même à des médias publics français ait fait l’impasse sur cette saisine pourtant actuelle et importante ». a-t-il déploré.
Le Mouvement déplore par ailleurs que « la CEDEAO, (Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ) officiellement saisie par le Mali qui devrait porter et soutenir ce dossier observe malheureusement un silence assourdissant alors qu’à l’inverse elle envisage de tenir un sommet à New-York sur le dossier des 46 mercenaires ivoiriens détenus au Mali ».
S’agissant des soldats ivoiriens arrêtés à Bamako depuis le 10 juillet dernier, le M5-RFP affirme que le dossier des mercenaires ivoiriens arrêtés au Mali ne peut-être que bilatéral et la CEDEAO n’a rien à y voir ou à y faire.
« A l’inverse, le temps est venu pour un règlement définitif de ce dossier dans l’intérêt de tous, de sortir des dénis, des ultimatums, des déclarations va-t’en guerre et des postures guerrières. Il ne reste plus aux autorités ivoiriennes qu’à faire amende honorable dans le cadre de la médiation togolaise. En se souvenant que les peuples malien et ivoirien sont des frères unis par des liens variés et multiséculaires ».
Pour rappel, le M5-RFP est un mouvement qui s’est constitué le 5 juin 2020 pour protester d’abord contre des irrégularités lors des législatives de 2020 au Mali. Le mouvement a ensuite évolué pour demander le départ de l’ancien Président, feu Ibrahim Boubaker Keita. Ce dernier avait été renversé par un coup d’Etat militaire en août de la même année.
Source : Anadolu Agency