Le groupe djihadiste El-Mourabitounes, actif dans le Nord-Mali, a revendiqué l’attentat suicide du lundi 14 juillet qui a coûté la vie à un neuvième soldat français depuis le début de l’intervention au Mali il y a 18 mois. Ce groupe est dirigé par le vétéran djiahdiste Mokhtar Belmokhtar.
L’Elysée avait annoncé, mardi 15 juillet, la mort de Dejvid Nikolic «victime d’une attaque-suicide» dirigée contre les blindés français lors «d’une opération de reconnaissance dans la région d’Al-Moustarat», à une centaine de kilomètres au nord de Gao. L’adjudant-chef Dejvid Nikolic, 45 ans, appartenait au 1er régiment étranger du génie (1er REG).
L’attaque a été revendiquée par le mouvement El-Mourabitounes issu de la fusion entre une mouvance du MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest) et le mouvement des Enturbannés (El-Mourabitounes) du chef islamiste Mokhtar Belmokhtar. Vraisemblablement réfugié en Libye, ce dernier cherche à consolider son emprise sur les djihadistes de la sous-région. En soignant sa communication.
Une revendication audio
«Un membre des Mourabitounes a exécuté cette attaque bénie qui est une réponse aux Français lesquels prétendaient avoir anéantis les djihadistes et parlaient de réussite de l’opération Serval», explique, dans un enregistrement, une voix présentée comme étant celle du chargé de communication du mouvement, Abou Aassim El-Mouhajir.
Le document sonore, de qualité médiocre, dure une minute. Il a été publié mercredi 16 juillet par l’agence d’information privée mauritanienne, Alakhbar. Un journaliste du Courrier du Sahara a pu également en prendre connaissance.
De violentes accusations contre Serval
Dans ce document, le djihadiste se lance dans une diatribe contre l’opération Serval qui, estime-t-il, a échoué, notamment en déstabilisant le Nord-Mali. «L’opération Serval n’a réussi qu’à faire sombrer la région dans une guerre civile et à raviver les conflits intercommunautaires», accuse-t-il.
Abou Aassim El-Mouhajir se vante en revanche d’avoir réussi, avec les moudjahidines, «à faire taire ces tensions interethniques qui laminaient la région».
L’opération Serval a été lancée le 11 janvier 2013 et mobilisait encore quelques 1’700 militaires français fin juin 2014. L’objectif affiché consistait à aider l’armée malienne à stopper la progression des islamistes armés vers le sud du pays.
Barkhane «pour recoller les morceaux de Serval»
Serval a pris fin mardi 15 juillet 2014. Un nouveau dispositif dénommé «Barkhane» a pris le relais avec la mobilisation de 3000 militaires français dans le Sahel, dont un millier d’hommes au Mali. Le porte-parole de Belmokthar s’en est pris à cette nouvelle operation destinée, selon lui, à «recoller les morceaux de Serval». Le président Français, François Hollande, inaugurera ce nouveau dispositif a l’occasion d’une tournée africaine qui le mènera à partir de ce jeudi en Côte d’Ivoire, au Niger et au Tchad.
Source: lecourrierdusahara.com