Depuis un certain temps, la population de Badalabougou est vent debout contre l’installation du QG de la force du G5 Sahel dans leur quartier. Comme raison de ce refus, plusieurs causes sont évoquées. Nous vous avançons quelques-unes d’entre elles.
Dans notre parution du 4 octobre 2018, nous avions titré suite aux propos du commandant du G5 Sahel, général Hanane Ould Sidi, sur la RFI par rapport aux raisons du déménagement du quartier général du G5 Sahel à Bamako, « G5-SAHEL : De qui se moque le Général Hanane Ould sidi ? » Malheureusement, les tensions autour de ce transfert ne faiblissent point. Jusque-là, le QG peine à avoir un endroit où s’installer. Si le choix final s’est porté sur Badalabougou, il faut noter que cette mission dont l’objectif cardinal reste la stabilisation du Mali, voire du sahel, est devenue source de problème dans ce quartier ou dirons-nous de déstabilisation sociale.
Depuis l’annonce de cette volonté d’installation, la population de Badalabougou est vent debout parce qu’elle trouve la décision dangereuse pour leur vie. C’est pourquoi elle a commencé par saisir plusieurs autorités, notamment le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, la MINUSMA, l’État-major des Armées, etc ; pour demander l’annulation d’installation du QG de cette mission dans ce quartier, nous a expliqué Oumar Diallo dit Barou, jeune leader audit quartier.
N’ayant pas eu gain de cause de leurs lettres, la population a finalement décidé de procéder à des marches pacifiques. La deuxième série de cette manifestation a eu lieu le samedi 13 avril dernier. Selon M. Diallo, tant que les travaux ne seront pas arrêtés, leur manifestation ne connaîtra aucun répit. Durant cette manifestation du samedi, un imam du quartier, prenant part à la manifestation a fait part de toute leur crainte face à l’installation de cette force dans leur quartier : « Le G5 Sahel est une cible privilégiée des terroristes, l’installer au milieu de la population, c’est exposer celle-ci à des dangers ». À l’en croire, la place du G5 Sahel se trouve dans les zones de haute insécurité. Ce manifestant explique également que le lieu qu’on est en train d’aménager pour cette installation est proche non seulement de l’université, de certains jardins d’enfants, d’une mosquée, d’une église, mais aussi de la SOMAGEP voire de l’EDM-SA. Outre cela, à l’en croire, l’installation de cette force au sein de la population ne fera que développer la prostitution juvénile dans leur quartier.
Rappelons que ces dénonciations n’ont pas commencé aujourd’hui. C’est depuis le 12 janvier que la population a fait part de cette position d’opposition face à cette installation. À cette date d’ailleurs a eu lieu une grande manifestation au cours de laquelle Diakaridia_Konaté alias Diak, porte-parole des manifestants, a fait part également de l’inquiétude de la population. Celles-ci se résumaient à l’insécurité, au déguerpissement des petits commerçants autour du mess, la prostitution, la drogue, voire la restriction des libertés publiques fondamentales dans les environs du mess des officiers. L’autre crainte exprimée par celui-ci constitue la présence des vidéos surveillances auxquelles les familles avoisinantes seront soumises.
Pourtant dans notre parution sus-indiqué, nous nous étions interrogés : « Un général qui n’est pas apte à mieux coordonner ses troupes dans des zones rouges, est-il besoin d’espérer sur celui-là pour asseoir plus de paix ? » Tout porte à croire que le négatif remporté pour le moment.
Fousseni TOGOLA