Le ministre français a apporté une aide de 10 millions d’euros et se croit permis à dicter ses vues au gouvernement malien. Quelle arrogance ! Discuter ou pas avec les « terroristes » ? C’est aux Maliens de décider. D’ailleurs IBK avait commencé à le faire. Moctar Ouane a donc bien le droit de l’envisager pour réussir la « transition ».
Ailleurs, en Irlande par exemple, il a bien fallu négocier avec les « séparatistes » de l’IRA (qui avaient auparavant posé des bombes et tué des personnes). L’option dogmatique qui consiste à refuser tout dialogue avec les pires adversaires est irréaliste. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut y aller en « capitulard ».
Si des extrémistes acceptent de dialoguer, c’est peut-être parce qu’ils ont changé ou reconsidérer leur stratégie, ou se sont rendus compte qu’ils ne pouvaient triompher. Dans tous les cas de figure, c’est une ouverture qu’il faut explorer, ne serait-ce que dans le but de tendre la perche aux « hommes de troupes » recrutés qui cherchent à quitter le navire. Bien sûr, il faudra, ensuite faire le tri et juger ceux qui ont les mains tachées de sang. Ensuite, une commission dans le genre ”Justice et Réconciliation” pourrait être mise sur pied pour pardonner aux uns et amnistier les autres.
Jouer le dogmatisme contre des terroristes, c’est, d’une certaine manière, confirmer leur thèse jusqu’au boutiste. L’Etat de droit permet la repentance, le pardon, l’amnistie. A condition que justice soit d’abord rendue.
Le Drian a des compétences douteuses en tant que ministre. Il avait annoncé la victoire de Fayulu en R.D. Congo et s’était loupé, en causant un grave incident diplomatique. Sa sortie au Mali est lamentable.
Il n’a pas le droit, encore moins les moyens, de dicter sa loi aux maliens souverains. La présence de la force Barkhane n’autorise pas tout. Il faut savoir raison et respect gardés. Toujours !
Source: Afrique Confidentielle