Donner son sang est un acte de générosité mais aussi de solidarité. C’est aussi un acte qui permet de sauver des vies. Les spécialistes s’accordent à dire que c’est une action bénéfique et pour la personne qui donne son sang et celle qui le reçoit.
Le Dr Baba Fané, hématogiste transfusionniste à l’Hôpital du Mali explique pourquoi ? Celui qui donne son sang sauve une vie mais voit aussi son sang renouvelé. Donner du sang permet donc d’avoir une hygiène de vie saine.
Le sang, explique-t-il, est un élément physiologique qui est composé d’éléments cellulaires, dont le globule blanc, le globule rouge et les plaquettes. La durée de vie d’un globule rouge est de 120 jours. Au bout de trois à quatre mois ces globules sont détruits. D’où l’intérêt de faire du don de sang. Le don de sang consiste donc à donner soit un de ces éléments séparément ou donner en entier.
Le praticien de l’Hôpital du Mali qualifie le don de sang comme un geste humanitaire mais aussi civique. Il précise que chacun doit être capable de donner du sang si possible pour sauver des vies. Il existe plusieurs types de don de sang. Le don volontaire, le don familial ou de compensation on.
L’hématologiste insiste sur le fait qu’il est interdit de donner du sang en échange d’une somme d’argent. Il précise que le don répond à certaines règles. Pour donner du sang, le donneur est soumis à une sélection médicale. Il lui est demandé de répondre à une série de questions ayant trait à son état de santé, ses antécédents pathologiques mais aussi son mode vie afin de voir s’il peut donner ou pas. Ceci est l’entretien prédon.
Les questions sur l’état de santé visent à rechercher les maladies et les traitements qui pourraient contre-indiquer le don pour la sécurité du donneur et de celle du receveur. «à travers des questions, on cherche à savoir si la personne a contracté le virus du Sida, les virus des hépatites B et C», explique le spécialiste. à l’issue de cet entretien, le donneur signe le consentement au prélèvement et de la sincérité des réponses.
Dr Baba Fané soutient que la sincérité dans les réponses aux questions est importante pour le donneur mais aussi pour celui qui reçoit. Les hommes ainsi que les femmes peuvent faire des dons de sang. Chez les hommes, c’est tous les trois mois et chez les femmes, c’est tous les quatre mois. L’âge adéquat est de 18 à 60 ans. On donne le sang à partir de 50 kilos et au-delà. Quelque soit le poids du donneur, il indique que la quantité prélevée est la même. En effet, la capacité de contenance des poches est de 450 ml à l’aide d’un appareil programmable nommé agitateur.
« La quantité prélevée ne vaut pas un demi litre» clarifie-t-il. Ce qui signifie que ça ne pose pas préjudice puisqu’une personne de 50 kg a, au moins, dans son corps 4 à 5 litres de sang. Parmi ces potentiels donneurs, le toubib précise que certaines personnes ne sont pas habilitées à donner leur sang. Il s’agit des personnes qui ont des maladies lourdes, les femmes enceintes et celles qui viennent d’accoucher et les femmes qui ont des menstrues. La restriction vaut aussi pour les personnes atteintes d’anémie, c’est-à-dire celles qui ont un problème de sang.
Il y a deux types de donneurs, à savoir le donneur régulier et le nouveau donneur. Le premier est celui qui donne selon le sexe 3 fois (pour la femme) et 4 fois (pour l’homme) fois dans l’année.
Le nouveau donneur c’est celui qui donne une ou deux fois. Après le prélèvement, il y a la qualification. On recherche le virus du Sida, la syphilis, les virus des hépatites B et C. C’est pourquoi, le tranfusionniste conseille aux donneurs d’aller toujours vérifier leur résultat pour savoir s’ils peuvent continuer à donner.
Avant de faire un don de sang, il faut manger des aliments salés pour maintenir la volémie (pour que la tension ne baisse pas) et boire un demi-litre d’eau. Donc il est interdit de faire un don de sang étant en jeûne et d’éviter certaines activités épouvantes après le don. Le don ne dure qu’une quinzaine de minutes.
Dr Fané dit que l’organisme va reconstituer en quelques heures le volume du sang prélevé. Afin d’accélérer cette récupération, il est conseillé de boire de l’eau dès la fin du prélèvement et régulièrement dans les heures qui suivent. Après les 6 heures qui suivent, il ne faut faire d’activités éprouvantes.
Pour la fréquence des dons, Dr Baba Fané se plaint du fait que les donneurs sont infimes par rapport aux besoins. Pourtant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait recommandé 10 donneurs sur 1000 habitants et également l’atteinte des 100% de dons volontaires pour couvrir les besoins en termes de sang. Notre transfusionniste mise aussi sur des dons volontaires qui, selon lui, sont plus sécurisés.
Fatoumata NAPHO
Source : L’ESSOR