Cette décision de justice est pour le réalisateur “un démenti flagrant, parce que le juge des référés, qui est une personnalité objective, a dit très clairement que le film n’était pas ça et qu’on a essayé de le faire passer pour le contraire de ce qu’il était”. Son avocat a indiqué que “la ministre examinera les éventuels recours a engager“.
Tourné au Mali, en Irak, Algérie, Tunisie et Mauritanie, Salafistes, qui entend montrer les djihadistes “tels qu’ils sont“, selon ses auteurs, donne la parole à des responsables d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et à des autorités religieuses salafistes, adepte d’un courant radical de l’Islam.
Le tribunal avait été saisi en référé par les auteurs du documentaire qui contestaient la décision prise le 27 janvier par Fleur Pellerin, alors ministre de la Culture, d’interdire le film aux mineurs en raison de “l’extrême violence” de certaines scènes diffusées sans commentaires. Entrecoupé d’images de propagande du groupe terroriste et de vidéos jihadistes, le documentaire ne comporte aucune voix-off ou commentaires.
“Lesdites scènes, par leur portée et la façon dont elles sont introduites dans le documentaire, participent à la dénonciation des exactions commises contre les populations”, a estimé le juge dans son ordonnance.
François Margolin, qui a réalisé ce film avec le journaliste mauritanien Lemine Ould Salem, a indiquéqu’il considère ce jugement comme “une victoire et une défaite politique pour Fleur Pellerin, dont tous les arguments ont été démontés par le juge”.
Encore un rebondissement pour la classification du documentaire Salafistes dont l’interdiction aux moins de dix-huit ans assortie d’un avertissement vient d’être suspendue par le Tribunal Administratif de Paris.
“L’avocat des auteurs, Ivan Terel, contestait la légalité de la décision ministérielle qui interdisait le film aux mineurs, la qualifiant de ” disproportionnée ” et d'” illégitime “.
“Empêcher le film d’être vu par ceux à qui il est justement destiné, les lycéens, les collégiens, est une chose scandaleuse”, avait déclaré mercredi François Margolin devant le juge des référés. Il est extrêmement rare que l’interdiction aux moins de 18 ans, réservée habituellement aux films jugés trop violents ou trop pornographiques, touche un documentaire.
Source : autre presse