Aujourd’hui encore et comme toujours, le vieux Ganglè donne son point de vue sur les sujets brûlants qui alimentent les conversations. Ce matin, il s’intéresse au port obligatoire du casque au Mali.
Také : Le gouvernement Malien a décidé de rendre obligatoire le port du casque par les motocyclistes. Partout, le sujet fait l’objet de débats houleux. La question qui se pose le plus souvent est de savoir si cette mesure est bonne vu le contexte actuel difficile?
Ganglè : C’est décidé, dans les jours à venir, les conducteurs de cyclomoteurs doivent porter «Wadjibigatoirement» du casque pour circuler au Mali. Le but serait, dit on, de lutter contre l’insécurité routière. On peut dire qu’Oumar ‘’Tam Tam’’ Ly, eh pardon, Tatam, a réussi là où les gouvernements précédents ont échoué. Bravo ! Il veut montrer ses muscles pour faire appliquer cette loi.
De son côté, le ministre blablateur Sada Samaké s’est montré très ferme là-dessus. Ce qui n’est pas surprenant. Car, depuis son entrée dans le gouvernement de Ly, cet homme qui s’habille comme un fagot de bois, ne cesse de s’adresser aux Maliens sur un ton militaire comme si le pays est devenu sa caserne.
«L’impunité est terminée. On ne peut tolérer l’indiscipline, l’incivisme et le mauvais comportement sur les voies publiques», dit en substance Sada Samaké lors de ses sorties médiatiques. Mais curieusement, ses beaux discours ne sont suivis d’aucun effet. À preuve, le terrorisme, l’impunité et l’insécurité se sont sanctuarisés à Kidal.
Sada fait ses balades de bavardages tout en évitant de s’y rendre. Aujourd’hui, ce sont les motocyclistes qui vont faire les frais d’une politique de «fermeté». Si le gouvernement veut vraiment lutter contre l’insécurité routière, ce n’est pas à travers le port obligatoire du casque dont il s’est fixé comme une priorité.
Il faut plutôt s’attaquer aux causes des accidents. Pour y parvenir, on doit sortir du cadre des discours stériles pour aller vers le concret. En faisant quoi ? En veillant d’abord au respect du code de la route, à la répression des excès de vitesse et à la correction de tout autre mauvais comportement qui sont en train de s’enraciner dans les habitudes des jeunes motocyclistes.
Il y a aussi le cas de faux permis de conduire qui fait multiplier le nombre de chauffards, de faux contrôles techniques de véhicules et tant d’autres magouilles qui constituent également les causes de l’hécatombe sur nos routes. Le casque n’a aucun pouvoir magique de sauver quand les motocyclistes et les automobilistes brûlent le feu tricolore, font un dépassement périlleux ou accélèrent à l’approche des marchés, des mosquées ou des écoles.
Seuls, le respect du code de la route et la présence constante à l’esprit que l’on peut perdre la vie en une fraction de seconde, peuvent contribuer à chuter le taux de la mortalité liée aux accidents de la route. Tout le reste n’est que du ramdam.
Au-delà des mots prononcés avec la figure serrée, qu’est-ce que le régime du président IBK a fait pour que les porteurs d’uniforme ne tolèrent des infractions en échange du bakchich? Apparemment rien ! Par ailleurs, il y a des accidents dus à l’état désastreux de nos routes. Des nids de poule par-ci, des virages sinueux par-là, de l’obscurité de l’autre côté et des déviations ou chantiers mal signalés dans d’autres cas.
Jamais, on n’a vu des mesures pises pour que l’Ageroute vomisse les millions qu’elle engloutit pour zéro entretien routier. Idem, en ce qui concerne l’Agence nationale de la sécurité routière (ANASER) où des paquets de sous se sont volatilisés entre les bureaux et la banque. Au lieu de régler tous ces problèmes au préalable, on se cache derrière le casque. Et tant pis pour ceux qui n’ont pas le moyen de s’en procurer.
Une question mérite d’être posée : Le moment est-il inopportun dans la mesure où nos concitoyens en majorité sont confrontés à la précarité? Qu’on nous le réponde ! Incha Allahou, certains se coifferont avec des calebasses peintes. Malgré tout, ceux qui détiennent le réseau des casques homologués vont se remplir pleines les poches en faisant des spéculations. Comme d’habitude, avec ce business certains Maliens ont déjà trouvé l’occasion de bouffer leurs compatriotes jusqu’aux os. Také, ferme ton appareil on se verra la prochaine fois, plaise à Dieu.
SOURCE: Ciwara Info