Dans le but de relancer le tourisme au Mali, le Ministère de la Culture de l’Artisanat de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme à travers l’Agence de Promotion du Tourisme au Mali a lancé le programme ‘’Bamako City-Tour’’ à l’intention du public Bamakois. Pour en savoir plus, nous avons approché le Directeur Général Adjoint de l’Agence de Promotion du Tourisme au Mali, Moctar Ba. Lisez l’entretien qu’il a bien voulu nous accorder !
Le Sursaut : Parlez-nous de l’initiative ‘’Bamako City-Tour’’ ?
Moctar Ba: L’initiative appartient au Ministère de la Culture de l’Artisanat de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme, elle s’inscrit dans la vision du département en faveur de la promotion du tourisme. Comme vous le savez, avec la crise au Mali, l’industrie du tourisme malien est en difficulté depuis plus de 10 ans maintenant. Elle est en pose complètement. Ainsi, pour faire reprendre l’activité touristique, le département du tourisme a pris un certain nombre de mesures d’urgence dans le sens de la relance de cette activité dans notre pays. L’insécurité sur le territoire national en lien avec les activités de terrorisme dans certaines zones du pays ont fait en sorte que la clientèle touristique internationale qui venait en grand nombre dans notre pays avant cette situation s’est faite rare. Pour cela, nous avons décidé d’orienter l’activité touristique vers le tourisme interne, national ou domestique.
Quel est l’objectif de ‘’Bamako City-Tour’’ ?
Moctar Ba: L’objectif principal est de relancer l’activité touristique du Mali. Nous voulons développer et accroitre la mobilité touristique des maliens dans leur propre pays. C’est-à-dire faire visiter le Mali aux citoyens et les nationaux Maliens eux-mêmes, en plus des étrangers résidents actuellement au Mali.
Est-ce que le programme concerne Bamako seulement ou d’autres régions sont concernées ?
Moctar Ba: C’est un programme qui concerne le district de Bamako et les communes urbaines de Kayes, de Ségou, et Mopti.
Quelles sont les difficultés rencontrées ?
Moctar Ba: En ce qui concerne le District de Bamako, il fallait avant d’y amener les visiteurs maliens dans ces sites et monuments, remettre en niveau ceux-ci, les réhabiliter. Par exemple le parc des Sofas à Dogodouman, ce site n’était pas dans un état approprié pour recevoir des visiteurs. Pour cela, nous avons été obligés de faire des travaux d’aménagement de rendre ça plus salubre pour pouvoir accueillir les visiteurs dans les conditions assez optimales et normales. Il fallait aussi prendre le temps et la mesure nécessaire pour habituer tous ces visiteurs à ces sites et monuments.
Quelles sont les perspectives et les choses à améliorer dans ce programme ?Moctar Ba: Ce qui est surtout souhaité au niveau d’une destination touristique est que le produit touristique soit vendu par le secteur privé, les agences de voyage et du tourisme au Mali. Celles-ci doivent progressivement remplacer l’Etat à faire ces opérations. L’Etat ne vend pas les produits, ce n’est pas le travail de l’Etat. Mais au début il encourage l’expérience, prépare le terrain, accompagne et montre le chemin. Par la suite, ce sont les secteurs privés qui doivent prendre le relai, pour continuer à vendre les sites et monuments dans les grandes villes du pays. Nous voulons que les agences de voyage qui sont très nombreuses au Mali prennent la relève.
De son lancement à nos jours, quel bilan faites-vous du programme ‘’City-Tour ‘’? Moctar Ba: Le bilan est salutaire. En 2022, la première année d’expérimentation de ce programme ‘’Bamako City-Tour’’, nous avons eu en trois mois, en période de vacances, à peu près 5000 visiteurs, tous des jeunes pour Bamako. Cette année, nous comptons doubler. C’est-à-dire, accueillir pendant la période du 1er juillet au 27 septembre, 10.000 visiteurs. Et si on rajoute Kayes, Ségou et Mopti, on ira jusqu’à 13.000 visiteurs essentiellement composés des nationaux citoyens maliens.
Avez-vous des appels à lancer aux Maliens?
- Moctar Ba: Aucune destination ne peut compter seulement sur la clientèle domestique internationale. Ce n’est pas possible, ce sont les deux types de clientèle qui font fonctionner une destination touristique, la clientèle nationale et la clientèle internationale. Les Maliens ont la chance d’avoir un très beau pays grand et riche en ressource touristique. De Kayes jusqu’à Kidal, tout est beau vous avez les montagnes, les fleuves, les éléments naturels et les artisanats qui peuvent en eux seuls créés la clientèle. J’invite tous les Maliens à participer pour la survie du secteur touristique au Mali.
Fatoumata Yayi Sangaré et Lassana Touré, Stagiaires UCAO
Le Sursaut