Alors qu’ils seraient sur le point de nouer une collaboration avec le Mali, les instructeurs russes de la société Wagner sont pointés du doigt en Centrafrique. Que leur reproche-t-on ?
Ce vendredi 1er octobre 2021, les autorités centrafricaines ont établi des exactions et des violations des droits de l’Homme contre les civils, commises par l’armée régulière, les Casques bleus, les instructeurs russes et les rebelles. Conclusion du premier rapport de la Commission d’enquête spéciale, créée pour élucider des accusations de violences.
Face à la presse, le ministre centrafricain de la Justice, Arnaud Djoubaye Abalene, a indiqué que le rapport de la Commission d’enquête écarte 23 faits sur les 103 rapportés. Mise en place après la sortie du rapport de l’ONU, la Commission spéciale avait délégué des experts onusiens qui avaient relevé 103 cas de violation des droits de l’Homme et du droit international humanitaire.
Le rapport publié par l’ONU, au mois d’août dernier, faisait état de 526 cas de violations et d’abus des droits de l’Homme et du droit international humanitaire, qui ont été documentés en Centrafrique, entre juillet 2020 et juin 2021. Toujours selon le document, au moins 1221 victimes dont 144 civils ont été identifiés.
Dans ce rapport, il a été fait état par l’ONU d’exécutions sommaires et extrajudiciaires, d’actes de torture et de mauvais traitements. Des arrestations et détentions arbitraires et des violences sexuelles liées au conflit ont été dénoncées. Sans compter les « violations graves aux droits de l’enfant ».
« Les responsables de ces incidents sont répartis en trois catégories. Outre les Casques bleus, il y a aussi les rebelles pour la majorité, et les forces de sécurité et les instructeurs russes », a précisé Arnaud Djoubaye Abalene. « Sur les incidents avérés, certains sont imputables aux instructeurs russes qui sont en appui des Forces armées centrafricaines », a-t-il poursuivi.
Arnaud Djoubaye Abalene a tenu à rassurer que s’agissant des crimes imputables aux forces de défense et de sécurité centrafricaines, elles font déjà « l’objet de poursuites judiciaires ». Leurs auteurs seront traduits devant les juridictions compétentes, a-t-il précisé. Qu’en est-il des instructeurs russes ?
Surtout qu’ils sont annoncés au Mali où la France a clairement affiché sa position ne pas tolérer que ces éléments armés opèrent dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Le destin des instructeurs russes au Mali commence-t-il à se jouer en Centrafrique ?