« Est-ce parce que je suis tout simplement un homme politique et un opposant ayant décrié le problème de l’avion, des marchés douteux et des finances publiques qu’on veut nuire à ma réputation ? »
Nous avons rencontré l’honorable Mamadou Hawa Gassama dans le souci de recueillir sa version des faits dans l’affaire l’opposant à la dame Maro Coulibaly. Dans cet entretien, l’élu de Yélimanè ne se reconnait point dans les faits qui lui sont reprochés et accuse le ministre Mohamed Aly Bathily, d’avoir tranché entre la question sans l’écouter. L’honorable insiste sur l’interpellation du ministre, laquelle interpellation a été renvoyée en Octobre prochain sur décision de la cour suprême.
D’abord à la question de savoir quel lien social existe-t-il entre la dame Maro Coulibaly et l’honorable Gassama, l’élu de Yélimanè a aussitôt répliqué : « Cette dame est ma sœur. On est dans le même secteur, dans la même commune de Diongaga. C’est une femme de caste»
Par rapport aux accusations relatives à la destruction de sa maison, M. Gassamba précise : « Comme tout le monde, j’ai appris qu’on a mis le feu à sa maison. Je n’étais même pas sur place au moment des faits. Elle dit que c’est moi qui ai fourni l’essence et les moyens de locomotion aux jeunes pour ce faire. C’est faux, je lui demande tout simplement d’apporter la preuve »
Par ailleurs, poursuit notre interlocuteur sur la même question, « c’est une affaire vieille de huit ans. Il y a eu des arrestations dont celle du maire de la commune rurale de Diongaga, et des condamnations aussi ». L’affaire, toujours selon l’honorable Gassama, a commencé au niveau de la justice de Yélimanè, jusqu’au tribunal de Kayes et jusqu’à la cour d’assises, mais, précise-t-il, même une seule fois il n’a été interpellé sur la question.
Dans une récente sortie médiatique, dame Maro Coumlibaly accuse aussi l’élu de Yélimanè d’avoir détourné 34 millions de FCFA à elle destinés par les siens pour la dédommager: « Je veux qu’elle m’apporte les preuves, rugit l’honorable Gassama ! Ce qui me fait mal, c’est que le ministre de la justice l’a confirmé ; Il n’a pas manqué d’écouter la dame, pas moi. Et il a tranché. C’est pourquoi j’ai demandé son interpellation. »
L’élu de Yélimane regrette qu’elle (l’interpellation) soit renvoyée en octobre prochain sur décision de la cour suprême. « La majorité a polémiqué sur cette interpellation, déclare notre interlocuteur. J’ai été supplié de surseoir, mais je leur ai répondu qu’il s’agit désormais de mon honneur et non une question d’argent, car, ces faits qui me sont reprochés ne sont pas dignes d’un honorable député. Et je veux que la lumière soit faite ».
Du coup, l’honorable pense qu’il a été privé d’un de ces droit démocratiques et fait part de ses regrets à nouveau : « Je me demande quelle Assemblée et quelle majorité nous avons aujourd’hui ? J’ai été privé de mes droits en matière de démocratie. De tout façon, c’est bientôt Octobre. Je tiens beaucoup à cette interpellation pour que tout le monde sache la vérité».
« Il m’a demandé d’être sa compagne » ! Telle est cette autre accusation de la dame Maro Coulibaly. Mais l’honorable Gassama ne se reproche rien encore : « Tout le monde me connait à l’Assemblée ici… Même ma propre épouse ne me rend pas visite ici ! Les femmes, ce n’est pas truc, surtout une femme de caste». Et d’ajouter en réponse à la proposition relative 400. 000 FCFA que l’accusé lui aurait faite en vue de la ramener à l’URD : « Qu’elle m’apporte la preuve ! »
Se prononçant sur la vie politique de la dame Maro Coulibaly, celle qu’elle appelle affectueusement sa «sœur », l’honorable Gassama pense qu’elle s’est introduite dans la politique uniquement contre lui. Ce, depuis le temps d’Alpha Oumar Konaré : « je ne l’ai jamais démarchée. Elle n’a aucune compétence politique pour mobiliser qui que ce soit, car les populations la détestent à cause de sa réputation. Renseignez-vous bien sur elle, je ne vais pas entrer dans sa vie privée, mais chercher à savoir qui elle est réellement, de quoi elle vit à Diongaga ».
Pour conclure, l’honorable Gassama persiste et signe : tout ceci, à ses dires résulte d’une manipulation politique : «Pourquoi ils cherchent à nuire à ma personne ? Parce que je suis tout simplement un homme politique qui joue bien son rôle de député à l’Assemblée Nationale ? Parce que je joue bien mon rôle d’opposant ? Parce que j’ai décrié le problème de l’avion, des marchés douteux et des finances publiques». Mais pas question pour lui de s’avouer vaincu : «Tant qu’on sera en démocratie, je continuerai à jouer mon rôle d’opposant ! »
Djibi
