Suite aux troublantes révélations faites par le sergent-chef Cheick Hamala Diakité sur les tortures infligées à lui et ses collègues de la police par les membres de l’ex-CNRDRE, les réactions ont fusé de partout. En effet, dans ce témoignage accablant, le sergent-chef n’a pas hésité à citer nommément l’ex-ministre de la Justice, Malick Coulibaly, de les avoir dissuadés d’engager toute poursuite contre leurs tortionnaires. Des accusations qui ont été démenties par l’un de ses ex-codétenus.
Ainsi, le commissaire de police Adama S. Coulibaly, commandant de la Brigade spéciale d’intervention, a effectué une visite hier, jeudi 26 décembre, dans nos locaux pour battre en brèche les accusations portées par le sergent-chef Cheick Hamala Diakité contre l’ex-ministre de la Justice, Malick Coulibaly. Il affirme que c’est, d’ailleurs, grâce à ce dernier, qu’ils ont été extirpés des griffes de l’ex-CNRDRE de Kati pour être transférés au camp I de la gendarmerie. Le commissaire de police précise également que c’est au niveau de ce camp que leurs conditions de détention ont été significativement améliorées. Pour lui, ne pas reconnaitre ces faits, relève de l’ingratitude à l’endroit de l’ex-ministre de la Justice. Qui, d’ailleurs, à l’en croire, n’a pas cessé de plaider leur cause bien que la situation était tendue durant cette période. Revenant plus spécifiquement sur les accusations portées par le sergent-chef Hamala Diakité sur l’ex-ministre, le commissaire Adama S. Coulibaly a indiqué que c’est à l’issue d’une deuxième demande de liberté provisoire acceptée après le rejet de la première que celui-ci est venu leur rendre visite au camp I de la gendarmerie.
Il a souligné qu’au cours des échanges qu’ils ont eus avec le ministre, ce dernier leur a tout simplement demandé de ne pas provoquer d’affrontements entre eux, car le pays n’était pas encore très stable. Et qu’en aucun moment, il ne s’agissait de les dissuader de porter plainte contre qui que ce soit. Le commissaire, qui estime être le plus gradé du groupe, jure sur ses galons que les propos tenus par le sergent-chef Hamala Diakité sont sans aucun fondement.
Rappelons que ce dernier, dans notre livraison du lundi 23 décembre dernier, avait affirmé avoir été « sauvagement torturé par les éléments de Siméon Keïta et Siriman Fané ». En effet, le sergent-chef, Hamala Diakité avait déclaré que c’est au camp I où ils avaient été transférés le 4 septembre 2012, qu’ils ont reçu la visite de l’ex-ministre de la Justice, Malick Coulibaly. Selon lui, ce dernier leur aurait indiqué que s’ils voulaient être libérés qu’ils devraient au préalable renoncer à toute poursuite contre leurs tortionnaires. Il s’agit maintenant de savoir laquelle de ces deux versions croire ?
Massiré DIOP