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Le Colonel Abdoulaye MAIGA, MATD: ‘‘notre souci n’est pas d’avoir des représentants de l’État qui font peur à la population’’

Sur l’ORTM,  le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation et également  Porte-parole  du gouvernement, Abdoulaye MAIGA, était l’invité du jour du 9e numéro de l’émission ‘’Mali Kura Taasira’’, ce mercredi 18 mai 2022, en face de nos confrères  Ibrahim TRAORE dit ‘’ITRA’’ de l’ORTM et Ousmane  Mohamed TOURE du journal le ‘’Poing’’. Pendant une trentaine de minutes,  l’invité du jour a tenté d’éclairer les Maliens par rapport au retour effectif de l’administration dans les zones affectées par la crise ;  la réorganisation territoriale…

 

Cet espace vise à édifier les Maliens par rapport aux grands chantiers des autorités de la Transition. Dans ses explications, Abdoulaye MAIGA a rassuré l’opinion nationale que son département se porte très bien. Il a signalé qu’avec l’acharnement et l’abnégation, la permanence de l’État est présentement assurée par la Transition. Il s’est réjoui que son ministère donne du sens à l’État avec le professionnalisme et l’abnégation dans la sérénité, en collaboration avec des hommes  qui ont un bon moral.

S’agissant du retour effectif de l’administration sur le territoire national  dans le contexte actuel, Abdoulaye MAIGA a révélé que le retour de l’administration, des services sociaux de base, particulièrement dans les zones affectées par la crise, constitue une préoccupation majeure pour les autorités.

Il a illustré ses propos en soutenant que le retour de l’Administration sur le territoire national était un objectif du gouvernement dans le Programme d’action gouvernementale.

« Lorsqu’on évoque le retour de l’administration, on pense inévitablement au contexte, aux raisons profondes conjoncturelles qui ont conduit au départ de l’administration. Parce que quand on évoque le retour, cela veut que quelque part, qu’il y avait une administration. Je pense que le premier élément du contexte qu’il faut rappeler d’ailleurs avec beaucoup de douleur, c’est qu’en 2012, le Mali a perdu 70% de son territoire qui était une surprise. Il faudrait le rappeler, c’est un fait très grave», a-t-il déclaré.

Par ailleurs, il a déploré que malheureusement une partie de notre population, à tort ou à raison,  ne connaisse que l’Etat ou l’administration de manière générale, ne répondait pas à leurs besoins. Ce qui a, d’ailleurs, entraîné une désaffection pour l’État.

Le ministre MAIGA a expliqué que cette désaffection avait poussé certains de nos compatriotes à adhérer à certains modèles de criminels antirépublicains, parce que l’objectif de l’État, c’est de promouvoir ses valeurs républicaines.

Aux dires de l’invité du jour, c’est le Chef de l’État, Assimi GOITA,  qui avait donné au gouvernement l’instruction de mettre satisfaction des besoins des Maliens au cœur de l’État. Suivant cette vision, le ministre Abdoulaye MAIGA  a soutenu qu’il avait personnellement instruit à  l’ensemble des représentants de l’État (gouverneur, préfet, sous-préfet)  de conquérir les cœurs et les esprits de nos populations.

En collaboration avec le ministère de la Défense et des anciens Combattants, le ministre a fait savoir que son département avait pu obtenir un nombre très important de militaires et qui ont pour mission justement d’assurer la représentation de l’Etat dans ces zones affectées.

Il a indiqué que l’une des ambitions du ministère de l’Administration territoriale, c’est de renforcer les capacités des représentants de l’État. Il agit, selon lui, de procéder à des formations sur les missions de Préfet et de sous-préfet.

Concernant les Administrateurs affectés dans les zones de conflit, mais qui ne se trouvent pas à leur poste,  le ministre porte-parole, M. Maiga a signalé que des opérations militaires sont en cours. Cependant, selon le ministre,  il faut impérativement qu’il ait un niveau de sécurité qui permettrait le redéploiement des membres du corps préfectoral.

« Sans ce niveau de sécurité, il y aura du mal à déployer les représentants de l’État. Mais nous ne le faisons pas également seuls,  nous le faisons en collaboration avec d’autres ministères.  Parce que le représentant de l’État,   sa mission principale est d’assurer un peu la coordination des services déconcentrés », a-t-il expliqué.

Quant au processus de réorganisation territoriale, Abdoulaye MAIGA, dans ses explications, a rappelé de la loi 2012- 017 du 2 mars 2012 portant organisation et création des circonscriptions administratives en République du Mali.

Grâce à cette loi, a-t-il fait savoir,   le Mali a passé de huit (8) à dix-neuf (19) circonscriptions administratives.  Ce qui fait une augmentation de plus de 137%. Dans la loi,  dit-il, nous avons dix-neuf (19) régions alors que la carte administrative du Mali compte  toujours les huit (8) régions, selon le ministre porte-parole MAIGA.

Donc la première conséquence, selon le colonel Abdoulaye MAIGA, est que le Pays fonctionne avec une carte administrative qui est caduque.

« La dernière déduction, c’est que malheureusement aujourd’hui,  nous n’avons pas de carte administrative. Ce qui, à mon avis, constitue une source de frustration pour l’ensemble des Maliens », a-t-il prévenu.

Par contre, le ministre a fait savoir que son département avait  repris le dossier qui aurait dû être bouclé depuis 2017avec beaucoup d’acharnement et d’obsession.

« Dans la loi,  il y a une période de cinq années qui a été déterminée pour finaliser l’opérationnalisation de ces nouvelles régions,  à travers de la création de circonscriptions administratives, des cercles, des arrondissements à travers des collectivités territoriales (cercle et les communes). Nous avons repris langue avec la population à travers tout un va-et-vient de concertation et de restitution.  Aujourd’hui,  j’ai le plaisir,  le grand bonheur d’affirmer sur le plateau de l’ORTM ici qu’à notre niveau,  nous avons finalisé cette activité », a affirmé l’invité de Mali Kura Taassira.

Par ailleurs, Abdoulaye MAIGA a souligné qu’actuellement,  Bamako constitue une anomalie à plusieurs points de vue.  Précise-t-il,  d’abord, il ya sept (7) collectivités territoriales à Bamako (la mairie du district et les six communes). Les sept (7) gestions pour une seule capitale, selon le ministre,  posent beaucoup de difficultés.

C’est dans ce sens que le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation avait proposé dans son avant-projet de loi, de faire de Bamako,  une collectivité unique avec un maire du district  et des délégations de la mairie dans les différentes communes.

Il a soutenu que ceci aura l’avantage de faire une meilleure planification de notre capitale et surtout d’avoir un responsable unique.

Parce que malheureusement aujourd’hui,  selon Abdoulaye MAIGA,  on a du mal à situer la responsabilité de certains problèmes à Bamako  entre le maire du district et les maires des différentes communes.

« Curieusement, Bamako qui est la capitale, en plus, la plus peuplée d’environ quatre millions d’habitants, il n’y a que le gouverneur et son cabinet pour toute une capitale. Ce qui n’est pas du tout normal », a-t-il décrié.

Le ministre Abdoulaye MAIGA a indiqué que son département avait proposé de transformer les communes de la capitale en «arrondissements » afin que les représentants de l’État soient nommés, en plus du gouverneur qui est le représentant de l’État actuellement, dans l’ensemble des composantes du district de Bamako.

L’invité de Mali Kura Taassira a rappelé que cela faisait des années, le représentant de l’État (Gouverneur, préfet, sous-préfet) qu’on appelait le Commandant avait une très forte autorité.

« Aujourd’hui notre souci n’est pas d’avoir des Représentants de l’État qui font peur à la population, mais qui les rassure», a-t-il déclaré.

Par Saba BALLO 

Source : Info-Matin

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