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Le Colonel Abdoulaye Maïga à la Tribune de l’ONU : « Le Mali ne cédera ni à la pression internationale ni aux tentatives de déstabilisation »

Lors de son intervention remarquée à la tribune des Nations Unies, le ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement malien, le Colonel Abdoulaye Maïga, a livré un discours puissant sur la situation du Mali. Ce discours, axé sur la souveraineté du pays, la lutte contre le terrorisme et la coopération internationale, a également été marqué par une mise en garde directe ; notamment à l’endroit de l’Algérie.

Le Colonel Maïga n’a pas mâché ses mots en décrivant la souffrance du peuple malien, malmené et abandonné par une communauté internationale qui, selon lui, a échoué à protéger le Mali. « Violenté, humilié, pillé et torpillé », le Mali a longtemps souffert des ingérences extérieures qui, sous couvert d’assistance, ont contribué à sa déstabilisation.

Toutefois, les Assises Nationales de la Refondation, lancées en 2021, ont permis au pays de procéder à un diagnostic exhaustif de la situation et d’adopter des mesures structurelles pour restaurer l’autorité de l’État. Le Colonel Maïga a salué les récents succès des Forces Armées Maliennes (FAMa) qui, par leurs opérations autonomes, ont repris le contrôle des régions stratégiques, notamment Kidal. Il a souligné que ces victoires, fruit d’une stratégie offensive, sont un signal fort envoyé aux groupes terroristes, désormais affaiblis. Cependant, il a aussi dénoncé le soutien de « sponsors étatiques étrangers » à ces groupes criminels, mentionnant explicitement l’Ukraine pour son implication dans des attaques terroristes à Tinzawaten.

Un avertissement à l’égard de l’Algérie

En effet, le discours du ministre malien intervient après les déclarations du ministre algérien des Affaires étrangères et du représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations Unies. Le premier a affirmé le 31 juillet 2024 que la crise malienne nécessitait une solution politique, rejetant l’option militaire. Selon lui, l’accord d’Alger, bien que critiqué au Mali, aurait contribué à préserver la souveraineté du pays. Des propos que le gouvernement malien a qualifiés de “grave ingérence dans ses affaires intérieures“.

Pour les autorités maliennes, l’accord d’Alger est désormais révolu, et la gestion de la crise sécuritaire au Mali relève exclusivement de la souveraineté nationale. Le 26 août 2024, le représentant permanent algérien à l’ONU a, quant à lui, accusé le Mali d’avoir commis une frappe de drone dans le nord du pays, causant la mort de civils. Des accusations que Bamako a fermement rejetées, dénonçant une “campagne de désinformation” visant à discréditer les Forces de Défense et de Sécurité maliennes (FAMa). Le gouvernement malien a rappelé que les opérations de ses forces armées, y compris l’utilisation de drones, respectent les normes internationales et visent exclusivement des cibles terroristes. Tout en soulignant l’engagement historique du Mali aux côtés de l’Algérie durant la guerre de libération, le ministre malien a exprimé son indignation face aux attaques verbales de ces deux diplomates algériens. Il a rappelé que le Mali avait offert son territoire comme base arrière aux Moudjahidines algériens et avait participé activement à la lutte contre le colonisateur français. Cet héritage commun, a-t-il soutenu, devrait encourager une relation de respect mutuel, et non des interventions malveillantes.

Le porte-parole du gouvernement malien a conclu son intervention en adressant une mise en garde claire aux autorités algériennes. « Pour chaque mot employé de travers, nous réagirons par réciprocité, pour chaque balle tirée contre nous, nous réagirons par réciprocité », a-t-il déclaré.

Sur la scène internationale, le Mali a fait le choix de diversifier ses partenaires. Le Colonel Maïga a salué la coopération avec des puissances telles que la Russie, la Chine et la Turquie, tout en réaffirmant l’ouverture du Mali à tous les partenaires sincères, à condition que leurs interventions respectent la souveraineté nationale.

Un complot international dénoncé

« Aux saigneurs de la guerre et du chaos, avec l’aide de Dieu, nous triompherons, encore et toujours, de vos œuvres funestes et diaboliques », a-t-il déclaré.

Le discours du ministre a également été marqué par une dénonciation vigoureuse des tentatives de déstabilisation du Mali orchestrées par des puissances étrangères. Il a évoqué l’hostilité envers la Confédération des États du Sahel (AES), une alliance stratégique formée avec le Burkina Faso et le Niger pour lutter contre le terrorisme. Le Colonel Maïga a rappelé que le Mali avait saisi le Conseil de Sécurité de l’ONU pour dénoncer les actes d’agression de la France, qualifiant ces actes de « terrorisme armé, économique et médiatique ».

En clôturant son discours, le Colonel Abdoulaye Maïga a réaffirmé la détermination du Mali à triompher des forces du chaos. Son message, clair et direct, est celui d’un pays résolument tourné vers la défense de sa souveraineté, en dépit des complots et des ingérences étrangères. « Aux saigneurs de la guerre et du chaos, avec l’aide de Dieu, nous triompherons », a-t-il conclu avec force et insistance, rappelant que le Mali ne cédera ni à la pression internationale ni aux tentatives de déstabilisation.

Adama Coulibaly

Source : Le Nouveau Réveil

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