Le Collectif des groupements professionnels et Conseils patronaux des régions membres du CNPM a affirmé, ce vendredi 7 octobre, à l’issue d’une rencontre avec le PDG de SAER Emploi « ne pas reconnaître Mossadeck BALLY étant le président du secteur privé » parce que son élection est le résultat de la violation des textes.
« Il n’y a pas eu d’élection. Nous ne reconnaissons pas cette équipe, parce que mise en place par l’administration provisoire qui a tripatouillé les textes… Ce sont quelques-uns qui ont mis en place ce bureau », fulmine Omar DIOUARA, porte-parole du collectif, à l’issue de leur réunion tenue ce vendredi à huis clos avec Diadié dit Amadou SANKARE, PDG du groupe SAER Emploi où il a été question de l’avenir du secteur privé toujours divisé en clans.
Cette rencontre se veut le point de départ d’une série de réunions entre le collectif et des patrons d’entreprises en vue d’envisager ensemble la sortie de crise, après que ses membres aient décidé de récuser l’Administration provisoire pour avoir été incapable de rassembler les acteurs du secteur privé en adoptant des textes discriminatoires.
Ce qui se dessine, a prévenu Mme SIMPARA Assitan KEITA, 1ere vice-présidente du collectif, est plus grave que le différend qui existait entre Mamadou Sinsy COULIBALY et Diadié dit Amadopu SANKARE.
« Le patronat ne peut et ne doit être géré par une tierce personne. Cette équipe mise en place par l’Administration provisoire ne saurait représenter le secteur privé malien. Il n’en est pas question. Nous n’accepterons pas qu’une personne soit désignée à une place qu’elle ne mérite pas », a déclaré Mme SIMPARA Assitan KEITA.
Ainsi, elle alerte le Bureau international du travail (BIT) en prélude aux élections professionnelles au Mali prévues ce 17 octobre, que le patronat malien n’a pas de président. En plus d’avoir récusé l’Administration provisoire, le collectif reproche à l’Assemblée générale du 1er octobre d’élire un président qui n’est membre d’aucune faitière membre du CNPM.
« Il (NDLR Mossadeck BALLY) n’est ni membre d’un groupement ni membre du patronat. On ne reconnaît pas l’élection du 1er octobre. Donc, pour nous il n’y a pas de bureau au patronat », a affirmé la 1ere vice-présidente du collectif.
Baradji Amar TOURE, le président du conseil patronal de Gao, a affirmé que 3 des 5 conseils patronaux des régions du CNPM n’ont pas participé au processus de l’Administration provisoire au motif que ce qui se tramait était inédit dans l’histoire du patronat malien.
« Ils n’ont jamais vu le patronat se comporter de la manière. C’est la 1ere fois qu’on prend une personne et la mettre aux commandes du secteur privé. Nous avons toujours mis un président digne de notre regroupement », a déclaré M. TOURE, en insistant sur le fait que le processus de l’Administration provisoire a élu des gens qui « ne sont membres d’aucune faitière du patronat ».
« Cette attitude ne peut pas amener la paix. Au contraire, elle crée le désordre au patronat. C’est pourquoi, on s’est dit qu’il faut rester avec ces deux présidents (NDLR Mamadou Sinsy COULIBALY et Diadié dit Amadou SANKARE) pour voir comment ils peuvent se comprendre », a indiqué le président du conseil patronal de Gao, en ajoutant que la démarche du collectif est de créer les conditions de la tenue d’une bonne élection en vue de sortir du schéma d’intérêt personnel de quelques membres.
« Le patronat c‘est pour nous tous. Nous allons rester pour y mettre de l’ordre », a indiqué M. TOURE.
De son côté, le porte-parole du collectif, Omar DIOUARA, a enfoncé le clou : « Ce qui s’est passé l’autre jour est un simulacre d’élection. Après avoir exclu Mamadou Sinsy COULIBALY et Diadié dit Amadou SANKARE, ils ont empêché des chefs d’entreprise de déposer leur liste de candidature pour ensuite constituer un bureau dit de consensus. Aussi, ils ont exclu des groupements professionnels du processus tel que le transport, le commerce. 70% des délégués à l’élection de l’Administration provisoire n’étaient pas délégués conformément aux textes du CNPM ».
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin