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Le Canada compte dépêcher 20 policiers au Mali d’ici 2020

Le Canada prévoit être en mesure de remplir son engagement d’envoyer 20 policiers pour appuyer la mission de maintien de la paix au Mali avant la fin de l’année, selon la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Actuellement, 10 policiers canadiens sont déployés au Mali dans le cadre d’une mission des Nations unies pour rétablir la stabilité dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest déchiré par une insurrection ethnique et djihadiste.

Divers pays participent à cette mission et mobilisent un total de 1700 agents de police au Mali. La GRC avait promis l’été passé de fournir un contingent de 20 officiers en 2019. L’engagement du Canada à l’égard des services de police s’ajoute à son engagement militaire, qui prend fin plus tard ce mois-ci.

D’ici la fin de l’année, notre but est d’avoir un total de 20 agents de police au Mali, a déclaré la surintendante de la GRC Kelly Bradshaw, qui est responsable de tous les policiers canadiens servant là-bas.

Je ne pensais pas que beaucoup de personnes seraient intéressées [à joindre la mission] et j’ai effectivement discuté avec des gens très enthousiastes à aller au Mali ou en Afrique, a-t-elle ajouté.

Kelly Bradshaw a dit qu’un déploiement complet signifie qu’elle sera en mesure d’envoyer plus d’officiers à travers le pays et de suivre les forces de sécurité maliennes tandis qu’elles s’approchent des régions dangereuses du centre et du nord du pays.

Notre objectif principal présentement est d’envoyer du personnel dans les zones où, vous savez, les besoins réels en matière de renforcement des capacités doivent s’opérer.

Nous sommes en train d’apprivoiser cette mission, tout en acquérant la bonne réputation d’agir de façon professionnelle et sécuritaire et d’élever les standards, a expliqué la porte-parole.

Nous serons capables d’avoir encore plus d’influence à mesure que les choses progressent et que nous obtenons davantage de postes de leadership, précise-t-elle.

Partir de zéro
Le sergent Stevens Hamelin, recruté au sein du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), est en poste au Mali depuis six mois sur un total de 12 mois à servir.

Il est le seul officier de police canadien, parmi les dix actuellement déployés au Mali, qui ne provient pas de la GRC. Il travaille avec une équipe de l’Union européenne (UE) visant à former des policiers maliens.

Ils partent de zéro et ils n’ont rien. Un manque d’équipement, un manque de personnel.
Nous essayons de changer les mentalités et ils étaient très sceptiques, mais maintenant ils commencent à comprendre ce que nous voulons dire, a-t-il dit.

Honorer les compatriotes tombés en service
Le Canada célèbre la Journée nationale des Gardiens de la paix depuis 2008. Cette journée a été créée pour commémorer les événements tragiques survenus le 9 août 1974, où neuf Casques bleus canadiens servant en Égypte et en Israël dans le cadre d’une mission des Nations unies ont perdu la vie quand leur avion a été attaqué au-dessus de la Syrie.

Des Casques bleus rassemblés dans le cadre d’une cérémonie commémorative.
Une cérémonie en l’honneur des Casques bleus avait lieu à Ottawa dimanche.

PHOTO : RADIO-CANADA

D’ailleurs, les Canadiens étaient appelés aujourd’hui à commémorer le service de plus de 150 000 de leurs compatriotes qui ont participé aux missions de paix canadiennes depuis 1948.

Des vétérans de missions de maintien de la paix, ainsi que des vétérans des Forces armées canadiennes et des forces policières de l’Ontario et du Québec, ont participé à un défilé et à une cérémonie au Monument au maintien de la paix, à Ottawa.

Les morts des Gardiens de la paix sont une priorité pour Kelly Bradshaw, qui a assisté à cinq funérailles au cours de ses quatre premiers mois au Mali, incluant celui de vendredi à la mémoire d’un collègue du Bangladesh.

Cela me fait penser au fait que les gens sont prêts à quitter leurs familles. J’espère que j’aurai un impact pendant que je suis ici. Je réalise à quel point ce pays a besoin d’aide internationale pour retrouver la sécurité et la stabilité, a-t-elle estimé.

Cette année marque le 30e anniversaire de la participation de la GRC aux missions de maintien de la paix des Nations unies. La première mission à laquelle la GRC a contribué était en Namibie, en 1989, où 100 policiers avaient été déployés.

Une participation à la baisse
Un soldat des Forces canadiennes déployé au Mali.
La présence des forces de l’ordre canadiennes au Mali ne sera plus assurée par les militaires, mais plutôt par les policiers.

PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / ADRIAN WYLD

La mission de maintien de l’ordre au Mali survient au moment où Ottawa envisage d’accroître les niveaux de déploiement de la police dans les missions de l’ONU et d’autres organisations internationales.

Des chiffres à la baisse en la matière ont été signalés à la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, dans un rapport rendu public le mois dernier en vertu de la loi d’accès à l’information.

De 2006 à 2017, les policiers canadiens ont constitué la plus grande contribution du Canada en termes de personnel aux missions de maintien de la paix et le Canada a été le principal contributeur de l’occident en ce qui a trait aux agents de police individuels, souligne le rapport.

Ce chiffre a chuté en 2017 lorsque seulement 19 policiers ont été déployés au sein des missions de l’ONU. En date du 24 juillet dernier, 77 policiers canadiens ont été dépêchés à travers le monde dans des missions de maintien de la paix, dont l’Ukraine, l’Irak et Haïti.

Le rapport mentionne également que « les directeurs généraux responsables de l’Arrangement sur la police civile canadienne ont entrepris des démarches pour accroître les niveaux de déploiement de la police canadienne ».

 

Source: ici.radio-canada.ca

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