La police béninoise est en guerre ouverte contre les cybers criminels. Les interpellations se font quasiment à la louche. Plus de 200 arrestations déjà en un mois de traque. Les escrocs de la toile ont une imagination sans limite. Ils recourent parfois à des pratiques occultes macabres. Certaines victimes ont payé très cher leur naïveté.
Le bilan d’étape a été confirmé par le général Nazaire Hounnonkpe, directeur de la police républicaine. « Le nombre est très important. On a dépassé déjà deux cents. Tous les jours on procède à des arrestations. »
Beaux parleurs, maîtres chanteurs, les cybers criminels sont adeptes de la webcam et du tchat. Il y a dans leur sac plus d’un tour : arnaque à l’héritage, à la loterie et aux sentiments avec des photos aguicheuses. Il a fallu un office de répression équipé et rodé pour obtenir ces résultats. « Nous avons des équipements aujourd’hui qui permettent de tout retracer. Même quand l’appareil est vidé de ses appels et de ses messages, dès qu’on entre en possession du téléphone, on peut faire quelque chose », poursuit le patron de la police.
Le mode opératoire a également révélé un côté macabre. De faux féticheurs, adeptes de crimes rituels, proposent aux cybers criminels le pseudo pouvoir d’une divinité qui les aiderait à réussir l’escroquerie parfaite. « On va poursuivre les faux féticheurs jusque dans leurs couvents. Un fétiche qui demande du sang ne mérite que le feu », menace le ministre de l’Intérieur, Saca Lafia.
Interpol coopère. La police togolaise remet ce jeudi 5 avril au patron de la police béninoise plus d’une dizaine de cybers criminels partis se cacher à Lomé.
Source: rfi