Alors que le coronavirus n’a pas fini d’impacter négativement le marché du travail africain, l’Organisation internationale du Travail (OIT) prédit encore un avenir sombre pour l’emploi en Afrique subsaharienne. Dans son nouveau rapport « Emploi et questions sociales dans le monde: Tendances 2020 », publié récemment, l’OIT a soutenu que les problèmes du marché du travail dans cette région devraient s’accentuer dans un proche avenir. Cette situation, souligne le document se justifie du fait que la main-d’œuvre jeune de l’Afrique connaît une très forte croissance en chiffres absolus.
En raison de la forte croissance démographique sur l’ensemble du continent, les jeunes âgés de 15 à 24 ans devraient être au nombre de 283 millions d’ici à 2030 pour la seule Afrique Subsaharienne, soit un triplement de la taille absolue de la population de ce groupe d’âge par rapport à 1990. En outre, l’instance a indiqué que l’Afrique est confrontée à des défis majeurs liés aux déficits de travail décent et à la pauvreté.
Selon les statistiques, l’Afrique est la région où le PIB par habitant est de loin le plus faible au monde. Sur le continent, 53,9 % des travailleurs vivent dans la pauvreté, c’est-à-dire dans un ménage dont le revenu quotidien par habitant est inférieur à 3,20 dollars(PPA), ce qui reflète le faible niveau de richesse et sa répartition très inégale.
À titre de comparaison, le taux de pauvreté au travail en Asie et dans le Pacifique est nettement inférieur, 18,8 %. On estime que 85,8 % des travailleurs africains sont employés de manière informelle, ce qui signifie qu’en moyenne ils ont un accès limité à la sécurité sociale et peu ou pas de droits au travail.
Par ailleurs, l’organisation a dévoilé le top 5 des pays africains les plus touchés par le chômage. Il s’agit respectivement du Burkina Faso (77,00%), du Sénégal (48,00%), du Kenya (40,00%), du Djibouti (40,00%) et du Congo (36,00%).